Nigeria-Niger : Le Nigeria fustige les propagandes alléguant que la CEDEAO est sous la dictée de la France au Niger
Yusuf Tuggar (ph)
Le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Abubakar Tuggar, a balayé du revers de la main des accusations propagandistes selon lesquelles des puissances extérieurs influent la politique étrangère nationale voire sous régionale et a tablé que la décision prise par la CEDEAO suite au coup d’État au Niger en fin juillet dernier n’est pas dictée par la France.
A la faveur d’une entrevue avec nos confrères du Daily Trust au Nigeria, le ministre Tuggar s’est exprimé sur un large éventail de sujets, notamment les décisions prises par la CEDEAO sur le Niger notamment la fermeture des frontières et la diplomatie.
Pour replacer la CEDEAO dans le contexte de sa création, le ministre Tuggar a déclaré que la raison de la création de la CEDEAO est l'intégration régionale, l'harmonie, la paix et la sécurité générale de la région et que l'organisation travaille toujours conformément à ses objectifs.
A la question de savoir si la CEDEAO et le Nigeria répondent aux attentes de la France, des États-Unis et d’autres puissances qui se gardent de mettre leurs troupes en jeu, le chef de la diplomatie nigériane s’est exclamé que « Quand avez-vous déjà vu le Nigeria répondre aux ordres d’une puissance étrangère ? Nous sommes un pays ! Vous ne pouvez même pas essayer de faire ça ».
Le ministre nigérian des Affaires étrangères a souligné que la CEDEAO a agi de manière indépendante face au coup d’État au Niger, affirmant que les décisions n’ont pas été influencées par la France.
Facteurs déterminant la politique étrangère
Dans son intervention, Tuggar a relevé l’engagement de longue date du Nigeria en faveur d’une politique étrangère indépendante et a souligné que les décisions ne sont pas dictées par des puissances extérieures mais sont façonnées par une approche globale qui prend en compte les points de vue des différentes parties prenantes.
En se basant sur la politique que développe chaque pays, Tuggar a expliqué que la politique étrangère est formulée sur la base d’une agrégation de la position d’un pays et ne se limite pas au dirigeant du moment, elle ne se limite pas au gouvernement, mais au pays dans son ensemble.
De ce fait, il a précisé que la politique étrangère d’un pays dépend entre autres des groupes d’intérêt, des universitaires, la population, du monde des affaires et qu’elle ne se limite pas à un seul individu ou à un seul gouvernement.
En relation avec des accusations de subordination dont la CEDEAO est l’objet ces dernières années par rapport à certaines puissances dont la France, le ministre Tuggar a estimé que c’est le jeu des propagandistes qui ont décidé de s’accrocher au pouvoir pour survivre.
Volte-face de la CEDEAO au Niger ?
Interrogé sur le changement de position de la CEDEAO qui a acte le coup d’Etat au Niger et désigné des médiateurs pour aller dialoguer avec les militaires du CNSP au pouvoir à Niamey, le ministre Tuggar s’est voulu être très diplomatique.
Sur le récent changement de position de la CEDEAO au Niger, le ministre Tuggar a fait entendre qu’il ne s’agit pas d’une capitulation mais plutôt d’un pragmatisme. Il a justifié qu’avec le temps qui s’écoule la CEDEAO se montre pragmatique en vue d’apaiser la tension et la situation qui prévaut au Niger.
Sur les exigences antérieures de la CEDEAO qui semblent être mises sous éteignoir, le ministre nigérian a clarifié que « la CEDEAO n'insiste pas pour que Bazoum soit réinstauré au pouvoir. La CEDEAO a changé de position sur ce point, mais elle n'a pas changé sa position quant au fait que Bazoum, sa famille et ses associés doivent être libérés ».
De ce qui précède, le diplomate nigérian a relativisé que la CEDEAO n’a pas changé sa position au Niger mais a affirmé que la nouvelle approche est conditionnée à la levée des sanctions. Tout en se montrant flexible envers les autorités militaires au Niger pour une sortie de crise, Tuggar a néanmoins brandit la menace le recours à la force si la situation reste figée.
En tout et après avoir rappelé la décision du Nigeria qui a nationalisé la société anglo-néerlandaise Shell dans un passe récent, le ministre Tuggar a exhorté les populations à ne pas succomber à des discours qui divisent et a encouragé une compréhension plus nuancée des décisions de politique étrangère de son pays.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
- Joindre la rédaction de koaci.com (+228) 98 95 28 38 ou koaci.ghana@gmail.com -
Infos à la une
Il y a un frère, gaillard de 2m10 dans votre cour, pesant 140kg de muscles. Le voisin rentre chez vous, tabasse père et mère, ramasse la télé et les fauteuils pour s'en aller avec. Et intime l'ordre au gaillard de les applaudir. Et il le fait, avec ses gros bras musclé. Qui est ce gaillard ? LE NIGÉRIA !
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire