Cedeao : Coups d'Etat fustigés, sonnette d'alarme face à la montée de l'insécurité
Omar Touray de la CEDEAO et le ministre Yusuf Tuggar du Nigeria, au milieu (ph)
La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a exprimé son inquiétude face à l’insécurité croissante dans la sous-région et a lié son anxiété à la série de coups d’Etat militaires intervenus au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
La sonnette d'alarme a été tirée par le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Touray, lors de son discours d'ouverture à la 51è session ordinaire du Conseil de médiation et de sécurité de la CEDEAO au niveau ministériel à Abuja au Nigeria.
La réunion de haut niveau a donné la priorité aux discussions sur les préoccupations régionales cruciales concernant la paix, la sécurité et le développement.
Appel à une prise de conscience des populations
Dans son intervention, le président de la Commission de la CEDEAO a mis en garde les populations ouest africaines à ne pas se laisser tromper par les notions romantiques de prises de pouvoir militaires, affirmant que la montée du régime militaire a conduit à une aggravation de l'insécurité et à une exposition accrue au terrorisme dans la région.
Selon Touray, ces coups d'Etat ont non seulement perturbé les transitions politiques dans ces pays, mais ont également créé un gouffre entre les gouvernements de transition et la CEDEAO. L’instabilité a, à son tour, donné lieu à une crise humanitaire de grande ampleur.
Il a soutenu que « pour bien comprendre la gravité de l’insécurité à laquelle contribuent les coups d’Etat militaires, examinons quelques données. Les victimes de l’insécurité – celles qui sont tuées, mutilées et déplacées et celles qui ont perdu leurs moyens de subsistance et leurs possibilités d’éducation – font l’objet de chiffres contradictoires. Pourtant, tous les chiffres sont révélateurs de la douleur et des souffrances que l’insécurité continue d’infliger aux populations ».
Statistiques sur l'insécurité et conséquences humanitaires
Sous la forme d’un récapitulatif des incidents sécuritaires enregistrés dans la région, l’officiel de la CEDEAO a déclaré que « par exemple, du 1ᵉʳ janvier au 22 octobre 2023, 1503 incidents d'attentats terroristes ont été enregistrés au Burkina Faso ; 1044 au Mali ; 376 au Niger (166 depuis le coup d'État). Ces incidents ont fait plusieurs morts : 6811 au Burkina Faso, 2889 au Mali : 768 au Niger (557 depuis le coup d'État) ».
Il a poursuivi qu’outre le bilan insupportable en vies humaines, « l’insécurité continue d’avoir des conséquences humanitaires désastreuses. Rien qu’au Burkina Faso, au Mali et au Niger, 4,8 millions de personnes au total sont confrontées à l’insécurité alimentaire, 2,4 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays et près de 9 000 écoles restent fermées ».
« Le nombre d'écoles fermées s'élève à 6 000 au Burkina Faso, 1 700 au Mali et 1 000 au Niger. Selon les autorités militaires, les attaques terroristes se sont multipliées, avec les conséquences humanitaires qui en découlent ».
Tout en déplorant les actes des terroristes et des groupes armés au Sahel et dans des localités au nord de certains États côtiers, Touray a toutefois promis que la région continuera « à déployer des efforts pour un retour rapide à l'ordre constitutionnel dans ces États membres ».
Pour sa part, le président de la médiation et ministre des Affaires étrangères du Nigéria, Yusuf Tuggar, a déclaré que la réunion a permis aux ministres de discuter de manière exhaustive de leurs relations, défis existentiels importants et de concevoir des stratégies pour faire face à ces menaces émergentes pour le bien-être général des citoyens de leur communauté.
Rappelons que pour les renversements de pouvoir intervenus dans des pays de la CEDEAO, un coup d’Etat a été l’enregistré au Niger le 26 juillet 2023, un autre au Burkina Faso le 23 janvier 2022. Bien avant ces deux pays, un coup d'Etat est intervenu au Mali le 24 mai 2021.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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