Burkina Faso : Une figure de la société civile enlevée, des acteurs réclament sa libération immédiate
Le secrétaire général du Collectif contre l'impunité et la stigmatisation (CISC) Dr Daouda Diallo, a été enlevé vendredi par des hommes en tenue civile, quelques jours après avoir été réquisitionné pour la lutte contre le terrorisme par les autorités burkinabè.
« C’est avec indignation et profonde consternation que le Collectif contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) a appris l’enlèvement, ce 1ᵉʳ décembre 2023, de son Secrétaire Général Dr Daouda Diallo, lauréat du Prix Martin Ennals des défenseurs des Droits de l’Homme, chevalier de l’Ordre de l’Etalon », indique le Cisc dans un communiqué.
Selon les informations recueillies auprès des témoins par le CISC, Dr Daouda Diallo s’est présenté vendredi matin au service des passeports pour solliciter le renouvellement de son document de voyage.
Le commissaire absent, il lui a été demandé de revenir après quatorze heures (14 h). C’est sur appel d’un des agents, qu’il a été invité à se présenter à partir de 15 heures, pour rencontrer le Chef de Service.
Une fois sur place, il a été reçu par le Commissaire avec qui il s’est longuement entretenu avant de ressortir. C’est au moment d’embarquer dans son véhicule, qu’il a été interpellé par des individus en tenue civile et au physique imposant, explique le Cisc, précisant qu'il a été interpellé et conduit vers une destination inconnue.
« Au regard de cette situation préoccupante, le CISC condamne fermement ce énième enlèvement arbitraire », et « exige la libération immédiate et sans condition de Dr Daouda Diallo », souligne le communiqué.
Le CISC a egalement interpellé « les auteurs de ce rapt sur leur responsabilité et attire leur attention sur son état de santé et les tient responsables de tout ce qui pourrait lui arriver » et « appelle les autorités politiques et judiciaires à tout mettre en œuvre pour protéger son intégrité physique et morale ».
Par ailleurs, ce dimanche, la Coalition citoyenne pour le Sahel a aussi exigé la « libération sans délai et sans condition du Dr Daouda Diallo, ainsi que des garanties sur son intégrité physique et psychologique ».
« L'enlèvement d'un militant de premier plan en plein jour devant les locaux d’un service public appelle une réponse immédiate du gouvernement. Les autorités burkinabè doivent prendre des mesures immédiates pour mener une enquête sérieuse et traduire les responsables en justice », a indiqué cette coalition.
En rappel, début novembre, le nom de Daouda Diallo était apparu sur des listes de personnes réquisitionnées d’office pour aller participer aux opérations de sécurité du gouvernement dans tout le pays, dans le cadre de la mobilisation générale décrétée en avril 2023.
« Les personnes ciblées sont des membres de la société civile, des journalistes et de personnalités politiques qui ont en commun d’avoir exprimé des réserves sur la politique sécuritaire et le rétrécissement de l’espace civique par les autorités " burkinabè, selon la coalition.
Boa. Ouagadougou
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