Côte d'Ivoire : Mécontents de leur traitement salarial, les agents de la RTI font planer le risque sur la diffusion de la CAN, une rencontre avec Amadou Coulibaly annoncée
Les agents jeudi à Abidjan
Diffuseur exclusif de la 34ᵉ édition de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN 2023) qui se déroulera en Côte d’Ivoire du 13 janvier au 11 février 2024, la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), est entrée, depuis ce jeudi 30 novembre 2023, dans une zone de turbulence.
Les agents, mécontents de leur traitement salarial, menacent d'entrer en grève, faisant du coup planer sur la diffusion du plus grand rendez-vous africain de football, un risque de boycotte, si l'on s'en tient aux propos tenus cet après-midi de jeudi 30 novembre 2023, par Traoré Nadjibé, Secrétaire général national du Syndicat national des agents des organes des secteurs publics et parapublics de l'information (SYNINFO).
Au cours d'une Assemblée générale tenue sur les installations du stade de la haute fréquence dans l'enceinte de la RTI, le SG a annoncé qu'un préavis de grève sera déposé par le SYNINFO dans les prochains jours sur la table du Directeur général et suivra ensuite la grève.
« Pour l'instant, nous allons prendre en compte ce que nos camarades travailleurs vont dire. Nous allons prendre en compte les résolutions de l'Assemblée générale. Sinon, le préavis de grève viendra et la grève va suivre. Les dates que nous projetons ne sont pas loin de la CAN. Nous donnons du temps à la Direction pour qu'elle réagisse, le délai expiré, nous allons passer à la grève », a déclaré, Traoré Nadjibé.
Depuis mars 2023, le Syndicat n'a pas tenu d’Assemblée générale. La rencontre du jour était tellement importante que les trois bâches dressées à l'occasion sur l’espace du Stade de la haute fréquence ont refusé du monde. Les agents sont sortis massivement pour écouter le Secrétaire général du SYNINFO, qui a fait le bilan des négociations avec la Direction concernant la revalorisation de leurs conditions salariales.
« Depuis mars, nous n'avons plus fait d’Assemblée générale, parce que nous avons sur la table de la Direction générale un certain nombre de points de revendications que nous essayons d’évacuer. Mais malheureusement, nous sommes à terme des négociations. Nous constatons que c'est le statu quo. Nous avons enregistré quelques avancées, pour ce qui est du point sur les frais de missions. Concernant le stock des congés, un compromis a été trouvé et ce n'est pas le fait de la Direction générale. C'est le conseil d'Administration qui a instruit la Direction pour échanger sur ce point. Nous avons donc trouvé un compromis. Le Président de la République prend des décisions pour les fonctionnaires. Il instruit le Premier ministre de lancer les échanges avec le secteur privé. Le privé et le patronat arrêtent des taux par rapport à la revalorisation qui est liée à un élément clair qui est la cherté de la vie. À la RTI on nous fait croire que les finances ne sont pas bonnes. Nous sommes une chaîne d'Etat si ça ne va pas pour nous, la Direction doit aller vers l'Etat pour poser le problème », a mentionné, Traoré Nadjibé.
Les agents de la RTI ont une grille des métiers qui devraient en principe revaloriser les salaires. Selon le SG, compte toute attente, elle est mal appliquée et les travailleurs subissent des ponctions injustifiées sur leur salaire.
« Trois principes fondamentaux devaient être pris en compte. En fonction du poste, du salaire de base et de l'ancienneté. Des travailleurs se sont trouvés mal transplantés, certains ont estimé qu'ils n'ont pas été bien pesés. La goutte d'eau qui a débordé le vase, c'est la spoliation sur salaire. Quand on est autour d'une table, on doit pouvoir se dire les vérités. La Direction générale a caché cette vérité et nous met devant les faits accomplis. Depuis mars 2023, les 385 agents de la RTI perdent de l'argent. Certains perdent des montants exorbitants. Nous estimons qu'on ne peut pas vendre le fait que la grille venait revaloriser et s'attendre à des prélèvements. Nous trouvons cela incohérent du point de vue syndical », a déploré, le syndicaliste.
À en croire, M. Traoré, de mars a aujourd'hui, le Syndicat a privilégié le dialogue en allant vers l'inspection de travail de Cocody qui a dressé un PV qui contient clairement ce que la Direction devait faire.
« Nous sommes allés vers le Conseil national de dialogue social, vers notre centrale syndicale qui est la FESACI. Je pense qu'à un moment donné, il faut arrêter », a-t-il ajouté.
Aujourd'hui, ce que les agents recherchent, c'est le rétablissement immédiat des sur salaires. Selon le SG, cette doléance n'est pas négociable.
« Le salaire doit être rétabli. La revalorisation nationale concerne tout le monde, nous sommes en Côte d'Ivoire, car nous ne sommes pas en marge de cette revalorisation. Nous sommes premier média, l'espace audiovisuel a été ouvert et le secteur n’avait pas été formalisé. On nous assimilait au secteur du commerce qui a 11 % du minima catégoriel. 11 % du salaire peut déjà payer le sac de riz, mais, nous sommes privés de cet avantage, sous prétexte qu'il n'y a pas d'argent. Alors quand il y en avait, on ne nous a pas fait signe. Nous ne sommes pas cogestionnaires de l'entreprise. Ce sont des éléments qu'il ne faut pas sortir maintenant », a dénoncé, Traoré Nadjibé.
« Nous demandons que notre revalorisation soit prise en compte. En 2015, le même secteur du commerce avait bénéficié de 9 %, la RTI 0 %. Ça fait près de 28 ans que nous ne bénéficions pas de nos revalorisations salariales, liée à l'Etat », a-t-il poursuivi.
Certains agents de la RTI sont à la retraite, pour Traoré Nadjibé, « il faut que quelque chose soit fait. Le temps des négociations avec la Direction est terminé puisqu’elle ne joue pas franc-jeu ».
Venu apporter son soutien aux travailleurs de la RTI, la FESACI-CG à travers, Kra Félix, Secrétaire général confédéral estime que le Syndicat doit poursuivre les négociations avec la Direction générale et avoir recours à la grève en dernier ressort.
« Je suis venu apporter tout le soutien de la FESACI-CG au combat que les camarades travailleurs mène pour la revalorisation de leurs conditions salariales. Je les encourage à continuer le combat, pour qu'au sortir de cette AG, le bien-être des agents de la RTI soit amélioré. Nous encourageons les travailleurs à poursuivre les négociations avec la direction qui ne sont pas encore rompues parce que la grève est l'action ultime. Comme la RTI est un service public de l'Etat, il est bon d'épuiser tous les débats avant de passer à la grève. L'employeur qui est aussi l'Etat entend et à partir de ce moment, il sait que les travailleurs sont déterminés à mener de bonnes discussions sans faut fuyant pour que les vrais problèmes soient débattus », a expliqué, le Secrétaire général confédéral de la FESACI-CG.
Kra Félix, a rassuré les travailleurs venus massivement à l'occasion de cette AG, que la FESACI-CG rencontrera dans les jours à venir, Amadou Coulibaly, ministre de la Communication pour lui faire part de leurs revendications.
« Il aura à choisir entre la revalorisation salariale des travailleurs et l'arrêt de travail. Nous allons rencontrer le la tutelle très très bientôt », a conclu, l'envoyé de la FESACI-CG.
Wassimagnon
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Ça djaz de partout. Le réveil tardif. Budget de souveraineté de plus de 200 milliards. Pendant ce temps, impossible d'augmenter les maigres salaires de la grille salariale qui date des années 1960.
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