Côte d'Ivoire : Primaire, des syndicats dénoncent la lenteur dans la gestion des discussions sectorielles par Mariatou Koné et menacent…
Kouamé Bertoni ce mercredi à Abidjan
Le Directoire de l’Alliance des Syndicats d’Actions du Primaire (ASAPCI) était face à la presse ce mercredi 29 novembre 2023, pour informer les instituteurs de Côte d’Ivoire qu’ils ont désormais un nouvel instrument de lutte à leur service.
Au cours de cette rencontre qui s'est tenue à Yopougon Saguidiba, le Directoire de l'ASAPCI a dénoncé, la lenteur incompréhensible dans la gestion des discussions sectorielles par le ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation. Ce qui dénote de sa volonté de n’apporter aucune réponse à leurs légitimes revendications.
« Sachez-le, et à juste titre d’ailleurs, que depuis le courant du mois d’avril de cette année, nous avons terminé les discussions sectorielles censées apporter des solutions à nos problèmes sectoriels. Et, après plus de huit (8) mois, que nenni ! Ce que Madame le Ministre nous donne comme raison lors de la rencontre avec les syndicats, le lundi 16 octobre 2023, c’est qu’elle venait de recevoir la synthèse des discussions depuis seulement trois (3) jours. Ce qui nous a paru invraisemblable ! La conséquence directe de ce retard dans la transmission des résultats de nos réflexions est le silence radio observé », a expliqué, Kouamé Bertoni, Porte-Parole de l'ASAPCI, lors de cette rencontre avec la presse.
Selon lui, aucune solution n’est annoncée aux différentes revendications de cette faîtière et même les questions sans effets financiers à ce jour, n’ont pas de réponse.
« Ce sont, entre autres, la suppression des cours de mercredi qui figurent toujours en bonne place dans les emplois du temps, le rapportage de l’arrêté interdisant la syndicalisation des directeurs d’école », a ajouté, M. Kouamé.
Le conférencier se pose la question de savoir, si pour les problèmes qui relèvent de la gouvernance de Madame le Ministre, il est impossible d'avoir des solutions, ce qu'il en sera des revendications à relents financiers ?
Il a rappelé que l’Alliance des Syndicats d’Actions du Primaire de Côte d’Ivoire exige également des réponses aux revendications à caractère financier telles que, l'octroi d’une prime aux enseignants de Côte d’Ivoire, le règlement définitif de la question des Instituteurs Adjoints par la transformation du CAP intégration en un examen, l’augmentation du nombre de places à 5.000 par an, l’organisation d’un concours exceptionnel de promotion au profit des IA en classe exceptionnelle et ceux titulaires du BAC ayant au moins 10 ans d’ancienneté, le reversement des salaires suspendus de mai 2019, janvier et février 2020, la réduction du temps d’attente du premier mandatement, le paiement du rappel de certains instituteurs admis au CAP intégration 2009 et la réinstauration des indemnités de postes déshérités.
Devant le mutisme du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation, l’Alliance des Syndicats d’Actions du Primaire de Côte d’Ivoire, interpelle, le ministre, Mariatou Koné, afin de favoriser l’organisation des discussions sectorielles dans un délai raisonnable pour apaiser ses camarades qui attendent impatiemment des solutions satisfaisantes à leurs attentes.
« L'absence prolongée de discussions amènera notre faîtière à organiser une Assemblée Générale Extraordinaire dans les semaines à venir pour aviser », menace, le porte-parole de l'ASAPCI.
En plus des problèmes des enseignants non réglés, Kouamé Bertoni a révélé à la presse qu'un véritable fléau mine la population enseignante de Côte d’Ivoire, à savoir l’insécurité.
« En effet, de nombreux cas se sont présentés dans notre pays : des enseignant(e)s agressés à Bangolo (IEPP Bangolo), à Abobo Agbékoi, à Séhon Guiglo (IEPP Kéhibly) ou même une enseignante violée à Tankessé, à l’IEPP Duekoué 1. Le dernier cas est plus grave, c’est le crime crapuleux perpétré contre notre collègue KEKE LOYOH CHRISTELLE FLAVIE et son fils KOUAME KOUASSI MOYE STEPHANE », s'est inquiété le porte-parole.
Pour le meurtre de l'institutrice Kéké Loyoh Christelle Flavie et son fils Kouamé Kouassi Moyé Stéphane, la faîtière exige «que les responsabilités soient situées à la suite d’une enquête sérieuse qui partira du traitement des dossiers au MENA, en passant par les dossiers de santé du criminel jusqu’à sa présence dans la même DRENA, dans la même IEPP et dans la même école que sa victime. Que les coupables d’une faute aboutissant volontairement ou involontairement à ce massacre révoltant soient sévèrement sanctionnés.
L’ASAPCI dit compter sur les autorités compétentes pour que ce travail soit fait avec beaucoup de diligence et de succès. Et invite tous les instituteurs victimes de violence à ne plus se taire et à la saisir, afin de mettre cela au grand jour.
L’ASAPCI demande enfin au MENA d’œuvrer pour la protection des enseignants dans l’exercice de leur fonction et que le ministère compatisse à la douleur des victimes d’agression en donnant de la voix pour condamner ces mauvaises actions.
Notons que l'ASAPCI est composé de six syndicats d'enseignants du primaire. Selon le porte-parole, la faîtière est opposée à la trêve sociale signée par les centrales syndicales avec les autorités.
« Nous sommes très opposés à la question de la trêve sociale. La trêve sociale, on ne l'a jamais acceptée et nous ne l'accepterons jamais. Pour nous, la trêve sociale, c'est un renoncement à nos droits. La grève fait partie des revendications des fonctionnaires. Vous remarquerez que dans la sous-région, c'est en Côte d'Ivoire, chaque cinq ans, on parle de trêve sociale. La trêve n'est pas la négation de nouvelles revendications », a-t-il conclu.
Wassimagnon
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