Côte d'Ivoire : « Transition Bas carbone » lancé, 48 mois, financé par l'UE à plus de 3 milliards de CFA
Di Mauro et Assahoré ce mardi à Abidjan
La Côte d'Ivoire et l'Union européenne coopèrent dans le suivi des engagements visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l'adaptation aux changements climatiques. En soutien aux actions du gouvernement ivoirien face aux défis liés aux changements climatiques, l’Union européenne appuie le gouvernement ivoirien pour rehausser la performance climatique de la Côte d'Ivoire et l'accompagner dans le suivi de ses engagements climatiques selon une approche participative et inclusive.
Le lancement officiel du projet « Transition Bas Carbone » a eu lieu cet après-midi de mardi 21 novembre au cours d'une cérémonie présidée par Jacques Assahoré Konan, ministre de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique en présence de Francesca Di Mauro, Ambassadrice de l'Union européenne en Côte d'Ivoire.
Conscient que la Côte d'Ivoire subit les effets des changements climatiques (augmentation des températures, plus grande variabilité et irrégularité des précipitations, plus grande fréquence des pluies violentes et des inondations), le gouvernement ivoirien a fait de la lutte contre les changements climatiques une de ses priorités, en s'engageant à faire des efforts importants d'adaptation et à réduire de 30,41 % ses émissions de Gaz à Effet de Serre d'ici 2030 à travers ses Contributions déterminées au niveau national (CDN). Face aux impacts croissants du changement climatique dans le pays, bâtir collectivement une économie décarbonée est une nécessité pour pérenniser la dynamique de croissance et inscrire le pays dans une trajectoire à faibles émissions de Gaz à Effet de Serre.
Pour y parvenir, le projet Transition Bas carbone soutenu par l'Union européenne apporte les outils et stratégies utiles à la dynamique nationale de développement.
Financé à hauteur de cinq millions neuf cent mille euros (5,900 millions d'euros) soit trois milliards huit cent soixante-dix millions cent quatre six mille trois cents Francs CFA (3 870146.300 FCFA) et d'une durée opérationnelle de quarante-huit mois, (48 mois), le projet contribuera à l'atteinte des objectifs de l'Accord de Paris sur le climat. Il vise à réaliser le suivi de la mise en œuvre des CDN à travers un dispositif de mesure, de rapportage et vérification (MRV) d'informations factuelles et à s'assurer de la déclinaison effective de ses engagements climatiques dans des politiques nationales sectorielles. En outre, il permettra de renforcer les capacités des acteurs non étatiques en réponse aux enjeux liés aux changements climatiques, intégrant les aspects portant sur le genre et l'inclusion sociale.
Ce projet est mis en œuvre par le ministère de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique avec une assistance technique d'Expertise France ainsi qu'avec les ministères sectoriels impliqués dans la mise en œuvre des CDN, en particulier les ministères en charge de l'Énergie, des Transports, de l'Agriculture, des Eaux et des forêts, des déchets, de la Santé.
La Côte d’Ivoire a révisé ses CDN pour aboutir au rehaussement de son ambition climatique, passant de 28,25 % à 30,41 % de réduction de ses émissions de Gaz à Effet de Serre d’ici 2030. Selon le ministre, cet objectif correspond à un abattement chiffré d’environ 37 millions de tonnes équivalent CO2, là où l’ambition de la Côte d’Ivoire dans le premier document des Contributions Déterminées au niveau National, affichait un abattement de 9 millions de tonnes équivalent CO2.
«Notre pays a décidé également de renforcer sa résilience dans cinq secteurs prioritaires de son développement économique, tous vulnérables au changement climatique, à savoir, l’Agriculture, l’élevage, l’aquaculture, les Forêts et l’utilisation des terres, les Ressources en eau, la Santé et les Zones côtières. Par cette ambition renforcée, notre pays marque sa ferme volonté de réduire son empreinte carbone et de participer à l’effort global de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre dans le cadre de l’Accord de Paris », a ajouté, Jacques Assahoré Konan.
L’objectif de ce projet est d’accompagner le Gouvernement ivoirien dans la mise en œuvre et le suivi de ses engagements climatiques (tant d’atténuation que d’adaptation) selon une approche participative et inclusive.
Pour le ministre de l'Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique, cet objectif sera atteint à travers trois principaux résultats qui sont, le renforcement de la gouvernance climatique par le Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Ecologique, le suivi de la mise en œuvre des mesures sectorielles et transversales contenus dans les Contributions Déterminées au niveau National et la vulgarisation des Contributions Déterminées au niveau National auprès des acteurs non étatiques, prenant en compte le genre et l’inclusion sociale.
«Le premier résultat issu de ce projet permettra de mettre en place et de dynamiser une architecture de coordination interministérielle et intersectorielle inclusive, formelle et fonctionnelle pour le suivi de nos engagements climatiques. Ce résultat permettra également la centralisation des mécanismes de suivi existants. Le second résultat contribuera au renforcement de la déclinaison des stratégies nationales climat dans des politiques publiques. Le troisième et dernier résultat concerne la communication et l’information pour une meilleure appropriation des engagements climatiques par le corps social », a-t-il précisé.
L'Union Européenne est le partenaire stratégique pour la Côte d’Ivoire, ainsi qu’Expertise France apporte une assistance technique dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet.
A quelques jours de la COP28 qui aura lieu à Dubaï, Francesca Di Mauro, Ambassadrice de l’Union européenne en Côte d’Ivoire a déclaré que ce modèle de développement est le seul qui pourra permettre de limiter le changement climatique et ses effets négatifs sur l’environnement et garantir une planète plus viable aux générations actuelles et futures. Elle a indiqué que l'UE soutient activement la Côte d’Ivoire dans sa transition vers un développement économique bas carbone avec plusieurs initiatives.
«L’action qu’on lance aujourd’hui est parmi les actions les plus significatives car elle contribuera à la mise en place d’un système de suivi et évaluation de la trajectoire bas carbone du pays. Les données et les analyses qui seront produites permettront ainsi aux décideurs politiques d’adapter les stratégies sectorielles en accord avec les ambitions climatiques du pays. Le projet d’accompagnement du renouvellement de la mise en œuvre des engagements climatiques de la Côte d’ivoire, appelé plus brièvement - Projet Transition Bas Carbone (TBC) est financé par l’Union européenne à hauteur de 5,9 millions d’euros soit à peu près quatre milliards de francs CFA. Il est mis en œuvre par Expertise France en étroite collaboration avec le Ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition Energétique sur une période de quarante-huit mois », a expliqué, l'Ambassadrice de l'UE.
Selon Francesca Di Mauro, pour la Côte d’ivoire mais aussi pour l’Union européenne, «c’est une belle occasion pour réaffirmer nos positions, nos progrès et nos attentes spécifiques durant ces négociations internationales sur le climat ».
« L’Union européenne compte donc sur la prochaine conférence des parties (COP 28) pour renforcer l'ambition mondiale en faveur de la neutralité climatique, réduire les émissions mondiales de gaz à effet serre avec: l’élimination progressive des combustibles fossiles, l’augmentation de la capacité de production d'énergie à partir de sources renouvelables (triplement) et l’accélération des actions en faveur de l’efficacité énergétique (doublement), et intensifier les efforts en faveur de l'atténuation du changement climatique et de l'adaptation à celui-ci. L’Union européenne espère que ses partenaires, dont la Côte d’ivoire, soutiendront ces grandes orientations lors de la COP 28 et les déclinerons également et davantage dans leurs politiques sectorielles », a conclu, l'Ambassadrice de l'UE.
Wassimagnon
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