Côte d'Ivoire : Bouaké, des leaders de coopératives de production de manioc reçoivent des diplômes au terme d'une formation
Pendant la formation des leaders (ph KOACI)
Démarrée le lundi 13 novembre dernier, une formation qui a réuni des leaders de coopératives de production de manioc, a connu son apothéose ce vendredi 17 novembre 2023, à la salle de réunions de la mairie de Bouaké. Cette formation motivée par l’Organisation Internationale du Travail (OIT), a vu le renforcement des capacités de 30 leaders composés de femmes et hommes issus des régions de Gbêkê et du Bélier.
Durant quasiment une semaine, les participants ont appris les techniques de fabrication du biogaz et du bio-charbon. Ce vendredi 17 novembre 2023 dernier jour de la formation, a été l’occasion pour ces apprenants de restituer les acquis de leur formation à travers une visite de stands, en expliquant le processus de fabrication du gaz et du charbon à partir des déchets issus de la transformation du manioc en attiéké.
Dans le processus, l’amidon et la peau de manioc combinés, donnent du charbon à travers un carbonisateur, un dispositif fabriqué à la main. L’amidon également dans un autre processus, mélangé à d’autres matières organiques, la réaction qui en découle produit le gaz grâce à un dispositif artisanal appelé bio-digesteur conçu à partir de bidon de 25 litres. Les déchets obtenus à la fin du processus sont également transformés en engrais sous la forme liquide. Les résidus après l’obtention de cet engrais liquide, servent aussi de compost au profit de l’agriculture.
Le directeur général de l’entreprise AMEA énergy qui a assuré cette formation, s'est dit satisfait des résultats obtenus. Selon lui, l’intérêt de ce qu’il considère comme de nouvelles activités, réside en ce qu’elle constitue de véritables sources de revenu qui va permettre aux acteurs de la filière manioc de développer davantage leur activité. Ces acquis pourront désormais leur permettre de lancer le label attiéké durable.
« L’objectif ‘’zéro déchet’’ est possible avec la filière manioc. Car tous les éléments issus de la production ont une voie de valorisation directe...» dit-il. Pour le formateur, cette activité qui entre dans le cadre du processus de transition écologique, présente d’énormes avantages. En ce sens que la technique est une alternative pour lutter contre l’impact négatif sur l’environnement et le climat.
« Le jus de manioc versé dans la nature est un facteur de pollution, car il contient du cyanure (poison) qui appauvrit le sol, sans ignorer la mauvaise odeur que dégage ce jus de manioc. La technique empêche aussi le réchauffement climatique entraîné par l’utilisation de bois de chauffe issu de la destruction des forêts.» a-t-il expliqué. Notons qu’auparavant, les participants ont été sensibilisés sur le changement climatique et les enjeux liés à leur activité.
Les acteurs de la filière manioc ont invité à la fin de la cérémonie, les élus locaux à les accompagner pour l’industrialisation de leur secteur d’activité. Marcos Koffi N’Goran de l’OIT, coordonnateur national de ce projet de transition écologique s'est dit également satisfait de la réussite de cette formation qui a permis aux 30 leaders d'être sanctionnés par un diplôme de fin de formation.
T.K.Emile, Bouaké
tkemile@koaci.com
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