Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques (MIRAH), dans le cadre des nombreuses réformes entreprises depuis peu sous la houlette du ministre Sidi Tiémoko Touré, accorde une grande importance à l'amélioration du contrôle et de l'inspection sanitaire des produits de pêche destinés à la consommation humaine.

Dans l'optique de renforcer les capacités du personnel chargé d'effectuer les contrôles sanitaires et qualitatives des produits halieutiques, deux agents de l'Autorité Compétente en sécurité sanitaire des produits de la pêche du MIRAH, ont bénéficié d'un stage pratique à l'Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) au Royaume du Maroc du 13 au 25 novembre 2022. 

Au terme de ce stage, ces agents formés étant tenus de faire une restitution des connaissances acquises à l'ensemble des autres agents en charge du contrôle sanitaire vétérinaire des produits halieutiques, un atelier dans cette perspective a donc été ouvert, ce lundi 06 novembre à Abidjan. 

Organisé par la Direction des Services Vétérinaires (DSV) avec l'appui technique et financier de la Direction Générale des Affaires Maritimes et de la Pêche (DG MARE) de l'UE à travers la Direction des Pêches, cet atelier se poursuit jusqu'au mardi 07 novembre. Pendant ces deux jours, les deux agents bénéficiaires du stage de formation au Maroc, vont édifier les participants sur l'expérience du Royaume Chérifien en matière d'organisation de contrôle sanitaire des produits de la pêche. 

Ils vont également êtres instruits sur le cadre réglementaire et législatif établi par ce pays pour la mise en œuvre dudit contrôle, ses techniques d'inspections et d'échantillonnage de la chaîne de valeur des produits de la pêche, la programmation et l'exécution du contrôle officiel et la validation des systèmes des autocontrôles dans les établissements de traitement de produits de pêche.

Dr Soro Pagadi, chef de service à la sous-direction de la sécurité sanitaire des aliments de la direction des services vétérinaires au MIRAH, par ailleurs, bénéficiaire du stage de formation au Maroc, revient sur ce moment qui selon lui, a été un grand privilège. " Ce stage, pour nous qui avons eu le privilège d'y participer nous a permis d'actualiser et d'harmoniser nos procédures d'inspection, de contrôle et surtout de prélèvement. Il faut noter que ces éléments dont je parle, sont le quotidien de tout ce qui concerne la sécurité sanitaire des aliments et qui est capital pour la santé du consommateur qu'il soit humain ou animal", a-t-il expliqué.

Notre interlocuteur a fait savoir que les modules qui sont enseignés au cours de cet atelier, " sont les documents de présentation et les informations reçues à Tanger, Casablanca et surtout à Rabat où se trouve la direction générale de l'Office National des Infrastructures Sanitaires du Maroc". Outre ces connaissances à partager, Dr Soro Pagadi indique. " Nous allons aussi présenter les procédures actualisées depuis décembre 2022 jusqu'à ce jour en ce qui concerne le contrôle des produits de pêche au débarquement, la procédure de contrôle officielle des embarcations, la procédure en ce qui concerne les agréments sanitaires, la procédure des prélèvements qui permet de donner la véracité de notre suspicion en ce concerne l'agent causal ou les germes à rechercher", a-t-il poursuivi.

S'agissant du choix du Maroc, Dr Soro Pagadi a déclaré que ce pays en matière de contrôle et d'inspection sanitaire des produits de pêche , est une référence en Afrique. " Le Maroc est le premier pays exportateur de produits halieutiques en Afrique. En outre, ce pays est le partenaire clé de l'Union Européenne en ce qui concerne l'exportation de la sardine de conserve. Avec leur expérience, et ce qu'il nous a été donné de voir à l'Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA), nous pouvons dire je nous ne regrettons pas d'avoir choisi ce pays. En Côte d'Ivoire, c'est nous qui délivrons les agréments sanitaires aux établissements. Mais au Maroc, c'est l'UE qui délègue ses inspecteurs et qui viennent inspecter les établissements. Ils viennent voir si les établissements respectent les normes sanitaires mises en place par l'UE", a-t-il révélé.

Comparativement au Maroc, Dr Soro Pagadi reconnaît que la Côte d'Ivoire dans ce domaine précis du contrôle sanitaire des produits halieutiques destinés à la consommation à encore beaucoup à faire, vu la précarité de ses infrastructures, ses moyens logistiques et ses équipements. 

Wassimagnon