Burkina Faso: Lutte contre le terrorisme, des organisations dénoncent des réquisitions massives de citoyens critiques du régime militaire
Le collectif syndical CGT-B, et le mouvement burkinabè des droits humains et des peuples (MBDHP) ont dénoncé des réquisitions massives et punitives contre des citoyens, dont des journalistes et des hommes politiques, très critiques contre le pouvoir militaire du capitaine Ibrahim Traoré.
Dans un communiqué publié ce dimanche, le collectif CGT-B dit avoir « appris, sans grande surprise, que le MPSR2 procède en ce moment même à des réquisitions massives de citoyens membres du collectif d’organisations syndicales et de la société civile ayant annoncé l’organisation d’un meeting le 31 octobre 2023 dans le cadre de la commémoration de l’insurrection populaire et de la résistance victorieuse au coup d’Etat du RSP de 2015 ».
« Outre les responsables et militants de ces organisations, nous avons aussi appris que des journalistes et hommes politiques ont été réquisitionnés », souligné le collectif.
« Au regard du profil des personnes réquisitionnées, on note un acharnement contre des citoyens ayant exprimé des opinions critiques vis-à-vis des autorités de la transition et une instrumentalisation du Décret portant mobilisation générale et mise en garde », selon la CGT-B
Et d'ajouter qu'on « assiste de fait à une application punitive et sélective de ce Décret comme moyen de répression et de musellement des citoyens qui ne font pas les éloges du Capitaine Ibrahim Traoré. Bien plus, on banalise ledit Décret en faisant un outil de dissuasion contre les voix discordantes ».
«C’est pourquoi le collectif CGT-B dénonce ces réquisitions arbitraires qui violent l’esprit et la lettre du Décret ci-dessus rappelé et appelle ses structures, ses militants(es), ses sympathisants(es), les démocrates sincères et les progressistes du Burkina Faso à se mobiliser pour s’opposer à leur opérationnalisation », a-t-il conclu.
Dans un autre communiqué, le Mouvement Burkinabè des Droits de l'Homme et des Peuples (MBDHP) a également indiqué que « les réquisitions opérées par le MPSR 2 concernent, pour l’essentiel, des membres du collectif d’organisations syndicales et de la société civile », précisant que « de par leur nombre et de par l’identité des personnes concernées, finissent d’achever de convaincre les plus sceptiques sur les motivations réelles de leurs initiateurs ».
Ainsi, estime le MBDHP, « Il apparaît de plus en plus clairement que le Décret portant mobilisation générale et mise en garde a été spécialement conçu et adopté non pas pour contribuer à la lutte contre le terrorisme dans notre pays, mais pour réprimer toute personne émettant un avis sur la gestion actuelle de notre pays, qui ne rencontrerait pas l’assentiment des puissants du moment ».
« Cette situation n’est pas acceptable. Elle traduit clairement la volonté manifeste des autorités actuelles de museler toutes les voix discordantes et constitue un pas en avant dans la fascisation du pouvoir.», poursuit le MBDHP qui estime que « les réquisitions émises jusqu’ici constituent clairement des abus de pouvoir qui engagent la responsabilité individuelle de leurs auteurs. Tôt ou tard, ces derniers répondront de leurs actes ».
Le MBDHP a également appelé « l'ensemble des démocrates de notre pays, épris de justice et de paix, à se mobiliser contre l’arbitraire et contre toutes formes de manifestation d’injustices ».
Boa, Ouagadougou
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