Côte d'Ivoire : Marché du travail, le gouvernement ivoirien et les Etats africains appelés à étendre la protection sociale aux travailleurs migrants sur le continent
L'Organisation Internationale du Travail (OIT) est profondément préoccupée par la situation des travailleurs migrants sur le continent africain. A travers son bureau permanent d'Abidjan, elle a organisé en partenariat avec la Commission de l'Union africaine, sur les bords de la Lagune Ebrié, la première Conférence Africaine sur les Migrations de Main-d'œuvre, en vue d'adresser cette préoccupation.
Cet événement qui a mobilisé plusieurs experts internationaux du monde du travail, des membres de la Commission de l'Union Africaine (CUA), et de la Communauté Économique Régionale ( CER), a été l'occasion pour l'ensemble des participants d'appeler solennellement les Etats africains à " passer plus que jamais du dialogue et des promesses à l'action ; élaborer des solutions communes aux défis communs auxquels sont confrontés les travailleurs migrants africains sur le continent africain et au-delà, et accélérer la ratification et la mise en œuvre du protocole de l'UA au Traité instituant la Communauté Économique Africaine relatif à la Libre Circulation des Personnes, au Droit de Résidence et au Droit d'Établissement (Protocole de l'UA sur la Libre Circulation) et de tous les Protocoles Régionaux sur la Libre Circulation".
Sur les Accords Bilatéraux de Travail (ABT), les participants ont recommandé aux États membres, " d'utiliser les Lignes Directrices de l'UA sur l'Élaboration d'Accords Bilatéraux de Travail et les lignes directrices régionales telles que les Lignes Directrices Régionales de l'IGAD sur les Accords Bilatéraux de Travail fondés sur les droits lors de l'élaboration, de la négociation, de la mise en œuvre, du suivi et de l'évaluation d'Accords Bilatéraux de Travail. Ils on en outre, demandé à "la Commission de l'Union Africaine (CUA), de développer un référentiel d'Accords Bilatéraux de Travail qui sera accessible à toutes les parties prenantes, y compris les travailleurs migrants" ; et engagé les États membres à " veiller à ce que le processus d'élaboration, de négociation, de mise en œuvre et de suivi des Accords Bilatéraux de Travail inclue la participation des partenaires sociaux et des autres parties prenantes concernées".
Ils ont également recommandé que la CUA, en collaboration avec les États membres, l'OIT et les partenaires sociaux, élaborent des contrats de travail types pour certains secteurs et sous-secteurs, qui seront annexés aux Accords Bilatéraux de Travail, la diffusion et la vulgarisation des lignes directrices continentales et régionales sur les Accords Bilatéraux de Travail par la CUA et l'IGAD, avec le soutien de l’OIT.
Les experts au cours de cette rencontre, ont par ailleurs, demandé au CUA aux CER et aux partenaires sociaux d'être les fers de lance de l'élaboration de positions communes et de dénominateurs minimaux sur le contenu des Accords Bilatéraux de Travail afin d'éviter la "course au moinsdisant" et engagé la CUA les CER et l'OIT à organiser des dialogues réguliers, y compris des conférences ministérielles continentales des ministres du travail des pays africains concernés, le cas échéant, pour délibérer et approuver des positions communes et des dénominateurs minimaux sur les Accords Bilatéraux de Travail.
S'agissant de la question du recrutement équitable de ces travailleurs migrants, l'OIT et les experts du monde du travail ont encouragé la CUA à accélérer la finalisation de la stratégie de l'UA en matière de recrutement équitable et éthique, et mobiliser des ressources pour la mise en œuvre de l'initiative de recrutement équitable en Afrique, y compris l'organisation d'une table ronde des donateurs pour mobiliser des ressources.
De plus, la CUA, dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de l'UA en matière de recrutement équitable et éthique, pourrait selon eux, contribuer au développement d’un environnement favorable aux agences de recrutement, privées et publiques, afin qu'elles instaurent des pratiques de recrutement équitables et éthiques dans leurs activités. Ils ont aussi invité la CUA à soutenir les CER et les États membres dans le renforcement des capacités des agences de recrutement privées et publics à se conformer aux principes généraux et aux directives opérationnelles de l'OIT pour un recrutement équitable et aux Normes Internationales du Travail pertinentes.
Enfin, l'OIT sur cette question, exhorte la CUA, les CER, les partenaires sociaux, l'OIT et d’autres partenaires à lancer une campagne de sensibilisation et de plaidoyer régionale en faveur de l'élimination des frais de recrutement pour les travailleurs migrants.
S'agissant de la dimension sexospécifique de la migration de main-d'œuvre, il a demandé à la CUA, aux CER, l'OIT, aux partenaires sociaux et d'autres parties prenantes travaillant sur les migrations de main-d'œuvre d'élaborer un programme phare continental pour promouvoir une gouvernance des migrations de main-d'œuvre qui tienne compte de la dimension de genre et qui soit porteuse de changement. Les États membres et les partenaires sociaux devraient selon eux, prendre des mesures proactives pour garantir l'égalité des chances et diversifier les opportunités du marché du travail pour les travailleuses migrantes au-delà des secteurs traditionnels tels que le travail domestique et les soins.
Aussi, La CUA, l'OIT et d'autres partenaires devraient aider les États membres et les CER à mettre en œuvre les instruments et les cadres politiques existants pour étendre la protection sociale aux travailleurs migrants, y compris les dispositions prévues par les protocoles de libre circulation et les accords multilatéraux ou bilatéraux de sécurité sociale. Ils devraient concevoir des systèmes de protection sociale inclusifs afin d'étendre la protection sociale à tous, y compris aux travailleurs migrants et à leurs familles, et en particulier à ceux qui travaillent dans l'économie informelle et dans des secteurs non couverts par les lois sur le travail et la sécurité sociale.
Des sujets d'importance tout aussi capitale comme le renforcement du dialogue et de la coopération intra-régionale et interrégional, le développement et la reconnaissance des compétences et plusieurs questions transversales sur la situation des travailleurs migrants sur le continent africain ont également été abordées.
Wassimagnon
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