Côte d'Ivoire : Non application des prix fixés par l'Etat, des planteurs de palmier à huile veulent rentrer en grève, des voies d'accès aux usines seront fermées
Les responsables de l'AIPH à Soubré (Ph KOACI)
Le 10 octobre 2023, le directeur général du conseil Hévéa – Palmier à huile a organisé une séance de travail avec l’association interprofessionnel de la filière palmier à huile (AIPH) en vue d’une tentative de conciliation entre les différents collèges de ladite interprofession qui n'arrivaient pas à trouver un consensus sur le prix de l’huile de palme brute et du régime de palme bord champ pour le mois d'octobre 2023.
Huile de palme brute ex tank : 595 768 FCFA la tonne et le régime de palme bord champ : 73 690 FCFA la tonne sont les prix mensuels calculés selon le mécanisme de fixation des prix à l’AIPH en vigueur.
Sauf que les deux collèges des usiniers ont proposé les prix pour l’huile de palme brute, 500 000 FCFA la tonne et pour le régime de palme bord champ 61 555 FCFA la tonne. Selon eux, ce sont ces prix qui leur permettent d’être compétitifs.
Les Producteurs qui subiraient ainsi un manque à gagner de 12 135 FCFA la tonne, soit une perte de 16,47 % de leurs revenus, n'ont pas accepté cette proposition.
C’est ainsi qu’une réunion a été organisée le 10 octobre 2023 avec le directeur général du conseil hévéa et palmier à huile. Cette rencontre n’a visiblement pas permis d'aboutir à un accord entre les collèges.
Face aux désaccords entre les acteurs, le Gouvernement ivoirien à travers le conseil, hévéa-palmier à huile a, par une note, fixé les prix de 555 751 FCFA la tonne pour l’huile de palme et de 67 800 FCFA la tonne pour le régime de palme bord champ.
Malgré le manque à gagner de 5 890 FCFA la tonne que les Producteurs subissent par rapport au prix calculé selon le mécanisme, ils ont accepté. Malheureusement, certains usiniers refusent d’appliquer les prix fixés par l’Etat ivoirien.
Les Producteurs, informés régulièrement de la situation, se sont insurgés contre ce comportement des partenaires que sont les usiniers et n’ont pas manqué d’exprimer leurs mécontents. Ils dénoncent par ailleurs les pertes de production et par conséquent de revenus, à cause de la forte dégradation des pistes d'accès à leurs parcelles ; dégradation due au refus de ces usiniers d'appliquer les accords interprofessionnels pour financer les travaux d'entretien de ces pistes, du retard de paiement de leurs productions du mois de septembre.
Au cours d’une réunion extraordinaire organisée par la FENACOPAH-CT le mardi 17 octobre 2023, le conseil d’administration a décidé que les Producteurs n'accepteront pas de vendre leurs produits aux prix imposés par les usiniers, particulièrement en cette période où ils subissent de nombreuses pertes de productions du fait de la très forte dégradation des pistes d'accès à leurs parcelles.
Enfin, les producteurs observeront ont décidé d’observer un mouvement de grève si aucune mesure n’est prise jusqu’au jeudi 26 octobre 2023 pour faire respecter les prix publiés par l’État représenté par le conseil hévéa – palmier à huile. Cette grève consistera, selon ces producteurs, à fermer toutes les voies d’accès aux usines.
Les réceptions des régimes de palme provenant aussi bien des plantations industrielles que des plantations villageoises et les sorties d’huile de palme brute seront aussi empêchées par les producteurs.
Jean Chrésus, Abidjan
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