Ghana : Le ministre Kan Dapaah s'en prend à des « promoteurs » de coup d'Etat, réaction
Le ministre Albert Kan Dapaah (ph)
Le ministre ghanéen de la Sécurité nationale, Albert Kan Dapaah, a accusé certaines personnalités du monde universitaire, de la société civile et des médias d’user de leur influence pour promouvoir le coup d'État et déstabiliser le pays.
Le ministre Kan-Dapaah a formulé cette accusation hier jeudi 19 octobre lors d'une conférence sur l'impact de la désinformation sur l'intégrité électorale, la paix et la sécurité en Afrique.
Selon le ministre de la Sécurité, cette évolution est un sujet de grave préoccupation non seulement pour les agents de sécurité, mais aussi pour tous les citoyens à l'approche des élections de décembre 2024 dans le pays.
En se référant au dernier coup d’Etat intervenu dans un pays de la sous-région ouest africaine, Kan-Dapaah a fait noter qu’ « à la suite du coup d'État au Niger, certains individus du monde universitaire, de la société civile et des médias, d'après ce que j'ai observé, ont propagé de fausses informations dans le pays pour le soutien à un coup d’État ou à un régime militaire ».
Pour l’influence dont bénéficient les personnes qui claironnent en faveur des coups d’Etat, le ministre de la Sécurité a ajouté que « ces acteurs ont gagné en popularité sur les réseaux sociaux, exploitant leur influence pour diffuser des informations erronées qui menacent la paix et la stabilité de notre pays, en particulier à l’approche des élections générales cruciales de décembre 2024, et c’est un sujet de grave préoccupation ».
Kan-Dapaah a souligné que la désinformation, intentionnelle ou involontaire, de la part de ces individus constitue une menace importante pour la stabilité du Ghana.
Il a expliqué que leurs commentaires politiques érodent la confiance du public dans des institutions importantes telles que la Commission Electorale et le pouvoir judiciaire. De ce fait, il a relevé que ce fait « peut être très dangereux et potentiellement orienter notre pays vers une voie périlleuse ».
Sous forme d’un appel pour ne pas être à la merci de la désinformation et aussi pour la sécurité dans le pays, le ministre de la Sécurité nationale a appelé tous les Ghanéens à être vigilants et à rejeter toute tentative visant à semer la discorde et la division dans le pays.
Réaction
En première réaction à l’accusation formulée par le ministre Kan-Dapaah contre le monde universitaire, la société civile et des médias d’user de leur influence pour promouvoir le coup d'État et déstabiliser le pays, un professeur de sciences politiques à l'Université du Ghana, Ransford Gyampo, s’est prononcé.
Dans une interview sur la radio Joy FM à Accra, le professeur Gyampo a critiqué la déclaration du ministre de la Sécurité nationale et a estimé qu’elle est complètement déconnectée de la réalité du terrain.
Dans sa réaction, Gyampo a relevé que bien qu’il admire Kan Dapaah pour le travail qui accompli en coulisses pour la paix au Ghana, sa sortie est surannée. Gyampo a de ce fait précisé que les facteurs qui conduisent aux coups d’État dans les pays n’ont rien à voir avec l’influence du monde universitaire, de la société civile ou des médias.
Ce professeur a au contraire admis que les facteurs qui peuvent conduire à un coup d'État sont là entre autres la mauvaise gouvernance, la corruption, la mauvaise gestion économique et le découragement dans le système.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
- Joindre la rédaction de koaci.com (+228) 98 95 28 38 ou koaci.ghana@gmail.com -
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire