Côte d'Ivoire : Maisons d'arrêt et de correction, plusieurs détentions préventives contraire à la loi, une organisation « il y a beaucoup de dérapages dans nos prisons »
prison de Sassandra
A côté du problème des surpopulations dans les différentes maisons d’arrêt et de correction (MAC), plusieurs détentions préventives dans ces prisons de la Côte d’Ivoire sont contraires à la loi.
En effet selon les dispositions du code pénal ivoirien, la détention préventive est de 2 ans pour les infractions criminelles et de 18 mois pour les infractions délictuelles. Sauf que dans les prisons de Côte d’Ivoire, plusieurs personnes sont placées en détentions préventives depuis plus de cinq (05) ans, en tout cas pour certains.
Ces détentions préventives, qui s’assimilent à de la torture, ont été dénoncées par Paul Angaman, directeur de la fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture (FIACAT).
Selon lui, son organisation lutte contre les détentions préventions et l’abolition de la torture dans plusieurs pays.
Il a par ailleurs, sur la base de plusieurs actions menées dans les prisons, dénoncé des détentions préventives injustifiées dans les prisons ivoiriennes. Pour lui, le taux de ces détentions est autour de 30 %.
« Il y a beaucoup de dérapages qui se font dans les prisons en Côte d’Ivoire », a-t-il dénoncé.
C’est fort de cela que l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture en Côte d’Ivoire (ACAT-CI) lance, avec l’appuie de l'Union européenne, le projet RADARS (renforcer activement les droits des détenus, améliorer leur réinsertion sociale et leur santé).
Ce sont donc les locaux de la Fondation Friedrich Naumann à Cocody qui ont abrité hier mercredi 18 octobre 2023 la cérémonie de lancement de ce projet, comme sur place constaté par KOACI.
L’objectif de l’action est l’amélioration des conditions de détention en conformité avec les « règles Mandela » adoptées en 2015 par les Nations unies.
Ce sont donc sept (07) maisons d’arrêt et de correction (Abidjan, Bouaké, Abengourou, Man, San Pedro, Sassandra et Daloa) et trois (03) centres d’observation des mineurs (Abidjan, Bouaké et Man) qui vont bénéficier de cette initiative financée à hauteur de 465 millions de FCFA par l'Union européenne.
Francisca Di Mauro, Ambassadrice de l'Union européenne en Côte d’Ivoire, présence à cette cérémonie, a justifié la présence de l’institution qu’elle dirige dans l’accompagnement de ce projet RADARS.
Selon elle, l’idée, c’est de travailler dans les maisons d’arrêt et de correction qui vont bénéficier de ce projet afin de s’assurer que les prisonniers aient des conditions de détention décentes qui respectent les droits humains, mais aussi pour les former et leur donner un appui légal et psychologique.
Ce projet va durer trois (03). Terminant, la représentante de l’UE en Côte d’Ivoire a fait savoir que s’il est vrai que le pays avance dans plusieurs domaines pour tout ce qui est de la détention, il est juste de reconnaître qu’il reste des défis à révéler en ce qui concerne la détention préventive.
Jean Chrésus, Abidjan
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