Côte d'Ivoire : Après la fixation du prix du Café-Cacao, la Centrale syndicale agricole demande une hausse du différentiel de ramassage
Seydou Kiebré, président de la Centrale syndicale agricole en blanc (Ph KOACI)
Après la fixation du prix du Café et du Cacao (Ndrl1000FCFA/Kg de Cacao et 900FCFA/Kg de Café) les deux matières premières importantes de la Côte d’Ivoire, la Centrale syndicale agricole dirigée par M. Seydou Kiebré fait l’état des lieux.
Les syndicalistes demandent une hausse du différentiel de ramassage de 80F/Kg. Ils l’ont signifié à la presse samedi dernier au cours d’une rencontre à Abidjan.
Selon le président de la Centrale, avec le système de vente anticipée, les producteurs de Café et de Cacao de Côte d’Ivoire ne bénéficient pas de la montée actuelle des cours mondiaux contrairement à ceux des pays voisins.
« Cette situation qui défavorise vient atténuer les efforts de l’état de Côte d’Ivoire et du Conseil Café-Cacao nonobstant 60% du CAF concédé aux paysans de Côte d’Ivoire », a-t-il relevé.
Parlant de la fuite des produits agricoles vers les pays limitrophes et surtout le trafic illégal du Cacao, il a noté que les trafiquants trouvent ici un argument de plus pour justifier et développer leurs activités illicites de destruction de l’économie ivoirienne ; d’énormes ressources financières chiffrées à des milliards FCFA échappent aux caisses nationales, avant de lancer un appel.
« Il faut donc agir et traquer sans ménagement toute la chaine de ces acteurs trafiquants et pilleurs. Ainsi la Centrale a mis en place une stratégie d’alerte et de dénonciation aux frontières », a révélé M. Kiebré.
Quelques jours après une tournée aux frontières ouest du Président Seydou Kiebré qui a donné un message clair et précis dans ce sens, que déjà certains camions des trafiquants sont saisis à la satisfaction des autorités compétentes.
Relativement au différentiel de ramassage de 80F/Kg concédé par le régulateur depuis plus d’une décennie, la centrale syndicale agricole fait savoir qu’il est de notoriété que cette marge ne peut couvrir toutes les charges de production, et demande une hausse vu la donne de cherté de la vie qui frappe de pleins fouets avec la récente augmentation du carburant et d’autres facteurs contraignants.
« Nous invitons l’état de Côte d’Ivoire à travers le régulateur de la filière Café-Cacao à de profondes réflexions d’avec les syndicats et tous les acteurs du binôme Café-Cacao tant sur les questions de péréquation transport, de l’inaccessibilité des routes de desserte, de la pression fiscale (impôts) qui étouffent les coopératives agricoles », ajouté le conférencier.
Le nouveau bureau national de la Centrale dit qu’il se donnera les moyens d’engager des discussions sur toutes ces thématiques car il reconnait que toute entreprise commerciale se crée avant tout pour réaliser des bénéfices, du profit et non des pertes ou des ennuis de tout genre.
« Toutes les politiques d’assainissement et de restructuration des filières agricoles entreprises par le gouvernement ivoirien à ce jour ont pour seul objectif d’aboutir à l’amélioration du revenu du producteur et de son bien-être social mais la réalisation d’une telle vision exige la concordance des intérêts de tous les acteurs ; vu le nombre relativement élevé des acteurs de la chaîne de production à la commercialisation et/ou à la transformation ; l’Etat de Côte d’Ivoire et les producteurs agricoles devraient trouver une plateforme unique de concertation et de décision avec de vrais représentants des planteurs dans les instances de décision(Conseil d’Administration, Comité Consultatif, Interprofession et autres (...) », a-t-il poursuivi.
Nous apprenons que, jusqu’à ce jour, l’interprofession Café-Cacao peine à se mettre en place malgré la volonté théoriquement exprimée et affichée des décideurs. Cela poserait un réel problème de représentativité des producteurs qui sont toujours mis devant le fait accompli.
« Nous demandons et souhaitons être associés et impliqués dans les débats présents et futurs concernant les producteurs agricoles, à l’instar de ce qui se passe avec les fonctionnaires et leurs syndicats. Avec une économie essentiellement basée sur l’agriculture dont le pilier est le Café-Cacao, la Côte d’Ivoire notre pays ne devrait pas et ne dois pas ignorer les planteurs quand il s’agit de réfléchir sur des thématiques les concernant au profit d’une certaine élite de fonctionnaires logés dans les bureaux huppés d’Abidjan et parfois coupées des réalités agricoles. Une économie qui se veut solide et viable ne saurait se construire, se développer sans maitriser l’un ou les leviers du triptyque », soutiennent le syndicalistes, avant de conclure.
« (...) Nonobstant ce qui précède, « toute structure de planteurs légalement constituée » pourra détenir une participation contributive sans limitation dans le capital de la société(Usine) pour laquelle « toute structure de planteurs légalement constituée » aura investi dès la phase des études et recherches pour ladite usine. C’est en cela que se résume l’enjeu de l’amélioration des conditions de vie et de travail des planteurs de Café-Cacao et/ou des producteurs agricoles de Côte d’Ivoire », a conclu Seydou Kiebré, président de la Centrale agricole de côte d’Ivoire.
Donatien Kautcha, Abidjan
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