Côte d'Ivoire : Hausse du prix du carburant, des transporteurs de la MTCI « Nous n'allons pas faire de grève parce que ces prix viennent du cours mondial »
Soumahoro Mamadou et ses camarades de la MTCI devant la presse (Ph KOACI)
Le samedi 30 septembre 2023, le Gouvernement ivoirien a annoncé les prix des produits pétroliers. Les prix du gasoil et de l'essence ont subi une augmentation de 60 FCFA pour ce mois d'octobre.
Le super passe ainsi de 815 à 875 FCFA le litre et le gasoil de 655 à 715 FCFA, soit une hausse de 60 FCFA.
Ces nouvelles augmentations ne sont pas du goût des membres de la Maison des transporteurs de Côte d'Ivoire (MTCI).
Soumahoro Mamadou, président de cette faîtière des transporteurs, n'a pas manqué d'exprimer sa déception. Se confiant à la presse hier dimanche 1ᵉʳ octobre 2023, le premier responsable de la MTCI a fait savoir que le Gouvernement ivoirien aurait pu associer les transporteurs dans la prise de cette décision.
"Nous nous sentons abandonnés. Mais vraisemblablement, nous ne nous plaignons pas. Pour la simple raison que l'augmentation du prix du carburant n'est pas le vrai problème des transporteurs. Nous n'allons pas faire de grève pour une augmentation du prix du carburant parce que nous sommes conscients que ces prix viennent du cours mondial des hydrocarbures", précise Soumahoro Mamadou.
Soumahoro Mamadou a pointé du doigt les problèmes qui minent les secteurs des transports et sur lesquelles le gouvernement semble fermer les yeux.
Les tracasseries routières, le phénomène des gnambros, les faux frais, les papillons et les nombreux barrages sont entre autres les plaies du domaine des transports que le président de la MTCI a dénoncé.
"Nos réels problèmes, ce sont les bandits communément appelés Gnambros à qui le chauffeur de gbaka paye 25 000 F par jour. Ce sont les policiers, les gendarmes et les polices municipales qui nous traquent chaque jour et à qui on débourse 12 000 à 15 000 par jour et par gbaka. À cela, faut-il ajouter le problème du papillon qu'on supprime pour imposer, un autre plus cher à 50 000 f malgré les nombreuses interpellations", a-t-il dénoncé.
Selon Soumahoro Mamadou, le haut-conseil des transports a échoué dans sa mission.
"Nous sommes désespérés parce que malgré nos cris, le gouvernement regarde faire. Nous sommes asphyxiés et nous sombrons chaque jour dans la misère, parce que nous sommes pour la plupart des analphabètes. On veut nous mettre à genoux et nous contraindre de revendre nos véhicules ?", s'est-il interrogé tout en dénonçant le nombre considérable de barrages.
"Bingerville-Adjamé compte 8 barrages, Abobo- Adjamé, ce sont 11 barrages qu'il faut franchir et de N'dotré à Yopougon, les transporteurs butent sur 8 barrages sans oublier la police municipale. Pourtant on nous parle de 33 barrages pour toute la Côte d'Ivoire. La vraie plaie, ce sont donc les rackets et non le carburant. Réglez ça et personne ne vous gênera même si vous augmentez le carburant chaque jour", a déploré Soumahoro Mamadou.
Jean Chresus, Abidjan
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