Cedeao : Parlement, Akufo-Addo alerte sur le péril de la démocratie et lance un appel à solutions
Akufo-Addo et des parlementaires de la CEDEAO au Ghana (ph)
Le Président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a demandé aux députés du parlement de la CEDEAO de trouver des solutions à la remilitarisation émergente de la gouvernance, à la tentative de confiscation de la démocratie par les élites et à la volonté gratuite de détruire la démocratie par les groupes terroristes et des bandes criminelles armées dans la sous-région.
Le Président Akufo-Addo a lancé cet appel le vendredi 29 septembre 2023 lors du deuxième séminaire parlementaire de la 5ᵉ législature de la CEDEAO à Winneba, une ville située dans la Région du Centre, au Ghana.
Le séminaire parlementaire, qui se tient a à Winneba du 29 septembre au 1er octobre 2023, est axé sur le thème « Défis liés aux changements anticonstitutionnels de gouvernement et à la limitation des mandats présidentiels en Afrique de l'Ouest - Rôle du Parlement de la CEDEAO ».
Énonçant ce qu'il a décrit comme trois menaces sérieuses à la démocratie dans la sous-région, le Président Akufo-Addo a déclaré que « la démocratie en Afrique de l'Ouest est en danger », ainsi la fraternité régionale « doit travailler encore plus dur pour ancrer les principes de responsabilité démocratique auprès des citoyens ».
Selon le Président ghanéen, la démocratie dans la région a été sérieusement bouleversée par « la tentative de confiscation de la démocratie par les élites, qui se livrent, par le biais de singeries juridiques, à la manipulation des règles constitutionnelles et à l'assujettissement des institutions de la République aux seuls objectifs de rester au pouvoir ».
Il a ajouté qu'une autre menace majeure est « l'émergence d'une remilitarisation de la gouvernance avec l'intrusion, une fois de plus, des militaires sur la scène politique, qui n'ont ni consulté, ni reçu de mandat des personnes au nom desquelles ils prétendent agir ».
Il n’a pas hésité à mentionner également « la volonté gratuite de détruire la démocratie par des groupes terroristes et des bandes criminelles armées, qui cherchent à établir des zones de non-droit et d’absence de liberté » comme une autre menace délibérée à la stabilité démocratique de la région.
Récents coups d’Etat survenus dans la CEDEAO
Après examen des récents coups d’Etat survenus dans la CEDEAO, Akufo-Addo a qualifié la situation actuelle d'amère et implacable et a déduit qu’« aujourd'hui, quatre Etats membres de la CEDEAO sont dirigés par des gouvernements militaires à la suite de coups d'Etat ».
De ce fait, il a déclaré que « cette triste et malheureuse évolution a créé un état d’anxiété et de tension palpable dans tous les coins de la région, soulevant le spectre de l’instabilité régionale, que nous pensions banni à jamais. Tout aussi odieuse est la culture de violence et de conflits qui caractérise les périodes d’élection de certains de nos dirigeants ».
Cas du Niger
Pour ce qui concerne le coup d’Etat qui a renversé le Président Mohammed Bazoum au Niger, le Président ghanéen a d’abord estimé que « le coup d'Etat contre lui est particulièrement tragique pour la consolidation de la démocratie dans notre région » avant d’ajouter que « la seule légitimité pour tout dirigeant est l’élection grâce à un mandat donné librement par le peuple lors d’élections justes, pacifiques et transparentes ».
Appel à s’opposer contre la prolongation des mandats présidentiels
Dans un souci de diagnostiquer les causes des soubresauts dans la CEDEAO et d’en chercher les solutions adéquates, le Président Akufo-Addo a prié les députés de la CEDEAO à veiller à ce que l'un des résultats attendus soit de « nous aider à mieux comprendre les causes profondes de la régression démocratique et de l'instabilité politique dans la région afin de mieux y remédier, et à nous exprimer contre la prolongation du mandat présidentiel ».
Le Président ghanéen a par ailleurs appelé les membres du parlement de la CEDEAO à s'exprimer contre la prolongation de la durée du mandat présidentiel par certains dirigeants afin de renforcer leur emprise sur le pouvoir. Il a justifié son appel par le fait que « ces actions ont tendance à susciter le mécontentement de la population, ce qui crée un terrain fertile sur lequel se nourrissent de manière hypocrite les interventions militaires ».
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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