Côte d'Ivoire : Tensions de chefferies, un chef traditionnel dénonce « il y a deux clans à la chambre nationale, d'autres se sont retrouvés dans la peau des hommes politiques »
La chambre nationale des rois et chefs traditionnels est au centre d’une division. C’est ce qu’affirme Raphael Kpan Tiémoko, vice-président de l’organisation des institutions coutumières du grand ouest.
Revenant sur la récente tension entre le président de la chambre régionale des rois et chefs traditionnels et le président du conseil régional du Tonkpi, Raphael Kpan Tiémoko, qui était face à la presse a indiqué que certains chefs traditionnels dans l’exercice de leur mission en tant que chef se sont écartés de leur feuille de route.
Il a précisé qu’un chef traditionnel a pour rôle de mettre en place un répertoire des us et coutumes de chaque localité de la Côte d’Ivoire.
Sauf que selon le vice-président de l’organisation des institutions coutumières du grand ouest, dans la mise en place de l’institution, parmi ceux qui ont été désignés pour diriger les régions, plusieurs se sont retrouvés dans la peau des hommes politiques.
« Ce que je dis s’applique à l’ensemble du territoire national. Si vous prenez par exemple la chambre nationale, il y a une division. Il y a deux clans qui sont là-bas que nous connaissons bien. Ils ne parlent plus d’une même voix », a-t-il déclaré.
L’ancien chef du canton Soin (Man), Raphael Kpan Tiémoko, a déploré beaucoup d’ingérence dans la gestion des chefferies.
« Mais chez nous à l’ouest par exemple, le chef est assis là dans des conditions que l’on connait, alors que par le passé, on reprochait aux acteurs politiques de s’ingérer dans les affaires de chefferies, nos chefs notamment le numéro 1 de la chambre qui menace tel chef de canton ou chef de village de le démettre, alors que cela n’existe pas dans les textes qui régissent la chambre. Le président de la chambre régionale n’a aucune qualité pour désigner un chef ou pour le démettre. La situation est telle qu’il passe le temps à injurier certains chefs, ses fils et des cadres. Ce n’est pas cela, la solution », a-t-il déploré.
Pour régler les crises de chefferies, Raphaël Kpan plaide pour que le président Alassane Ouattara prenne un décret d’application concernant la nouvelle loi organique qui permet qu’il y ait des présidents au niveau des districts.
« Cela permettrait au corps préfectoral d’appeler l’ensemble des chefs traditionnels pour désigner leur président de district comme c’est le cas dans le district du Goh Djiboua. C’est un mandat de 6 ans pour chaque président de chambre régionale. Je demande que le nouveau décret d’application soit pris pour que les peuples puissent choisir eux-mêmes leurs chefs qui pourront travailler en toute tranquillité », propose-t-il.
Enfin, Raphaël Kpan Tiémoko propose un minimum de connaissances, une culture générale poussée pour les chefs traditionnels.
Il doit être un visionnaire qui sait anticiper et prévenir les événements. Il doit être un gestionnaire des communautés. Et pour cela, il faut avoir de la connaissance. C’est l’homme qui apaise, qui règle tous les problèmes pour obtenir un consensus au niveau des populations. Un homme qui n’a pas ces qualités n’est pas digne d’occuper le siège de la chefferie », a-t-il conclu.
Jean Chrésus, Abidjan
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