Côte d'Ivoire : Un dixième décès à Niangban, selon le chef, « si le village était doté d'un centre de santé, la mort des enfants aurait pu être évitée »
L'entrée de Niangban (ph KOACI)
09 enfants, dont 05 filles et 04 garçons âgés entre 2 et 13 ans, ont trouvé la mort à Niangban, un village de 1617 habitants de la région du Gbêkê, situé sur l'axe Bouaké-Abidjan, à une dizaine de kilomètres de Djébonoua. Face aux émissaires du ministère de la santé, de l'hygiène publique et de la couverture maladie universelle venus s'imprégner de la situation et apporter le soutien du ministre Pierre Dimba et du gouvernement à la population de Niangban, le chef du village Nanan N'Guessan Kouamé Emmanuel, par l'entremise du président de la mutuelle de Niangban, a plaidé pour la construction d'un hôpital dans son village, gage de sécurité sanitaire.
Le chef du village de Niangban
Sous un apatam au sein de son domicile ce mercredi 20 septembre 2023, « Nous avons sollicité un centre de santé au regard de l'emplacement de notre village. Niangban est à un carrefour qui couvre plus de 80 villages dans le secteur. Notre doléance au ministre, c'est de nous permettre d'avoir un centre de santé. Nous tenons vraiment à celà car si nous avions ce centre-là, ç'aurait amoindri les pertes en vies humaines. Comme l'a dit le chef, si le village était doté d'un centre de santé, la mort des enfants aurait pu être évitée...» a fait savoir Yao Célestin Konan, président de la mutuelle de Niangban. Il a ajouté à cette doléance, la prise en charge par le gouvernement des obsèques, le soutien aux parents des défunts et permettre aux populations d'avoir accès à de l'eau potable.
Le Professeur Soro Kountélé Gona, directeur de cabinet adjoint au ministère de la Santé, de l'hygiène publique et de la couverture maladie universelle, qui conduisait la délégation de son ministère, a dit Yako à la chefferie et aux parents des victimes avant d'indiquer à l'assemblée que le ministre est sensible au drame qui s’est produit et se tient à leurs côtés pour compatir à leur douleur. Il a ajouté que cette visite a aussi pour but d’évaluer le caractère vulnérable des conditions de vie des populations, afin que ces drames similaires ne se reproduisent plus jamais.
« Il est avec vous, parce que partout sur le territoire ivoirien où il y a un problème de santé, surtout, quand il s’agit d’une situation comme c’est le cas ici à Niangban, où il y a eu des décès, monsieur le ministre se sent concerné. C’est pourquoi, ne pouvant pas effectuer le placement, il a délégué toutes ces personnes pour apporter son message de soutien pour dire que vous pouvez compter sur lui, vous pouvez compter sur l’ensemble du gouvernement…» a expliqué le Professeur Soro Kountélé Gona avant de promettre aux populations que leurs doléances seront transmises fidèlement au gouvernement.
Soro Kountélé Gona
Notons que tout a commencé le samedi 16 septembre 2023 comme expliqué par Tuo Gnamidjo Désiré, infirmier diplômé d'État, responsable du centre de santé de Lengbré, un gros village situé à 06 km de Niangban. Il révèle que le drame est survenu le dimanche 17 septembre où la veille, après consommation d'une bouillie locale, un premier enfant reçu par le personnel médical, présentant des signes de vomissements et diarrhée, a rendu l'âme peu de temps après. Par la suite, environ 80 personnes présentant les mêmes signes, ont été reçues et référées au CHU de Bouaké.
La suite, des morts enregistrés et la cause selon l'émissaire du ministre Pierre Dimba serait un soupçon d'intoxication, étant donné que les analyses sont toujours en cours. Il faut signifier qu'à ce jour, seulement 02 personnes sont actuellement hospitalisées au CHU de Bouaké. Toutes les autres personnes admises au CHU pour nécessité d’examen, ont retrouvé leur domicile et sont quotidiennement suivies par une équipe de la santé installée à Niangban.
Enfin, KOACI apprend ce jeudi 21 septembre 2023, le décès de source médicale d'une jeune fille de Niangban. Contrairement aux 09 décès liés au soupçon d'intoxication, cette dixième victime, serait décédée suite à l'absorption d'une prescription d'un guérisseur traditionnel. L'on apprend que cette dernière, âgée de 14 ans, traînait un mal de gorge.
T.K.Emile, Bouaké
tkemile@koaci.com
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire