Côte d'Ivoire : La FESCI s'oppose fermement à la suppression du Tronc Commun en Médecine et demande son rétablissement à l'université
Makélélé , SG de la FESCI (DR)
Vers un bras de fer entre la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) et le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ?
Le Ministre de tutelle, Adama Diawara a annoncé la suppression du Tronc Commun en Médecine. Ce dernier a justifié les raisons de cette décision lors de son passage dimanche dernier sur les antennes de la télévision publique (RTI1).
Les raisons substantielles évoquées par le Ministre pour justifier cette suppression sont entre autres : La réduction du nombre pléthorique d'étudiants orientés au tronc commun:
L'annulation des heures complémentaires provoquées par la formation de ce nombre pléthorique d'étudiants; L'instauration des Travaux Dirigés (TD) et Travaux Pratiques (TP) en 1 Année dans les 4 UFR des sciences de la santé (UFR Odontologie, médecine, pharmacie pour I'UFHB et sciences médicales pour l'U-AO de Bouaké) L'amélioration du taux de réussite actuellement très bas au trône:
L'amélioration de la qualité de la formation des médecins ; Combler le déficit actuel de médecins en Côte d'Ivoire (....)
La FESCI après une analyse rigoureuse de ces raisons, dit constater quelques incohérences :
« La réduction du nombre pléthorique d'étudiants au tronc commun peut se faire en réduisant tout simplement le nombre d'étudiants orientés. Ce qui aurait un impact positif sur les heures complémentaires. Pas besoin de supprimer le tronc commun pour cela. D'ailleurs, la formation des étudiants des autres UFR de nos universités publiques génère également des heures complémentaires », relève le Secrétaire Général du « puissant » syndicat estudiantin, Allah Saint Clair dit Makélélé dans un communiqué consulté par KOACI.
Selon la FESCI, les UFR n'ont pourtant pas été supprimées, donc dans un contexte de réduction rationnelle et raisonnable des étudiants orientés au tronc commun, en tenant compte bien sûr du déficit actuel de médecins, des TD et TP peuvent être valablement pratiqués avec l'amélioration et l'augmentation des infrastructures nécessaires.
« Ce qui contribuera indiscutablement à l'amélioration de la qualité de la formation. Pas besoin de supprimer le tronc commun pour cela. La volonté d'augmenter le nombre de médecins pour combler le déficit actuel doit être impérativement accompagnée de l'amélioration de la qualité desdits médecins dans l'intérêt de la santé et donc de la vie des Ivoiriens. Et, le concours du tronc commun, dans la situation actuelle de notre système d'enseignement supérieur, est le meilleur moyen de sélection des meilleurs en sciences de la santé. Sa suppression est donc dangereuse », déplore le syndicalisme.
Par ailleurs, il soutient que le déficit en question pourrait être comblé en augmentant le nombre d'étudiants retenus à l'issue du concours par ordre de mérite jusqu'à atteindre le traditionnel quota annuel de 800 places à pourvoir dans les 4 UFR des sciences de la santé.
« D'autant plus qu'analyse des statistiques, ces 800 places ne sont quasiment jamais atteintes, Mieux, ce quota de 800 places pourrait être lui-même augmenté. De plus, pendant que le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) supprime l'École Préparatoire aux Sciences de la Santé (EPSS), un domaine qui requiert plus de rigueur et de sélectivité du fait de son extrême délicatesse, il instaure des écoles : préparatoires dans les nouvelles universités pour des formations beaucoup moins sensibles et délicates que la médecine. Ce qui est incohérent », poursuit Allah Saint Clair, avant d’ajouter.
« Enfin, la suppression du passage obligatoire par le tronc commun pour faire des études en médecine risque, à la longue, de favoriser la prolifération anarchique de formations en médecine dans les établissements privés d'enseignement supérieur avec tout ce que cette situation pourrait impliquer. Même si, pour l'instant, le Ministère de l'Enseignement Supérieur soutient que les formations se feront uniquement dans les 4 UFR des sciences de la santé.
Au regard de tout ce qui précède, la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI) s'oppose fermement à cette suppression et demande le rétablissement du tronc commun de médecine.
Jusqu’où ira ce bras de fer déclaré entre le Ministère de l’Enseignement Supérieur et la FESCI concernant la suppression du Tronc Commun en Médecine ?
Le 15 juin 2023, en application de la nouvelle loi relative à l'enseignement supérieur, le conseil des ministres a adopté un nouveau décret portant attributions, organisation et fonctionnement de l'Université Nangui Abrogoua. Laquelle abrite l'Ecole Préparatoire aux Sciences de la Santé (EPSS) qui organise le concours du tronc commun de médecine.
Donatien Kautcha, Abidjan
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