Côte d'Ivoire : A quelques jours de leur déguerpissement, les occupants du camp fonctionnaire de Gagnoa dans la tourmente plaident pour une prorogation du délai et mesures d'accompagnement
Des occupants du camp fonctionnaire ce mercredi à Gagnoa (Ph KOACI)
Sommés de libérer les logements du camp fonctionnaire de Gagnoa dès le 20 septembre 2023, les occupants se disent prêts à partir mais plaident pour que l'État de Côte d'Ivoire leur garantisse une mesure d'accompagnement.
C'est après une réunion du collectif des habits de ce quartier colonial de Gagnoa qui s'est tenue ce mercredi 13 septembre 2023 , qu'il a été convenu de proposer à l'État une prolongation de la date de libération de ces maisons mais également de lui demander qu'il fasse du social en leur accordant des mesures d'accompagnement en thème de frais de déménagement, de fonds de commerce et d'aide financière pour les retraités, compte tenu du nombre d'années passées dans ces logements d'État que l’ex SOGEPIE devenue aujourd’hui SONAPIE leur louait.
Les fonctionnaires parmi ces 35 familles concernées selon eux, ont été privés de leurs baux pendant plusieurs années pour l'entretien de ces maisons de l'État qu'ils louent.
C'est à effet que madame Kouamé l'épouse d'un chauffeur de préfecture à la retraite plaide pour un prolongement du délai buttoir.
Les occupants du camp Fonctionnaire de Gagnoa plaident la prorogation du délai arrêté pour leur déguerpissement en ce début d de la rentrée scolaire 2023-2024.
« Mon mari a conduit jusqu'à sept préfets. Mon mari n'a jamais commis de dégâts avec ses patrons. Il les respecte. Le préfet c'est notre papa. Je lui demande pardon pour qu’il proroge la date de déguerpissement le temps de nous organiser en ce début de rentrée scolaire. L'année qui va venir là, on peut partir. Mon mari est tombé malade, donc tout ce qu'on a réservé, tout est rentré dans ordonnance, opération de prostate. Même pour manger même c'est difficile. Je lui dis pardon seulement », a-t-elle supplié.
Quant à madame Souhizi Bailli Anne, elle a demandé au préfet du département de Gagnoa, préfet de la région du Gôh, d'être leur interlocuteur auprès du Gouvernement ivoirien afin qu'une action sociale accompagne cette lettre de mise en demeure.
« On ne peut pas faire un bras de fer avec le préfet mais étant des pères de famille, des mères de famille, nous mettre dehors à ce moment de la rentrée là, on fait comment ? Nous lui demandons pardon de nous aider à avoir des mesures d'accompagnement pour qu'on quitte ces maisons. Des gens ont laissé leurs baux de 70.000 francs CFA pendant 9 ans, au profit de ces maisons qu'on loue. On leur dit d'aller au village. Ils font comment pour aller au village ? Nous souhaitions que le préfet nous aide », a-t-elle plaidé.
Le collectif des occupants des maisons du camp fonctionnaire de Gagnoa, appelle le Chef de l'État Alassane Ouattara à se pencher sur la situation difficile que vit ses membres, afin qu'une suite favorable soit trouvée à ce dossier.
Pour rappel, après le déguerpissement des occupants, l’Etat envisage de faire du Camp Fonctionnaire de Gagnoa un bloc administratif public au moment où les agents des Département Ministériels affectés dans la région du Gôh ont du mal à se trouver des bureaux.
Donatien Kautcha, Abidjan
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire