Alassane Ouattara samedi à Abidjan

La proclamation des résultats issus des urnes à la suite des élections municipales et régionales du 02 septembre 2023, a démarré, ce dimanche 03 septembre, en milieu de journée. La Commission Électorale Indépendante (CEI), au cours de cette journée, a publié les résultats dans plus d'une centaine de communes et dix régions.

Au regard des résultats proclamés au terme de cette première journée électorale par la CEI, le constat qui se dégage, c'est que le RHDP, parti au pouvoir, a manifestement décidé de ne presque rien laisser à ses adversaires. Il caracole, en effet, en tête avec 80 communes remportées sur les 122 et 9 régions sur les 10 traitées à la date du dimanche 03 septembre.

Le parti présidentiel, en plus d'avoir dicté sa loi à ses adversaires dans plusieurs localités qui ne lui étaient pas favorables par le passé, garde presque intacte sa forteresse septentrionale, avec des scores souvent à la soviétique réalisés par ses candidats. Et cette razzia, vu les tendances en notre possession, pourrait se poursuivre. Il est titillé de très loin par les candidats indépendants qui, pour le moment, arrivent à déjouer des pronostics dans plusieurs localités. Ces Indépendants, pour le moment tirent à juste titre leur épingle du jeu, en réussissant à ravir aux partis politiques, 25 communes. Une performance plus que satisfaisante quand on sait les menaces et les intimidations de toutes sortes, dont ils ont été l'objet à la veille de ces élections. Ils font même mieux que le PDCI-RDA, parti sexagénaire qui, en dépit de sa situation difficile, en raison de la disparition brutale de Henri Konan Bédié son président, se bat comme un beau diable pour maintenir en vie certains de ses bastions traditionnels. Le PDCI-RDA, contre vents et marées, a réussi à préserver des communes stratégiques dans le district Autonome d'Abidjan que sont Cocody, Marcory et Port-Bouet. Dans le V baoulé, terre du PDCI, la capitale politique Yamoussoukro, et Sakassou, la capitale du royaume Baoulé, n'ont pas changé de couleur. Le plus vieux parti politique ivoirien s'en sort pour le moment avec 12 communes et une région remportées.

Au niveau des alliances, le couple PDCI-PPA-CI ou PPA-CI-PDCI qui a pourtant suscité plein d'espoir n'est pour le moment que l'ombre de lui-même. Cette alliance, fragilisée par les problèmes d'egos de toute évidence, a été bâtie sur du sable. Seulement cinq communes à leur actif à l'heure actuelle. Une moisson trop maigre pour deux partis de ce calibre.

Que dire alors du PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, comparable en ce moment à une âme en peine ? Ce parti à lui seul, pour l'heure, n'enregistre aucune commune à son tableau de chasse. C'est la déshérence totale dans le camp de Laurent Gbagbo et son équipe. La défaite de Michel Gbagbo, le fils du père dans la grande commune de Yopougon, réputée très attachée au président du PPA-CI, est la preuve matérielle de ce fiasco monumental observé à l'issue de cette première journée de proclamation des résultats. 

Même son de cloche pour le FPI d'Affi N'guessan. Si ce parti s'est accroché au RHDP dans le cadre de ces élections pour ne pas disparaître de l'échiquier politique, le résultat escompté est très loin d'être atteint. Le Moronou qui, jusque-là était comme une terre de pèlerinage pour ce parti, est malheureusement tombé aux mains du camp adverse. Affi N'guessan désormais n'a plus que son titre de député pour continuer à exister politiquement. Même le partenariat avec le RHDP, ne l'a pas sauvé. Est-ce l'heure de la retraite pour le président du Front Populaire Ivoirien (FPI) ? Il est peut-être trop tôt de le dire. 

Enfin, notons que des enseignements à tirer de ces locales 2023, des barons s'installent progressivement et ouvrent à toute sorte d'analyse en vue de la Présidentielle de 2025 et de la succession d'Alassane Ouattara. On pense à Patrick Achi bien évidemment qui s'ancre dans le sud-est, à Adama Bictogo connu pour son opportunisme, à Kandia Camara et sa foule abobolaise à Cissé Bacongo avec ses muscles Koumassien, à Amadou Koné qui règne en maitre dans le Gbeké ou encore à Téné Birahima par logique filiale et de réseau et bien sûr Tiémoko Koné par son assise systémique, sa réputation et sa sagesse,

Wassimagnon