Cameroun : Lutte contre la drogue en milieu scolaire, le casse-tête de la société civile et des pouvoirs publics
Session de formation des acteurs éducatifs (Ph)
Alors que la rentrée scolaire 2023-2024, pointe à l’horizon, la problématique de la circulation des drogues au sein des établissements préoccupe au sein de la communauté éducative.
A Yaoundé, une nouvelle campagne de sensibilisation contre la circulation des drogues en milieu scolaire vient d’être lancée à l’initiative des Jeunes Volontaires pour la Francophonie (JVF). L’Ong a entrepris de former, pendant trois jours, les acteurs éducatifs des établissements scolaires de la commune du 2e arrondissement de la capitale camerounaise, sur la «sécurisation des établissements scolaires contre le fléau des drogues.»
Pour Hamed Yapja, coordonnateur national de JVF il s’agit d’accompagner l’action du gouvernement en formant les chefs d’établissements et les enseignants contre le fléau des drogues qui se répand au sein la jeunesse, «lors de la dernière réunion semestrielle des gouverneurs des régions, le gouvernement de la République a porté une attention particulière sur la sécurisation des établissements scolaires dans la lutte contre le trafic des stupéfiants et des drogues en milieu scolaire. C’est la raison pour laquelle au sein des Jeunes Volontaire pour la Francophonie, nous avons voulu accompagner l’action du gouvernement en apportant notre contribution dans cette bataille à la veille de la rentrée scolaire », a déclaré à Koaci, Hamed Yapja.
Hamed Yapja soutient que les jeunes sont une cible privilégiée des trafiquants de drogues, «les jeunes sont des acteurs très sensibles, des acteurs prioritaires. C’est pour cela que nous avons convoqué les acteurs éducatifs, les directeurs d’écoles, les enseignants, les FMO pour que nous puissions ensemble lutter contre la circulation des drogues en milieu scolaire », a-t-il précisé.
Cette formation d’acteurs éducatifs contre la circulation des drogues en milieu scolaire, bénéficie de l’accompagnement des partenaires du Cameroun notamment la France à travers son ambassade à Yaoundé, la Francophonie, la mairie du 2e arrondissement ; les forces de maintien de l’ordre à travers la compagnie de sécurisation des Etablissements scolaires, de nombreuses organisations de la société civile dont Action contre les Drogues (ACD).
Selon Yannick Martial Ayissi le maire du 2e arrondissement de Yaoundé, « à l’issue de cette session de formation, les acteurs éducatifs auront les outils nécessaires pour éduquer et sensibiliser leurs élèves sur les dangers des drogues. »
L’objectif est de voir à terme une baisse de la consommation des drogues, «notre espoir est de voir une baisse de la consommation de la drogue et des stupéfiants dans notre société », a affirmé Yannick Martial Ayissi.
En dehors des sessions de formations et des échanges programmés durant cette session, les acteurs éducatifs seront édifiés sur les dangers de la drogue par de nombreux témoignages prévus pour la circonstance et le renforcement des capacités des experts.
Selon les données du Comité national de lutte contre la drogue et du ministère de la santé publique, 15% de jeunes camerounais sont consommateurs des drogues. D’autres chiffres publiés par la Commission des droits de l’homme, indiquent que 21% de la population camerounaise en âge scolaire, a déjà consommé de la drogue.
Toujours selon la même source, 10% des jeunes sont des consommateurs réguliers de drogue dont 60% âgés de 20 à 25 ans, « avec une prévalence de 15% plus élevée en milieu scolaire.»
« Le cannabis avec 58%, le tramadol 44% sont les drogues les plus consommées et sont devenues incontournables chez les conducteurs de motos-taxis et sont à l’origine de nombreux accidents », souligne le rapport.
La Cocaïne 12%, les solvants 7% et l’héroïne 5% sont également des drogues présentes sur le marché camerounais.
Selon la Commission des droits de l’homme, le Cameroun est « considéré comme un importateur majeur et un point de transbordement pour le cannabis produit localement et acheminé vers d’autres pays africains dont le Nigeria.»
Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun.
-Joindre la rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com
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