Tidjane Thiam lors de l'interview (Ph) 

 L’ancien Ministre d’Henri Konan Bédié, Tidjane Thiam, qui séjourne en Côte d’Ivoire suite au décès de ce dernier, lève un coin de voile sur ses ambitions politiques.

L’ex-directeur général du Crédit Suisse et administrateur auprès du Groupe Kering dans un entretien accordé au média (NCI) révèle avoir posé des actes depuis l’extérieur du pays qui ont profité à la Côte d’Ivoire.

« Même quand je n’étais pas là, j’ai fait des choses qui ont profité à la Côte d'Ivoire », a révélé l’économiste, avant de poursuivre.

 « Ça fait 37 ans que je travaille. Je crois que la petite expérience que j’ai peut-être utile en Côte d'Ivoire. Dans 10 ou 15 ans, je vois une Côte d'Ivoire maître de son destin avec des Ivoiriens heureux qui croient en l’avenir. »

Le neveu de Félix Houphouët Boigny est également revenu sur le coup d’État de 1999 qui a chassé Henri Konan Bédié du pouvoir.

« J’ai eu l’honneur de servir le président Bédié et j’étais le plus jeune ministre de sa présidence. Je voudrais vraiment lui rendre un hommage appuyé face à la nation ivoirienne parce qu’il a été un grand serviteur de la Côte d’Ivoire dans différentes fonctions, cela mérite un salut. Je crois également qu’un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. Savoir respecter les accomplissements de ceux qui nous ont précédé fait partie de nos valeurs. (…) L’année du coup d’Etat, 1999 a été pour moi un choc. J’ai été démis de mes fonctions alors que j’estimais que mes équipes et moi n’avions pas démérité. Nous avons fait du très bon travail pour la Côte d’Ivoire. C’était extrêmement décevant et choquant d’autant plus que je considère toujours que les coups d’Etats sont néfastes et j’étais convaincu qu’à moyen et long terme, il aurait un impact très négatif sur les perspectives du pays. Guéï Robert m’a proposé de travailler avec lui. Mais je ne souhaitais pas travailler pour un régime militaire. (…) Chacun a le droit d’avoir son opinion, mais je ne suis jamais parti et je le dis parfois aux ivoiriens lorsqu’ils m’interpellent dans la rue. Je ne suis pas parti de moi-même. On m’a chassé. J’avais un Job et un bureau. J’ai été démis de mes fonctions à l’issue d’un coup d’État. Je ne crois pas à la violence comme moyen d’accession au pouvoir », a-t-il confié.

Tidjane Thiam âgé de 61 ans, écarté du monde de la finance après un scandale d'espionnage en Suisse, jouirait, selon certaines informations, d'une cote de popularité au sein du PDCI-RDA, sa formation politique même s'il reste peu connu du grand public en Côte d'Ivoire.

De là à dire qu'il serait son candidat aux élections Présidentielles de 2025, au-delà du fait qu'il ne soit pas baoulé et qu'il ait un nom à consonance sénégalaise, serait aller vite, voire très vite en besogne.

Donatien Kautcha, Abidjan