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Cameroun : Affaire Martinez Zogo, Rsf fait des nouvelles révélations
 

Cameroun : Affaire Martinez Zogo, Rsf fait des nouvelles révélations

 
 
 
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© Koaci.com - lundi 07 août 2023 - 07:59

Martinez Zogo journaliste assassiné à Yaoundé (Ph)



RSF vient de faire de nouvelles révélations sur l'affaire du journaliste Martinez Zogo, six mois après l'inculpation des présumés auteurs de son assassinat.


Des pièces du dossier absentes, inaccessibles ou soustraites ?


Selon RSF, qui affirme avoir échangé avec les membres du commando des services secrets camerounais impliqués dans l'exécution de l'animateur radio, "si certains éléments permettent. d'éclaircir les circonstances de cette affaire, il semble que d'autres aient "disparu", au cours de l'instruction".


RSF précise, "le doute commence à s'installer sur la volonté réelle des autorités d'établir la vérité. Les conclusions des deux autopsies réalisées sont glaçantes. Alors que l'identité du corps est mise en doute dans une partie de la presse de manière intensive par les soutiens de l'homme d'affaires, les tests Adn effectués avec les prélèvements sur la sœur et le fils du journaliste sont formels. il s'agit bien de Martinez Zogo. La deuxième autopsie révèle également un détail crucial : la présence d'acide, notamment sur le visage".


Selon Rsf, au moins 13 membres de la direction générale du renseignement extérieur (Dgre) ont participé à l’opération ayant entraîné la mort du journaliste camerounais Martinez Zogo le 17 janvier dernier.


 

Rsf a pu s'entretenir avec l'un d'eux, notamment le lieutenant - colonel Justin Danwe, leader présumé du commando.


Le directeur des opérations de la Dgre maintient sa version initiale selon laquelle," il a agi sur ordre de l'homme d'affaires Jean-Pierre Amougou Belinga, pour monter une opération visant à intimider le journaliste d'Amplitude FM qui était à l'origine de nombreuses révélations sur des scandales financiers éclaboussant une partie du pouvoir", au moment de son enlèvement ayant débouché sur sa mort atroce. 


"Les hommes dont il faisait partie se relayaient par groupe de sept pour suivre les allées et venues du journaliste 24 h/24. Une fois enlevé, Martinez Zogo a été emmené à Soa, une commune limitrophe de Yaoundé située au nord de la capitale camerounaise. C’est dans cette localité, à la nuit tombée, qu’ont commencé les actes de torture contre le journaliste", lit-on sur le site de Rsf.

Un mystérieux deuxième commando


Les 18 et 19 janvier, c’est la confusion. Après avoir été vu dans l’immeuble Ekang le soir du meurtre selon le témoignage de Justin Danwe, Jean-Pierre Amougou Belinga est informé de l’issue de l’opération. Une vidéo des actes de torture lui est transmise. Que faire du cadavre ? Qui décide et quels sont les échanges à ce sujet ? Après deux jours d’hésitations et d'atermoiements, le corps du journaliste emballé dans du papier aluminium est finalement transporté nuitamment, dans un terrain vague, à l’abri des regards, pour tenter de le faire disparaître avec de l’acide. Selon plusieurs sources proches du dossier judiciaire rencontrées par RSF ces dernières semaines, c’est à ce moment-là qu’un second commando, lui aussi composé de membres de la DGRE, se rend sur les lieux pour mettre fin à cette entreprise de dissimulation. Surpris, le premier groupe prend la fuite avant d’avoir achevé son forfait. Le second déposera le cadavre du journaliste sur un chemin de terre en faisant en sorte qu’il puisse être retrouvé, apprend-on dans la suite des révélations.


Dans cette pagaille, l’escadron de la mort qui a pris la fuite décide de restituer la Toyota Prado grise empruntée pour l’opération à son propriétaire. Ce dernier, que RSF a pu rencontrer, découvre à l’intérieur de sa voiture une veste militaire et des taches de sang laissées par les occupants. Nous sommes le 22 janvier. Le corps du journaliste sera découvert le même jour. L’homme comprend que sa voiture a servi pour ce qui va devenir l’affaire Martinez Zogo.


Plus de six mois après les faits, la seule charge officielle retenue contre la quinzaine de suspects incarcérés, dont Jean-Pierre Amougou Belinga en prison depuis février dernier, est celle de “complicité de torture”. Un choix qui sent “l'arrangement” selon une source sécuritaire.


 

 “Inexplicable” ajoute une autre source qui a eu accès au dossier.


 De nombreuses personnes proches du dossier commencent désormais à douter de la sincérité de l’instruction en cours. Certains pointent du doigt l’absence de certains éléments, qui ont disparu ou qui n’ont pas été transmis.



Armand Ougock, correspondant permanent de Koaci au Cameroun

-Joindre la Rédaction camerounaise de Koaci au 237 691154277-ou cameroun@koaci.com


 


 
 
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