Côte d'Ivoire : Lutte contre la dengue et le paludisme, des drones pour détruire les gites larvaires
Un drone dimanche à Cocody
Des drones de pulvérisation pour faire l’épandage des larvicides sur les gites dans les quartiers du District d’Abidjan. C’est l’une des stratégies mises en place par le gouvernement ivoirien, à travers le ministère de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, pour riposter efficacement contre l’épidémie de dengue qui sévit depuis quelques semaines dans la capitale économique ivoirienne.
L’opération a été officiellement lancée, ce dimanche 23 juillet à Cocody, en présence du Directeur général de l’Institut National de l’Hygiène Publique (INHP), le professeur Bénié Bi Vroh Joseph et du Directeur coordonnateur du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), Docteur Tanoh Méa Antoine.
Cette stratégie, à en croire les spécialistes, aura le mérite d’éliminer les larves inaccessibles par les populations, afin de réduire considérablement leur densité. Selon Docteur Tanoh Méa Antoine, « ces drones se chargeront des eaux stagnantes, des gites de reproduction des moustiques comme les bananiers, les boites usées, les pneus usés et autres. Ils détruiront tous les moustiques qui produisent des œufs et qui sont dans les étangs. Avec cela, il n’y aura plus de moustique qui donne le paludisme ou la dengue ».
S’agissant du produit contenu dans le drone, c'est-à-dire le larvicide, le directeur coordonnateur du PNLP a rassuré la population quant à sa non-dangerosité pour l’homme. « Ce produit n’est nocif que pour le moustique, pas pour l’homme. On peut le pulvériser là ou les gens vivent, il n’a aucun effet sur la population. La durée de son efficacité, c’est entre dix jours et deux semaines », a expliqué Dr Tanoh Méa Antoine.
Selon les initiateurs de cette opération, la lutte contre la dengue par la démoustication va durer trois (03) mois, l’objectif étant de diminuer la densité des moustiques dans la ville d’Abidjan et dans les villes dans lesquelles des cas de dengue ont été signalés.
Outre la lutte anti-vectorielle à travers les drones, il y a aussi le système de la fumigation avec des véhicules qui permettra également de réduire au maximum la densité des moustiques. Les agents passeront la nuit dans les quartiers d’Abidjan, pour éliminer les moustiques adultes avec des appareils adaptés pour la pulvérisation. La combinaison de ces deux stratégies contribuera à rompre la chaine de reproduction des moustiques et donc la transmission de la dengue.
Le Professeur Bénié Bi Vroh Joseph, directeur général de l’INHP a pour sa part, salué les efforts conjugués de la structure qu’il dirige et le PNLP pour l’éradication du paludisme et de la dengue, deux maladies transmises par le moustique. Il a surtout profité de l’occasion pour dresser le bilan de l’épidémie de dengue depuis sa survenue jusqu’à ce jour. « Nous étions à 73 cas, aujourd’hui, nous en sommes à 92 cas. Il y a une progression, mais quand on la compare à la progression qu’on a eue à la 25è semaine, elle n’est pas aussi importante. La situation est préoccupante, mais elle n’est pas alarmante », a-t-il déclaré.
Le directeur général de l’INHP a également appelé les populations à un changement de comportement. « Il faut que la population redouble d’effort, parce que, ce que nous faisons actuellement, consiste à tuer les moustiques adultes et les larves. Mais c’est surtout la population qui doit s’approprier la lutte. La situation évolue, mais elle est sous contrôle. Cependant, elle est imprévisible et si la population ne fait pas sa part de travail, ce n’est pas sûr que la situation s’améliore. L’Etat a fait sa part, mais la population doit aussi s’approprier la lutte. Nous voulons, durant les trois mois que va durer l’opération, éliminer le maximum de moustiques dans nos cités. Ce que nous demandons aux populations, c’est d’éliminer les gites larvaires, ce sont les boites de conserve, les récipients de stockage d’eau, les barriques, les canaris, les jarres qu’on utilise pour conserver l’eau, les pots de fleur, etc. Si vous avez ces récipients, soit vous les vider, ou vous les fermer hermétiquement pour éviter que les moustiques viennent y pondre des œufs. Le moustique a besoin de deux choses : l’eau et le sang. L’eau pour pouvoir pondre ses œufs et le sang pour la maturation de ses œufs. S’il n’y a pas ces deux éléments, le moustique n’existe pas et si le moustique n’existe pas, évidemment la dengue n’existera pas et le paludisme non plus n’existera pas. Nous demandons à la population d’éliminer tous ces endroits qui vont contribuer à la ponte des œufs des moustiques qui vont devenir des moustiques adultes plus tard », a-t-il exhorté.
Pour le traitement des gites larvaires dans les lieux inaccessibles, il faut noter que le gouvernement, pour l’heure, s’est doté de trois drones. Deux pour les opérations d’épandage des larvicides et un pour la cartographie qui permettra aux techniciens de repérer et d'identifier ces gites larvaires. L’Etat, selon Dr Tanoh Méa Antoine, s’est chargé d’en acheter davantage, car et fine, c’est d’avoir des drones pour chaque pôle régional.
Wassimagnon
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