Côte d'Ivoire : Exclues de l'OIA APROMAC, l'ANAPHACI et l'APROCANCI annoncent des marches éclatées dans les 18 secteurs hévéicoles
Les planteurs jeudi à Abidjan
L’Association Nationale des Planteurs d’Hévéa et Affiliés de Côte d’Ivoire (ANAPHACI) et l’Association des Producteurs de Caoutchouc Naturel de Côte d'Ivoire (APROCANCI), n’en peuvent plus d’être toujours exclues du processus de prise de décisions de la filière Hévéa. En effet, après plusieurs démarches menées par les responsables de ces associations de producteurs d’hévéa, afin d’être réintégrées dans l’OIA APROMAC, ils continuent d’être l’objet de mépris de la part des dirigeants de la structure faitière des producteurs d’hévéa en Côte d’Ivoire.
Lors d’une conférence de presse qu’ils ont organisée ce jeudi 20 juillet 2023 à Cocody, l’ANAPHACI et l’APROCANCI ont décidé de prendre la rue, afin de mieux se faire entendre de leurs dirigeants.
« Au regard de tout ce qui précède, l’ANAPHA-CI et l’APROCANCI, organisations représentant plus de 40 000 producteurs cotisant pour le fonctionnement de l’APROMAC, instruisent deux cents (200) de leurs délégués à prendre les dispositions en vue de l’organisation de marches éclatées dans les 18 secteurs hévéicoles pour réclamer, la suspension immédiate des prélèvements sur le revenu des producteurs au profit de ces associations non représentatives, le report de l'AGO de L'APROMAC prévue pour le 26 juillet 2023, la mise en conformité de l'OIA APROMAC avec les dispositions de l'ordonnance n°2011-473 du 21 décembre 2011, l’application de la décision n°1148/CHPH/DG/Kam du 14 décembre 2022, l’évaluation de la représentativité des OPA du collège des producteurs, l’audit des comptes du collège des producteurs de l’OIA APROMAC, l’annulation de la signature de M. KOBLAVY, Président de COP-HEVEA, sur les comptes bancaires de l’OIA APROMAC, l’annulation de la dotation ministérielle de 500 millions décidée lors du Conseil d’Administration de l’APROMAC tenu le 11 juillet 2023, la publication des accords secrets qui font de l’OIA APROMAC l’otage du FISH qui utilise l’argent des planteurs pour payer ses nombreuses dettes, la répartition des voix délibératives au sein du collège des producteurs entre les OPA les plus représentatives, la réévaluation du mécanisme de fixation du prix APROMAC ; la signature, par les usiniers charte d’éthique en vue du respect sans conditions du prix APROMAC et de la non-application de réfactions sur la production des pauvres planteurs, l’harmonisation des procédures de réception des fonds de tasses dans les usines », ont exigé ces deux associations de producteurs d’hévéa.
L’ANAPHACI et l’APROCANCI n’ont pas caché leur déception, vu la manière dont la filière hévéa est conduite selon eux par la présidence de l’OIA APROMAC.
« En signant le décret N°2020-276 du 26 février 2020 portant reconnaissance de l’OIA de la filière hévéa, le Chef de l’Etat SEM Alassane Ouattara confiait la destinée des planteurs d’hévéa de Côte d’Ivoire à l’APROMAC, leur maison commune, avec pour espoir que le sens de responsabilité des acteurs (producteurs et usiniers) permettrait de faire de la filière hévéa, une filière juste, compétitive et équitable. Malheureusement, force est de constater que l’OIA APROMAC est loin de réaliser les ambitions du Chef de l’Etat et de son Gouvernement. Il nous revient à nous, producteurs, de mettre tout en œuvre afin que soit corrigé ce qui doit l’être », indiquent-t-elles.
L’ANAPHACI et l’APROCANCI ont en outre tenu à relever plusieurs dysfonctionnements constatés au niveau de l’OIA APROMAC, qui de leurs avis, sont la cause majeure du mauvais fonctionnement de la structure faitière des producteurs de l’hévéa.
« Les associations qui composent les collèges de l’APROMAC n’ont pas entièrement satisfait aux procédures de déclaration et de publication telles que prévues par la loi n°60-315 du 21 septembre 1960 relatives aux associations. Aussi, les producteurs individuels n’ont qu’un seul représentant au sein du Conseil d’Administration. L’ordonnance exige deux représentant au moins pour les producteurs individuels ; par ailleurs, l’ordonnance dispose que seules les organisations les plus représentatives sont autorisées à siéger au sein d’une OIA. Dans le cas de l’APROMAC, aucune des associations n’est représentative. En effet, pris individuellement, ni le FISH, ni le COP-HEVEA n’a pu apporter la preuve qu’il possède plus de 15% de l’effectif des producteurs (soit 24 339 producteurs membres). Collectivement, ils n’ont pas pu prouver que la FPH-CI a plus de 50% de l’effectif national des producteurs (soit 81 129 producteurs membres). En 2019, lors de la mise en place de l’OIA APROMAC, la FPH-CI avait déclaré un nombre de membres équivalent à 77% de l’effectif national, effectif qu’elle estimait dans son rapport à 71 000 producteurs pendant que le REEA 2015 annonce 162 258 producteurs de caoutchouc naturel sur le plan national. Rapporté à l’effectif du REA 2015, le nombre de membres déclaré par la FPH-CI ne représente que 33,69%de l’effectif national des producteurs de caoutchouc naturel. Ce qui est insuffisant pour être considéré comme collège des producteurs de l’OIA APROMAC. En outre, la FPH-CI et ses organisations de bases (FISH et COP-HEVEA) ne fonctionnent pas conformément à leurs statuts et règlement intérieur. Plus grave, il existe des contradictions relatives aux salaires des administrateurs. Pendant que les statuts parlent d’indemnités correspondant à un remboursement de frais, le règlement intérieur énonce des salaires dont le cumul annuel se chiffre à des centaines de millions », dénoncent-ils, entre autres.
Enfin, effet d'annonce ou pas en Côte d'Ivoire, les annonces de marches sont bien souvent des moyens de se faire remarquer, car rarement, pour ne pas dire jamais, suivies de faits.
Wassimagnon
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