Côte d'Ivoire : Suivi-Évaluation des Politiques Publiques, Abdourahmane Cissé : « que chaque FCFA soit utilisé de la manière la plus efficace possible »
Abdourahmane Cissé ce mardi à Abidjan
Le gouvernement ivoirien, à travers le Ministère du Plan et du Développement, fait de la pratique du suivi-évaluation des politiques publiques, l'une de ses priorités. En effet, dans un contexte socio-économique mondial où les ressources se font de plus en plus rares, il est important de savoir utiliser, au mieux, chaque centime investi.
C'est dans cet élan, qu'en décembre de l'année dernière, une loi sur l'évaluation des politiques publiques a été votée à l'Assemblée Nationale sur proposition de la ministre Nialé Kaba en charge du plan et du développement. Depuis l'adoption de cette loi, de nombreuses structures internationales expertes dans les stratégies de suivi-évaluation des politiques publiques ont été contactées par le gouvernement dans l'objectif que celles-ci apportent leurs expériences et leurs compétences en la matière aux ressources locales, afin de bâtir une administration avec des ressources humaines capables de faire des évaluations de politiques publiques.
Ce mardi 18 juillet 2023, à l'auditorium de la Primature au Plateau, profitant de la cérémonie d'ouverture de l'atelier sur l'évaluation des politiques publiques portant sur les thématiques de l'éducation, de l'enseignement technique et de la formation professionnelle, en présence de plusieurs partenaires, le gouvernement ivoirien par l'entremise de la ministre du plan et du développement, a paraphé deux importants accords de partenariat avec l'Agence Française de Développement (AFD) et le Laboratoire J-PAL.
Le premier accord de partenariat signé entre la ministre Nialé Kaba et Thomas Nololio de l'AFD est un mémorandum de dialogue stratégique. Le deuxième, quant à lui, est un contrat de formation qui lie désormais l'École Nationale des Statistiques et de l'Économie Appliquée (ENSEA) au Laboratoire J-PAL, à travers l'Université Massachusetts Institute Of Technology (MIT) aux États-Unis.
Concernant ce deuxième contrat, le ministre Secrétaire général de la présidence, Abdourahmane Cissé, a relevé son importance, en ce sens qu'il permettra de former à la fois les étudiants, mais aussi les cadres et chercheurs ivoiriens en matière d'évaluation des politiques publiques.
« Nous souhaitons avoir des gens capables eux-mêmes de faire des évaluations des politiques publiques. C'est très important, car aujourd'hui, nous vivons dans un contexte où les ressources financières sont rares. Le taux de pression fiscale en Côte d'Ivoire, représente environ 13 % du PIB. Pour mieux gérer les ressources qui se font rares, il faut veiller à ce que chaque FCFA soit utilisé de la manière la plus efficace possible. La meilleure façon de le faire, c'est de s'inspirer des meilleures pratiques qui ont eu lieu dans d'autres pays et qui ont fonctionné. Il faut donc adapter ces méthodes à notre contexte et faire en sorte que lorsqu'il y a une décision de politique publique en cours, on puisse s'arrêter pour faire l'évaluation de cette politique et savoir si elle fonctionne ou non », a expliqué le ministre Abdourahmane Cissé.
Pour lui, ce contrat de formation entre la J-PAL et l'ENSEA, doit être mis à profit par les étudiants et les cadres de l'administration, de sorte à renforcer leurs connaissances, car l'objectif, dit-il, « c'est d'avoir des ressources humaines de qualité, pour une administration publique de qualité et forte ».
Pour sa part, l'AFD à travers son représentant, s'est dite très heureuse de pouvoir s'inscrire dans ce processus d'évaluation et de suivi des politiques publiques.
« Nous nous félicitons de ce que dans l'ensemble des activités financées par la France à travers l'AFD, puisse être intégrée cette dimension intellectuelle de renforcement des capacités et ce partenariat avec les institutions. Nous allons nous engager dans la durée pour aider le gouvernement à atteindre cet objectif », a déclaré Thomas Nololio.
S'agissant des thématiques du troisième atelier sur l'évaluation d'impact des politiques publiques, la ministre Nialé Kaba a fait savoir qu'elles sont essentielles pour l'avancement du pays.
« La Côte d'Ivoire est soucieuse de son développement économique, social et industriel qui passe nécessairement par une formation appropriée des citoyens, creuset de la production de compétence, à même de soutenir la croissance économique du pays », a expliqué Nialé Kaba.
Et de poursuivre : "pour opérationnaliser cette ambition, le gouvernement a adopté plusieurs stratégies et réformes majeures dans le secteur de l'éducation-formation contenu dans le PND 2021-2025. L'ambition du gouvernement est de permettre aux élèves, apprenants et étudiants d'acquérir, à l'horizon 2025, des compétences fondamentales, professionnelles et fonctionnelles en vue de renforcer le capital humain nécessaire au développement économique, social et Technologique. Cette session est une opportunité pour analyser profondément les déterminants de l'efficacité externe et interne des outils de l'enseignement technique, professionnel et de l'apprentissage dans le contexte de la mise en œuvre des programmes académiques des talents et l'Ecole de la deuxième chance", a-t-elle indiqué.
Le ministre N'guessan Koffi, en charge de l'Enseignement technique et de la formation professionnelle, a pour sa part, présenté à l'ensemble des partenaires au développement, les défis auxquels fait face son département ministériel.
" Notre département fait face à des défis qui sont entre autres, la faiblesse de l'offre de formation professionnelle au regard de l'effectif important des jeunes, l'inadéquation formation-emploi, la mauvaise perception et la faible attractivité de l'enseignement technique et de la formation professionnelle ", a-t-il énuméré.
Le ministre Koffi N'guessan s'est réjoui de cet atelier qui permettra de renforcer la capacité des équipes techniques de son département ministériel, mais également les décideurs et hauts responsables impliqués dans l'évaluation des politiques publiques dans le domaine de l'enseignement technique.
Notons que la cérémonie a vu la présence de l'ambassadeur de la France en Côte d'Ivoire, Jean-Christophe Belliard et de la ministre Mariatou Koné, en charge de l'éducation et de l'alphabétisation. Elle a été marquée par un cours magistral du professeur Esther Duflo, prix Nobel de l'Économie, sur la question de la thématique éducation-formation.
Wassimagnon
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