Côte d'Ivoire : Financement du projet IFADEM-PAPDES, le partenaire AFD se retire, les acteurs face au défi de la pérennisation
Démarrée en septembre 2018, l'Initiative Francophone pour la Formation à Distance des Maîtres, couplée au Projet d'Appui à l'Amélioration de l'Enseignement des Apprentissages Premiers et de la Direction des Établissements Scolaires de Côte d'Ivoire (IFADEM-PAPDES), touche très bientôt à sa fin.
Le projet financé durant cinq années par l'Agence Française de Développement (AFD), à travers le Contrat de Désendettement et de Développement (C2D), a permis de renforcer les capacités professionnelles de 10 145 instituteurs, 14.195 directeurs d'écoles, 2600 directrices d'écoles préscolaires et plus de 1000 chefs d'établissements d'enseignement secondaire et des directeurs de CAFOP.
Au moment où le projet arrive à son terme (précisément le 31 août 2023), comme inscrit dans la convention, il était important pour ses responsables de dresser le bilan des cinq années d'activités. Réunis à Cocody, les principaux acteurs de la mise en œuvre du projet IFADEM-PAPDES, ont passé en revue les acquis et les résultats de cette initiative qui, de leurs avis, a été d'une importance indéniable dans le renforcement des capacités des enseignants en mathématiques et en lecture.
« En termes d'impact, l'évaluation finale indépendante qui a été faite, a montré que 97,10 % des personnes que nous avons formées, sont satisfaites de la formation et que nous avons dépassé les objectifs à plus de 106 %. Par exemple, l'objectif au départ était de former 10.000 instituteurs, 15.000 directeurs d'écoles et 1000 chefs d'établissements. Mais aujourd'hui, au niveau des chefs d'établissements, nous sommes à 15.000 formés, c'est-à-dire proviseurs et directeurs de CAFOP confondus », a fait savoir Soumaïla Kané, le responsable projet IFADEM-PAPDES à l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF).
Au regard donc des résultats probants produits par ce projet, le défi réel réside dans sa pérennisation, de sorte qu'il continue de servir d'autres acteurs du système éducatif. Mais, le couac, c'est que l'Agence Française de Développement, principal partenaire financier de ce projet, va se retirer. Du coup, il faudra aux responsables de se tourner vers d'autres partenaires pour prendre le relai du financement de l'initiative.
« Le défi, c'est que le ministère puisse continuer à assurer la formation. Dans la présentation qui a été faite, en termes d'efficience, on a pu dépasser les résultats attendus avec seulement 95 % du budget. Cela signifie que beaucoup d'efforts ont été faits pour que les activités puissent se dérouler à moindre coût, pour permettre au ministère de prendre la relève », a poursuivi Soumaïla Kané.
Secrétaire exécutif du projet IFADEM-PAPDES, Fatoumata Ouattara, a indiqué qu'il n'est pas question d'assister à la mort dudit projet.
«Ce que nous attendons, c'est de faire en sorte que le projet ne meurt pas. Il faut que cette pérennisation puisse se réaliser. Il faut continuer à préserver les acquis et à déployer la formation sur d'autres publics. Nous nous sommes arrêtés à un niveau de cours qui est du CP1 au CE1. Maintenant, nous voulons étendre cela au CE2, CM1 et CM2, pour ce qui est du primaire et aller au secondaire pour ce qui concerne le premier cycle (6e à la 3e). Le projet est très important et il faut renforcer la capacité des enseignants, pour l'amélioration des résultats des enfants », a-t-elle souhaité.
La directrice exécutif du projet IFADEM-PAPDES a également souhaité que le ministère de l'Education Nationale et de l'alphabétisation leur apporte son appui et que de nouveaux partenaires leur viennent en aide, pour qu'ils puissent continuer les formations, notamment en EDHC et en EPS.
Elle a rassuré que les ressources matérielles et humaines pour la pérennisation du projet existent. Il suffit que ces ressources soient soutenues.
Wassimagnon
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