Burkina Faso : LCI, chaîne d'info française du groupe Bouygues suspendue pendant trois mois
Le président du CSC Abdoulazize Bamogo (Ph)
Le conseil supérieur de la Communication (CSC) a décidé de la suspension des programmes de la télévision, "La Chaîne Info", en abrégée LCI, média privé français du Groupe Bouygues, des bouquets de tout distributeur de service audiovisuel à péage, pour une durée de trois mois au Burkina Faso.
Selon le CSC, qui s'est autausaisi de l'affaire, la chaîne française LCI a diffusé le 25 avril une émission intitulée "2rh Pujadas. L'info en question » au cours de laquelle sa journaliste Abnousse Shalmani a livré un certain nombre d'informations sur la crise sécuritaire dans le Sahel en général, mais aussi au sur le Burkina Faso.
« Il ressort de ses propos que les terroristes qu'elle qualifie de djihadistes gagnent de plus en plus de terrain depuis le départ de l'armée française, qu'elle affirme que ces djihadistes avancent à toute vitesse en l'absence de tout état dans les localités conquises, notamment dans la zone des trois frontières, entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso », souligné le CSC.
La journaliste est également accusée d'avoir livré des informations jugées étonnées en déclarant sans mentionner de sources qu'il « il y a plus de 13.000 morts et plus de deux millions de déplacés, que les autorités burkinabè n'arrivent pas à contenir l'armée, que près de 90.000 civils appelés volontaires pour la défense de la patrie (VDP) sont utilisés comme de la chair à canon pour protéger les militaires burkinabè contre les terroristes ».
La journaliste avait également prédit « la création d'un état islamique au regard de la progression des djihadistes sur le front ».
Selon le CSC, « toutes ces allégations reposent sur aucune preuve concrète, qu'elles manquent d'objectivité et de crédibilité, qu'il s'agit de simples supputations et des insinuations malveillantes de nature d'une part à démoraliser les VDP engagés dans la lutte contre le terrorisme et d'autre part à renforcer la psychose au sein des populations face à la crise sécuritaire ».
Qualifiant ces informations de « fausses » et jugeant ses propos de nature séditieuse, car de nature à engendrer des troubles au sein des populations, le CSC, après délibération des membres de son collège, a décidé de suspendre pour une durée de trois là chaîne LCI.
Il a invité tout distributeur de services audiovisuel à prendre des dispositions pour la mise en œuvre de cette mesure de suspension sous peine de sanction.
En rappel, le Burkina Faso avait déjà suspendu deux médias français d'Etat, RFI et France 24, accusés d'avoir accordé des interviews à des leaders terroristes.
Boa. Ouagadougou
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