Côte d'Ivoire : Région du Folon, deux agents des Eaux et Forêts enlevés et bastonnés par des trafiquants puis retrouvés dans un village malien
Deux agents des Eaux et Forêt, en fonction à la frontière nord de la Côte d’Ivoire, ont été enlevés, puis bastonnés par des trafiquants en début de ce mois de juin 2023, dans les environs de Sokoro, un village frontalier au Mali. Informée de la situation, une mission du réseau des communicateurs pour la sécurité des frontières de Côte d’Ivoire (RECOSEFCI), s’est rendu dans les localités de Sokoro et Minignan du 11 au 15 juin 2023, pour mieux comprendre les circonstances de ce malheureux événement.
Cissé Sékou, président des jeunes de Sokoro avec qui ils ont échangé, explique les faits. « Les deux agents enlevés ont été pris par une quinzaine de trafiquants à 15 km de Sokoro. Une dispute par la suite, s’est engagée entre les trafiquants et les deux agents des eaux et forêt. Exacerbés, les ravisseurs procèdent à leur enlèvement et les molestent. C’est ainsi que le chef du village de Sandougoula, un village malien à proximité des lieux de l’incident, s’interpose et supplie les trafiquants de renoncer à éliminer les agents ivoiriens des Eaux et Forêts. Les ravisseurs acceptent les supplications du chef du village de Sandougoula et lui remettent les deux fonctionnaires de l’Etat de Côte d’Ivoire. Le chef du village alerte alors la gendarmerie malienne, précisément celle de (Karala) qui se rend à Sandougoula pour récupérer les agents ivoiriens », raconte-t-il.
Le président des jeunes de Sokoro fait savoir qu’il a par la suite, pris le soin d’alerter les autorités ivoiriennes. Une forte délégation est alors arrivée le lundi 12 juin à Sokoro, puis s’est rendue au Mali pour récupérer les deux agents des eaux et forêts. Les malheureux agents sont rentrés en Côte d’Ivoire par Sokoro, le mardi 13 juin vers 3h du matin et seraient placés sous soins à Odienné.
Interrogée, la délégation du RECOSEF-CI conduite par son président national Soro Sionfolo, a exprimé son inquiétude face à ces faits survenus à la frontière avec le Mali. Pour lui, ces évènements sont regrettables, car n’eut été l’intervention du chef de village de Sandougoula, la Côte d’Ivoire aurait pu perdre ses deux agents ivoiriens.
«Cette situation rappelle bien d’autres situations de conflits soit avec des agents des forces de l’ordre soit impliquant des agriculteurs ivoiriens et ou des agriculteurs ou des éleveurs de pays voisins. Il ressort des échanges avec les populations vivant aux frontières un seul et unique constat : celle de la non-démarcation de notre frontière avec les pays frontaliers », explique le président du RECOSEF-CI.
Il ajoute que « la région du Folon partage une longue frontière avec le Mali et la Guinée, les faits de cette nature nous inquiètent, car ces faits montrent un climat délétère à la frontière. Si des agents des Eaux et Forêts ont pu subir un tel sort, imaginez le cas des civils qui n’ont aucun moyen de défense face à des colonnes de trafiquants qui font la loi dans cette zone frontalière », s’est indigné Soro Sionfolo.
Le réseau des communicateurs pour la sécurité des frontières de Côte d’Ivoire (RECOSEF-CI) est une ONG créée en mai 2022 à Korhogo. Il a pour mission d’accompagner les actions du gouvernement pour la sécurité des frontières ivoiriennes.
Wassimagnon
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