Konaté Djakalidja

La frontière entre la Côte d'Ivoire et le Burkina subit la pression de la menace terroriste depuis quelques années, qui sème la terreur au Sahel, singulièrement au Burkina en faisant des milliers de morts, de blessés et de déplacés.

La 13ᵉ édition de la commémoration de la Journée Africaine des Frontières (JAF) a eu lieu le vendredi à Laléraba dans le nord de la Côte d'Ivoire conjointement avec le Burkina en vue du renforcement des liens d'amitié et de fraternité séculaires entre les deux pays et magnifier la solidarité en cette période où la frontière commune fait face à la menace terroriste.

L'édition 2023 était placée sous le parrainage du ministre d'État, ministre de la Défense, Président du Conseil Régional du Tchologo, Téné Birahima Ouattara qui s'est fait représenter par le 2ᵉ Vice-président du Conseil régional du Tchologo. Elle a enregistré la présence des autorités burkinabé venues de la région des cascades. Notamment, la Secrétaire Permanente de la Commission Nationale des Frontières du Burkina.

La frontière se présente aujourd'hui comme un enjeu majeur pour tous les pays, notamment en Afrique. Pour accompagner les pays africains à affronter ce défi majeur, l'Union Africaine a mis en place, depuis 2007, la Politique des Frontières de l'Union Africaine qui vise à délimiter toutes les frontières africaines, promouvoir et renforcer la coopération transfrontalière en vue d'en faire l'outil véritable d'intégration de l'Afrique et renforcer les capacités des institutions et des acteurs frontaliers africains.

Konaté Djakalidja, Secrétaire exécutif de la Commission Nationale des Frontières de la Côte d'Ivoire a indiqué que l'initiative de la célébration de cette journée a pour résultats de renforcer la coopération transfrontalière, mais surtout de consolider la cohésion sociale et la paix dans les zones frontalières.

Cette année, le thème de la célébration de la Journée Africaine des frontières est : « les Frontières face aux défis de la coopération transfrontalière, de la cohésion sociale et de la cohabitation pacifique ».

«C'est pour mettre en pratique cette thématique que la CNFCI a décidé de célébrer conjointement cette journée avec le Burkina, notamment ici à Laleraba qui fait face à un afflux de réfugiés venant du pays frère du Burkina. C'est pourquoi, cette activité revêt un caractère essentiel pour inviter nos populations à œuvrer à la consolidation de la cohésion sociale à travers la solidarité avec les frères et sœurs du Burkina», a ajouté, le Secrétaire exécutif.

En plus de la délégation officielle venue du Burkina, la population de Laleraba Burkina qui entretient depuis toujours des liens de sang avec celle de Laleraba Côte d'Ivoire était également présente. Conformément à sa mission, la CNFCI saisit l'opportunité de cette célébration pour apporter la solidarité de l'État aux populations des deux pays de la zone de Laléraba, à travers les consultations médicales concernant les maladies cardio-vasculaires, l'ophtalmologie et la nutrition infantiles.

«Par ailleurs, la CNFCI vient de renforcer la résilience des populations à travers la construction du marché de l'intégration KONE LADJI SORY (fondateur du village de Laleraba), d'une cantine scolaire pour les élèves de l'EPP Laleraba, d'une pompe hydraulique HTA et d'une aire de jeu pour les jeunes baptisée stade de l'intégration Ouattara Ladji Bamoro en mémoire au chef de terre du village. Les différentes actions d'inauguration de ces infrastructures ont été faites hier ici à Laleraba en marge des consultations foraines », a mentionné, Konaté Djakalidja.

Dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux États et la cohésion sociale et l'intégration entre les deux peuples, un match de football a opposé dans l'après-midi l'équipe de Laleraba Côte d'Ivoire à celle de Laleraba Burkina, ainsi qu'une action civilo-militaire à travers un autre match de football entre les forces de défense et de sécurité et les populations.

Cette dernière opposition visait à raffermir davantage les liens et renforcer la confiance entre les populations des deux pays et les forces de Défense et de sécurité. Le Secrétaire exécutif à l'occasion lancé un appel aux jeunes qui, selon lui, ont un rôle à jouer dans la sécurité du pays.

«Chères populations, chers jeunes, je voudrais au nom de SEM Patrick Achi, premier Ministre, Chef du Gouvernement et Président de la CNFCI vous dire que sans sécurité, il n'y a pas de développement socio-économique et vous êtes un élément essentiel de la sécurité de nos pays. C'est pourquoi, votre comportement à l'égard des agents de l'État, votre comportement à l'égard des forces de défense et de sécurité sont très, très, très important. L'État attend de vous que vous collaboriez avec les forces de défense et de sécurité, l'État attend de vous que vous n'acceptiez pas d'accueillir toutes personnes dont le comportement peut mettre à mal la paix et la sécurité dans vos villages. La paix est une denrée chère et rare. Quand on la perd, il est difficile de la retrouver. C'est pourquoi, nous devons tous nous donner la main pour préserver la paix », a insisté, M. Konaté.

Le Gouverneur de la région des Cascades a salué la dynamique coopération qui existe entre les autorités frontalières, les régions du Tchologo et des Cascades. Il a précisé que la célébration de la journée vise à éliminer les sources de tension aux frontières des États et à faire des zones frontalières des espaces de paix, de sécurité et d'intégration pour un développement économique, social et culturel harmonieux.

« Les défis auxquels nous sommes confrontés en matière de frontières, de coopération frontière, de cohésion sociale et de cohabitation pacifique sont immenses, mais nous ne devons pas nous laisser décourager. Ensemble, nous pouvons créer un avenir où les frontières ne sont plus des obstacles, mais des opportunités. Un avenir où la coopération, la solidarité et le respect mutuel sont les fondements de nos sociétés », a conclu, le Gouverneur.

Le représentant du parrain s'est réjoui du choix de la frontière Laléraba pour la commémoration de la 13ᵉ édition et a appelé la jeunesse à collaborer avec les forces de l'ordre pour dénoncer les faits de terrorisme.

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Wassimagnon