Burkina Faso : Appel à incendier le palais du Moogho Naaba, le procès des leaders d'osc renvoyé au 21 juin
Le procès de huit leaders d'organisation de la société civile et de deux journalistes, poursuivi pour un appel à incendier le palais du Moogho Naaba à Ouagadougou a été renvoyé au 21 juin devant le tribunal de grande instance.
Sur les 10 prévenus, neuf ont comparu devant le tribunal. Alors que le parquet souhaitait le renvoi du procès, les avocats de la défense ont estimé que l'absence d'un seul accusé, Souleymane Belem, ne devait pas empêcher l'ouverture de l'audience.
Le dossier a ainsi été enrôlé. Lors des débats, les avocats de la défense ont demandé le renvoi de l’audience au 14 juin et la liberté provisoire pour leurs clients, estimant qu'il n'ya aucun risque à ce qu'ils se soustraient.
Le Parquet a de son côté estimé qu'il y a un risque que les prévenus se concertent et même que certaines preuves soient effacées par certaines personnes.
Le Procureur a ainsi demander le renvoi au 21 juin et le maintien en détention des prévenus. Une demande suivie par le juge.
En rappel, les leaders d'osc Marcel Tankoano. Abdoul Karim Baguian dit Lota, Désiré Guinko, Pascal Zaïda, Boukari Conombo Oumar Ouédraogo et Souleymane Belem et les deux journalistes Lookman Sawadogo et Alain Traoré dit Alain Alain, dont poursuivis pour des faits d'incitation à la dégradation de biens, mise en danger de la vie d'autrui et l'incitation à la diffusion de fausses informations.
Selon le procureur, dans la nuit du 02 au 03 mai, des messages audios publiés sur les réseaux sociaux appelaient à un rassemblement à l’effet de brûler le palais du Mogho Naaba.
Le message qui a conduit à l’ouverture de l’enquête était censé émaner des partisans du Chef de l’Etat et dépeignait le Mogho Naaba comme un opposant à la transition.
Deux autres messages audios, censés émaner cette fois d’inconditionnels défenseurs du Mogho Naaba appelaient les populations à sortir massivement pour s’opposer vaillamment aux desseins de ceux qui veulent s’en prendre au palais du monarque, tout en annonçant l’imminence de l’attaque.
La conséquence logique de ces audios aurait été l’affrontement entre les partisans et les adversaires de la destruction du palais du Mogho Naaba, avec des conclusions lourdes, toute chose qui semble être l’un des objectifs de leurs auteurs et commanditaires, le procureur Harouna Yoda.
Il ressort des premiers éléments de l’enquête (qui est toujours en cours), que ces différents messages audios, contrairement à ce qu’ils peuvent laisser croire, émaneraient d’une même source.
Leurs auteurs auraient été approchés pour l’enregistrement et la diffusion de ces audio, le tout contre rémunération.
D’autres personnes approchées dans ce sens avaient décliné l’offre et s’en étaient ouvertes à notre parquet tout en expliquant les différentes étapes qui ont conduit entre autres à l’édition de ces messages, a-t-il indiqué.
Boa, Ouagadougou
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