Burkina Faso : « Le pays n'avait pas une armée digne » avant l'arrivée du capitaine Traoré, selon le premier ministre
Le premier ministre Kyelem de Tambela
Le Burkina Faso "n'avait pas une armée digne des défis du moment", notamment la lutte contre le terrorisme, à estime le premier ministre Appolinaire Kyelem de Tambela, lors de son discours à la nation prononcée ce mardi devant l'assemblée législative de Transition (ALT).
« Quand le capitaine Ibrahim Traoré est arrivé au pouvoir, il s’est trouvé confronté à la réalité. Il n’est pas exagéré de dire que le pays n’avait pas une armée digne des défis du moment », a déclaré le chef du gouvernement face aux députés de la transition.
« Non seulement les effectifs étaient réduits par rapport aux défis à relever, mais la motivation des forces combattantes était affaiblie par manque de leadership », a-t-il soutenu.
« En outre, a poursuivi le premier ministre, les éléments qu’on envoyait sur les champs de bataille, parfois, ne se connaissaient même pas. Dans la même unité, personne ne savait de quoi l’autre était capable. Il était donc difficile de parler de complicité et de coordination pour des objectifs déterminés ».
« De surcroît, l’armement faisait défaut, et le stock disponible était mal entretenu et mal géré. La situation était telle qu’il n’y avait qu’une arme individuelle pour trois, de temps en temps pour cinq dans l’armée et pire au niveau des forces de sécurité intérieure », a dépeint Me Kyelem de Tambela.
Selon lui, « les soldats se passaient les armes, occasionnellement défectueuses, à tour de rôle, pour aller au front ».
Et de se demander « comment dans ses conditions être efficace ? ». Il a fallu donc rapidement trouver une solution au manque d’équipement, ce qui a été fait à travers les nouveaux partenariats noués récemment notamment avec la Russie, la Turquie, l'Iran, le Venezuela.
« La victoire contre les bandits armés qui infestent le pays ne pouvait se faire sans une réorganisation des forces de défense et de sécurité, et sans l’acquisition des équipements adéquats, non seulement contre les bandits armés, mais aussi contre tous ceux qui s’avèreraient être leur soutien, à quelques niveaux que ce soit », a indiqué le Premier ministre.
Ainsi, dans la réorganisation des forces de défense et de sécurité, pour un meilleur maillage du territoire, il a été créé trois autres régions militaires, portant le nombre à six régions militaires.
Il a été créé six bataillons d’intervention rapide (B.I.R.), six légions de gendarmerie, deux nouvelles bases aériennes. Nous avons procédé au recrutement de six mille (6 000) soldats, et de cinq mille (5 000) autres en cours actuellement.
Il a enfin été procédé au recrutement de cinquante mille (50 000) volontaires pour la défense de la patrie (V.D.P.), a-t-il listé.
Le nombre des VDP est appelé à croître, pour passer à plus de 100.000, de sorte à être en mesure d’assurer la sécurité, même dans les coins les plus reculés du pays, selon le premier ministre.
« Grâce aux efforts consentis, selon un décompte non exhaustif, à la date du 23 mai 2023, plus de 20 457 ménages, comprenant plus de 125 227 personnes, sont retournés dans leur localité d’origine », est-il réjouit.
Depuis le début de la crise sécuritaire, le nombre de PDI est estimé à plus de deux millions.
« Des instructions ont été données de tenir compte des imperfections dans les enregistrements, pour établir un décompte plus réaliste du nombre des P.D.I », a indiqué le Premier ministre.
Boa, Ouagadougou
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