Côte d'Ivoire : Fermeture des pêches marines pendant deux mois, Sidi Touré rassure : « Il n'y aura ni pénurie, ni hausse des prix du poisson pendant cette période »
Sidi Tiémoko Touré ce jeudi à Abidjan
L'information est officielle depuis le mercredi 19 avril 2023. Les pêches marines seront fermées pendant deux mois en Côte d'Ivoire à compter du 1er juillet jusqu'au 31 août 2023. Si pour la pêche artisanale cette mesure ne durera qu'un mois (du 1er au 31 juillet 2023), pour la pêche industrielle, elle couvrira tous les deux mois.
Cette mesure du gouvernement, selon Sidi Tiémoko Touré, ministre des ressources animales et halieutiques (MIRAH), vise à réduire la pression de la pêche sur les reproducteurs, à protéger les juvéniles et les jeunes espèces de poissons, en vue d'assurer le renouvellement des stocks grâce au processus de croissance des espèces et de la masse de poisson.
Ce jeudi 25 mai 2023, le ministre Sidi Tiémoko Touré, dans le cadre de la campagne de sensibilisation et d'information de l'opinion nationale et internationale, ainsi que les différents acteurs de ce secteur d'activité sur les fondements et les bénéfices de cette mesure, a échangé avec la presse.
Au cours de cette rencontre, le premier responsable des activités halieutiques en Côte d'Ivoire, est revenu en long et en large sur cette décision, qui, selon lui, s'inscrit dans la droite ligne de l'application de la loi n° 2016-554 relative à la pêche et à l'aquaculture d'une part et d'autre part, de la mise en œuvre de la convention du comité des pêches du golfe de Guinée pour la gestion durable des pêcheries, notamment l'harmonisation des mesures de gestion.
Le ministre Sidi Tiémoko Touré a rassuré les populations, qu'en dépit de la fermeture des pêches qui durera deux mois, elles n'ont pas à s'inquiéter quant à la disponibilité du poisson sur le marché national.
"Avant d'en arriver à la mise en œuvre de ces dispositions, il y a eu déjà des interactions avec les importateurs de Côte d'Ivoire, à l'effet de pouvoir rassurer que le poisson à consommer dans la période des deux mois concernés par la fermeture soit disponible. Il n'y a vraiment pas à craindre à ce niveau. D'ailleurs, il faut noter que nous couvrons en termes de production locale à peine 18% et pour la période de fermeture indiquée, cela correspond à 2,5% de poisson à mettre sur le marché. C'est un gap qui est très vite atteint à partir du moment où nous avons mobilisé les différents importateurs sur la couverture du marché et ce travail a débuté depuis maintenant plusieurs mois", a indiqué le ministre Sidi Tiémoko Touré.
Poursuivant, il a fait savoir que concernant d'éventuelles hausses des prix des poissons qui pourraient être observées pendant cette période, le ministère qu'il dirige travaille en étroite collaboration avec ceux du commerce et de la défense pour veiller à ce que tout se passe bien.
«C'est un travail collégial qui sera fait entre ces trois ministères à l'effet de contrôler les prix. Il n'y aura donc ni pénurie, ni hausse du prix du poisson pendant cette période », a-t-il rassuré.
Les unités de pêches concernées par cette mesure sont principalement les chalutiers qui pêchent les espèces de fond, y compris les crevettes. Ensuite, les sardiniers qui pêchent les petits pélagiques, les palangriers qui pêchent les thonidés et les unités de pêches simi-industrielles, qui pêchent les thonidés et espèces apparentées.
Les poissons concernés par cette mesure sont les stocks de petits pélagiques partagés entre la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Togo, constitués du groupe des sardinelles, d'anchois et de chinchards. Puis, les stocks de démersaux partagés entre le Côte d'Ivoire, le Ghana et le Togo, constitués de brachydeuterus, de fritures, capitaines et autres poissons rouges.
Pour un succès franc de cette mesure, des moyens conséquents ont été déployés par le gouvernement si l'on en croit le ministre Sidi Tiémoko Touré. Il s'agit entre autres de suspendre et de geler toute délivrance de licences de pêche pendant cette période, renforcer la surveillance des pêches dans les zones économiques exclusives de la Côte d'Ivoire, mener des patrouilles régulières et accentuer le suivi du mouvement des navires à travers le centre de surveillance des pêches avec le système.
«En plus des patrouilles de la marine nationale qui servent à protéger nos différentes côtes, nous avons également le patrouilleur Fadiga, qui est l'un des plus grands patrouilleurs. Nous disposons aussi de centre de surveillance de pêche via le satellite. Tous les navires doivent rester à quai dans la période indiquée. Nous serons très exigeants et celui qui se fera prendre, subira des sanctions conformément à la loi", a-t-il prévenu.
Pour ce qui concerne les statistiques des activités halieutiques en Côte d'Ivoire, il faut noter que la production de la pêche marine depuis ces dernières années connait une chute. De 69.769 tonnes en 2013, la production est passée à 42.738 tonnes en 2020, soit une baisse de 38,75%. Par ailleurs, le pays importe près de 650.000 tonnes de poissons par an. La production nationale couvre à peine 110.000 tonnes. Pour ce qui relève de la pêche marine, la production tourne autour de 100.000 tonnes. Elle représente entre 62.000 et 65.000 tonnes de la pêche continentale.
Wassimagnon
Infos à la une
Et ces bateaux chinois qui pillent et qui vont jusqu'à racler le fond des océans au large de nos côtes ???? Il se dit qu'ils y a des business avec les affaires maritimes pour leur donner la possibilité de le faire
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire