Côte d'Ivoire : Le Président de la CPU-PME.CI à propos des impôts : «A quoi sert l'IMF dans le contexte actuel. C'est inique pour la plupart des entrepreneurs et des patrons de PME»
Dr Diomandé Moussa Elias Farakhan
Dr Diomandé Moussa Elias Farakhan, Président de la Confédération Patronale Unique des Petits et Moyennes Entreprises de Côte d’Ivoire (CPU-PME.CI) dans un entretien accordé à KOACI appelle le Chef de l'Etat à prendre obligatoirement en compte les réalités socio-économiques du moment, car la Côte d’Ivoire est dans une situation de grands défis.
«Nous souhaitons que le Président s'attaque lui-même à la fiscalité et aux charges sociales qui asphyxient les PME. Les réduire pourrait aider le pouvoir d'achat, susciter des envies, des ambitions business nouvelles. Nous sommes toujours en attente de l'application totale et pleine de sa décision de réduire les délais de paiement. Certaines entreprises étatiques rechignent à le faire », a-t-il déclaré.
Dr Diomandé Moussa Elias Farakhan a plaidé pour la diminution des impôts et charges sociales pour faire gagner du pouvoir d'achat aux salariés.
«Concernant les impôts et charges sociales, en les diminuant on peut faire gagner du pouvoir d'achat aux salariés. L’on est fondé à s’interroger : à quoi sert l'Impôt Minimum Forfaitaire (IMF) dans le contexte actuel ?... C'est inique pour la plupart des entrepreneurs et des patrons de PME. Lorsqu'il s'est agi du SMIG, notre proposition avait été de baisser progressivement les charges sociales et d’en rétrocéder une partie aux salaires. On ne nous a pas écoutés. Le résultat est là aujourd’hui : la pilule passe mal ! Les PME ont du mal à l'appliquer. La grève des agents de G4 Securicor apporte de l’eau à notre moulin et, in fine, nous donne raison », a ajouté, le Président de la CPU-PME.CI.
Alors que la CGECI a signé la trêve sociale en cours. La CPU-PME.CI souhaite le retour à la réflexion parce qu'elle ne s'inscrit pas dans une approche d'accompagnement.
« Nous pensons et sommes convaincus, au regard de ce que nous constatons, que nous devons absolument revenir à la réflexion. La CPU-PME.CI est une machine à réflexion. Elle ne s'inscrit pas dans une approche d'accompagnement mais de conviction, de proposition-action, d’intelligence et de responsabilité. Et ce de façon pédagogique. Comprenez ainsi que le Patronat d'accompagnement est loin derrière nous », a ajouté, M. Diomandé.
Pour lui, le retour de la carte de séjour et de résident est une bonne chose. Il conseille au Président la réactivation des textes sur le permis de travail en Côte d'Ivoire, qui doit être couplé avec la carte de séjour et la carte de résident.
«Nous devons assumer nos réalités actuelles et ne pas avoir de complexe. Notre souveraineté, si elle ne nous en fait pas obligation, nous dispose et nous autorise néanmoins à définir qui a droit à la carte de séjour, à la carte de résident, et au permis de travail en Côte d’Ivoire. Il en est de même de la question de savoir qui peut entrer en Côte d’Ivoire et qui n’y est pas autorisé. Nous conseillons au Président la réactivation des textes sur le permis de travail en Côte d'Ivoire, qui doit être couplé avec la carte de séjour et la carte de résident. Nous lui demandons, avec insistance la création, du ‘’local content board’’ », s'est justifié, Dr Diomandé Moussa Elias Farakhan.
La CPU-PME.CI demande aux autorités, d'assainir certains secteurs et surtout réformer totalement le commerce en Côte d’Ivoire.
«La CPU-PME.CI a proposé au Chef de l'Etat la création d'un département Unique dédié au commerce local, à la consommation et au pouvoir d'achat. Nous attendons… Il faut briser les monopoles ethniques, que l'on observe dans la quincaillerie, la vente de poisson au port de pêche, le bois, le matériel de construction, le ciment, la vente de brique, le phytosanitaire, les banques etc... », a-t-il mentionné.
Se prononçant sur la crise Russo-ukrainienne, le Président du CPU-PME.CI estime que le monde ne sera plus comme avant, le bilatéralisme est mort, place au multilatéralisme souverainiste de rupture.
«Il faut s'inscrire dans une logique nouvelle, les pays Africains doivent sérieusement faire attention et en tirer toutes les leçons », a conclu, M. Diomandé.
Wassimagnon
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