Côte d'Ivoire : 2e Conférence Internationale NewSpace Africa, annonce de la mise en place bientôt d'une Agence Spatiale
Abidjan, la capitale économique ivoirienne, abrite depuis ce mardi 25 avril 2023, la deuxième édition de la Conférence Internationale NewSpace Africa. Il s'agit d'un rassemblement de haut niveau des leaders de l'industrie, des entreprises spatiales commerciales, des investisseurs et d'autres parties prenantes clés de l'industrie spatiale et satellite africaine.
Cette initiative de la Commission de l'Union Africaine (CUA) et de Space In Africa, est à sa deuxième édition, la première s'étant déroulée en 2022 au Kenya. Elle vise à promouvoir et à soutenir de façon durable les innovations et solutions spatiales sur le continent et permet d'échanger sur le développement de l'industrie spatiale en Afrique et sur les opportunités qu'offre l'utilisation des sciences et technologies spatiales pour la sécurité et le développement durable de l'Afrique.
Pour cette deuxième édition, c'est la Côte d'Ivoire qui a le privilège d'accueillir pendant 4 jours les acteurs de l'écosystème NewSpace du Continent. Ces experts de l'industrie Spatiale durant ce moment, vont discuter et faire des propositions sur les axes de recherche pertinents dans ce domaine. Ils vont ensuite réfléchir sur la stratégie de formation des formateurs et des étudiants, afin d'avoir un capital humain très bien formé et disponible. Enfin, ils s'attarderont sur la question des infrastructures adéquates, dans l'optique de favoriser une activité spatiale efficiente sur le continent.
A en croire les organisateurs de ce événement, la Côte d'Ivoire a été choisie pour abriter la deuxième édition de la Conférence Internationale NewSpace Africa, afin non seulement de maintenir la dynamique participative et positive autour de la création de la future Agence Spatiale de Côte d'Ivoire (ASCI), mais également en raison de la stabilité politique et de l'essor économique du pays. Toujours selon les organisateurs, l'autre aspect qui a motivé le choix de la Côte d'Ivoire, réside dans son succès dans l'organisation du second Forum de GMES et Africa ( programme spatial phare de la CUA), qui s'est déroulée en décembre 2021 à Abidjan.
De quoi réjouir, la ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, de l'Intégration africaine et de la diaspora, Kandia Camara, qui représentait le premier ministre Patrick Achi à la cérémonie d'ouverture de cet événement, ce mercredi 26 avril dans un hôtel à Abidjan-Cocody.
La ministre d'État Kandia Camara a dans un premier temps loué les mérites de la Conférence Internationale NewSpace Africa.
«Cette conférence est stratégique pour notre continent, parce qu'elle vise à promouvoir le dialogue sud-sud. Les technologies spatiales offrent une opportunité pour améliorer le renforcement des capacités, la gestion des risques de catastrophes, la surveillance météorologique et climatique, la connectivité avec les zones reculées, la surveillance maritime, l'érosion côtière et la sécurité maritime, essentiels au développement socio-économique durable de la Côte d'Ivoire », a-t-elle indiqué.
Poursuivant, la représentante du premier ministre Patrick Achi, a affiché sa foi dans l'industrie spatiale, vu qu'elle renferme de nombreuses opportunités.
«Nous sommes convaincus que le domaine spatial deviendra un important pilier pour le programme national de développement (PND) de la Côte d'Ivoire et notre pays s'est déjà engagé à travers ses instruments de recherche, à la mise en oeuvre du programme de surveillance de l'environnement et la sécurité mondiale. C'est aussi dans cette dynamique que notre pays s'oriente vers la création de la Future Agence Spatiale de la Côte d'Ivoire ( ASCI)", a-t-elle indiqué.
Pour elle, cette conférence doit être une excellente opportunité pour la Côte d'Ivoire, de bâtir des collaborations stratégiques pour le développement de l'Agence Spatiale de la Côte d'Ivoire. Lesquelles collaborations permettront de mobiliser des ressources pour son essor, notamment, pour la formation et la recherche pour le développement des services, allant de la conception de nos satellites et de drones a la fourniture de service d'applications appropriées, répondant aux besoins des utilisateurs et des institutions nationales.
«C'est l'occasion pour les douze PME ivoiriennes, investies dans l'industrie Spatiale présentes a cette conférence et les secteurs académiques de la Côte d'Ivoire, de nouer des partenariats avec les industries spatiales qui participent à cet événement. C'est une opportunité a saisir », a-t-elle exhorté.
Le professeur Adama Diawara, ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, parrain de l'événement, s'est pour sa part, appesanti sur certains aspects techniques de ce domaine.
«Depuis l'avènement des satellites, les activités spatiales n'ont cessé d'accroître leurs champs d'activités. Aujourd'hui, les mesures spatiales occupent une place de choix dans les statistiques des études d'impact sur l'évaluation des projets et analyses des tendances climatiques, car elles constituent un palliatif face à l'insuffisance des mesures ponctuelles au sol », a-t-il expliqué.
Il a par la suite, démontré l'importance de NewSpace dans le développement économique de l'Afrique. «Le NewSpace contribue au développement durable de l'Afrique en fournissant des solutions pour relever les défis environnementaux, économiques et sociaux, auxquelles le continent est confronté. Les innovations technologiques de NewSpace peuvent aider avec plus de flexibilité à surveiller les forêts, les eaux et les terres agricoles. Cette surveillance peut aider à protéger la biodiversité, à prévenir la déforestation et la désertification et à assurer une gestion équitable des ressources naturelles », a-t-il expliqué.
Le ministre Adama Diawara, a fait savoir que le NewSpace peut contribuer à stimuler l'activité économique et la croissance en permettant un accès plus large à l'information, à l'éducation, au service financier, au commerce électronique et à la connectivité des populations isolées. Il peut aussi aider à renforcer les capacités technologiques de l'Afrique en encourageant l'innovation et la recherche dans le domaine des sciences de l'espace et l'ingénierie.
Selon Adama Diawara, cela peut aider à stimuler les emplois locaux, améliorer la formation professionnelle et à renforcer la compétitivité de nos entreprises sur le marché mondial. Le NewSpace a en croire le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, fait cependant face à cinq défis qu'il a élucidés.
«Le premier défi, ce sont les difficultés d'accès à la technologie, car la majorité des pays africains n'en ont pas accès. Le deuxième défi, c'est le problème de financement en raison du manque d'investisseurs qui sont réticents à investir dans le pays africains à cause des risques trop élevés. Le troisième, c'est le manque d'infrastructure de base, comme les stations de suivi des satellites. Ce qui rend difficile le projet de développement de ce secteur en Afrique. Le quatrième risque, c'est l'absence des réglementations pour les activités spatiales. Le cinquième risque, c'est le manque de main d'oeuvre qualifiée pour soutenir le développement du NewSpace », a-t-il détaillé.
Le professeur Adama Diawara, a pour finir, indiqué que l'expertise dans le domaine spatial existe en Côte d'Ivoire. Seulement, il n'est pas structuré. La deuxième édition de la conférence internationale NewSpace Africa est donc une formidable opportunité pour favoriser la communication entre les entreprises, les experts, les décideurs et les utilisateurs. Notons qu'en 2021, l'industrie spatiale africaine valait 19,49 milliards USD et devrait atteindre 22,64 milliards USD d'ici 2026.
Wassimagnon
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