Burkina : Drame de Karma, des femmes abattues avec leurs bébés au dos, selon des rescapés
Des rescapés et ressortissants du village de Karma, où une soixantaine de personnes ont été tuées par des hommes en tenue militaires, ont apporté des éclaircissements à l’opinion nationale et internationale sur ce qu’ils ont convenu d’appeler le "drame de Karma".
Dans un communiqué, les rescapés et ressortissants qui sont à Ouahigouya, expliquent que « dans la matinée du jeudi 20 avril 2023, précisément autour de 7h30mn, le village a été encerclé par des hommes armés venus en grand nombre et habillés en tenues militaires burkinabè. Ils étaient sur des motos, dans des véhicules (pick up et blindés) et on pouvait également apercevoir un char de combat ».
« Certains villageois, heureux de voir nos soldats, sont sortis de leurs concessions pour les accueillir. Malheureusement, cette joie sera écourtée lorsque les premiers coups de feu retentirent, occasionnant également les premières victimes. La débandade et le sauve-qui-peut ont immédiatement remplacé la joie de voir ces soldats », rapportent-ils
« Plusieurs sont abattues sur place dans autre forme de procès. Quant à celles qui avaient eu la chance de rejoindre leurs concessions et de s'enfermer dans le silence et la peur totale, elles seront sommées de sortir et de se réunir en groupes, des portes sont défoncées, des hangars brûlés », ont-ils détaillé dans leur communiqué.
Selon les mêmes rescapés, ces soldats en tenue militaire ont déclaré aux habitants que « votre village est une passoire pour les groupes armés, vous êtes des complices et vous serez traités comme tels ».
« Des femmes, des enfants et des personnes âgées n'ont pas été épargnés de la folie meurtrière de ces soldats et certaines femmes ont été exécutés pendant qu'elles portaient au dos leurs bébés dont les chances de survie sont quasi inexistantes », ont-ils poursuivi.
« À ce jour, nous ne sommes pas à mesure de dresser un bilan exact, mais selon les survivants, on dénombre plus d’une centaine de morts et plusieurs blessés par balles, dont des femmes et des enfants », relate le communiqué
« Dans la matinée du 24 avril 2023, nous avons tenté, bravant tous les risques, d’aller enterrer nos parents, mais l’armée avait bloqué la route au niveau de l’axe Quahigouya -Youba, interdisant aux usagers de rejoindre le village de Karma. Il faut souligner que les portables étaient retirés et certaines photos supprimées avant d’être restituées », ont ils également denoncé.
Ils ont invité les autorités à faire la lumière sur ce drame et à prendre des mesures pour permettre l'entêtement des victimes.
En rappel, le Procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouahigouya Lamine Kaboré annonçait dimanche l’ouverture d’une enquête sur ces évènements.
Boa, Ouagadougou
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