Burkina Faso : l'ONU demande une enquête sur le massacre de civils à Karma
La porte-parole Ravina Shamdasani (Ph)
Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a demandé, dans un communiqué publié ce mardi, l’ouverture d’une enquête sur le massacre de civils au Burkina Faso par des hommes en tenue militaire au cours duquel au moins 60 personnes ont été tuées.
"Nous appelons à une enquête complète et indépendante sur le dernier meurtre horrible de civils au Burkina Faso et à ce que les responsables soient tenus responsables", a déclaré la porte parole du Bureau des droits de l’homme de Ravinia Shamdasani.
Selon elle, des informations indiquent que le 20 avril, des hommes armés en uniforme, qui seraient des membres des forces de défense et de sécurité accompagnés de Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), ont encerclé le village de Karma, dans la province du Yatenga, et ont tiré au hasard sur personnes.
Dans un communiqué, les rescapés et ressortissants qui sont à Ouahigouya, expliquent que « dans la matinée du jeudi 20 Avril 2023, précisément autour de 7h30mn, le village a été encerclé par des hommes armés venus en grand nombre et habillés en tenues militaires burkinabè. Ils étaient sur des motos, dans des véhicules (pick up et blindés) et on pouvait également apercevoir un char de combat».
Les informations disponibles suggèrent qu'au moins 150 civils pourraient avoir été tués et de nombreux autres blessés. Les hommes armés ont ensuite pillé des maisons, des magasins et des mosquées, a indiqué l'ONU.
Le procureur de Ouahigouya a annoncé le 23 avril que 60 personnes avaient été tuées et qu'une enquête sur l'attaque était en cours.
« Cette enquête doit être rapide, approfondie, indépendante et impartiale et doit aboutir à des poursuites crédibles, si de telles violations flagrantes doivent cesser », a souhaité l'ONU.
En rappel, ce massacre survient à la suite d'une attaque contre une base de VDP le 15 avril au cours de laquelle – selon le gouverneur de la Ouahigouya – huit soldats et 32 VDP ont été tués et plus de 30 blessés.
Des témoignages crédibles indiquent que les assaillants ont accusé les habitants du village d'être complices des groupes armés terroristes.
«Nous appelons toutes les parties au conflit au Burkina Faso à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire, notamment en s'abstenant de prendre pour cible des civils et des biens de caractère civil», a indiqué Mme Shamdasani.
Prendre délibérément pour cible des civils ou des personnes ne participant pas directement aux hostilités constitue un crime de guerre, a-t-elle rappelé.
Il s'agit de l'une des nombreuses autres attaques signalées contre des civils par les forces armées et les VDP ces derniers mois.
Le 9 novembre de l'année dernière, au moins 50 civils ont été tués lorsque des membres présumés du 14e régiment ont attaqué quatre villages près de la ville de Djibo, dans la province du Soum.
Lors d'un autre incident, au moins 28 personnes ont été tuées dans la ville de Nouna, dans la province de Kossi, les 30 et 31 décembre.
Des enquêtes ont été annoncées par les autorités qui n'ont pas encore publier les conclusions.
Boa, Ouagadougou
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