Côte d'Ivoire : BTS 2023, un syndicat d'enseignants exige le retour des matières orales et la double correction
Faustin Alalé (Ph)
Via son numéro 2 le Général Faustin Alalé, le syndicat des enseignants solidaires du supérieur privé de Côte d'Ivoire (SESSUP) exprime son désaccord pour la suppression de certaines matières, des compositions orales (TNV, Informatique et Anglais) et la double correction et exige leurs retours.
« En effet, depuis l'avènement COVID 2019 notre ministère de tutelle (Ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique) a adopté une monture pour la composition du BTS selon laquelle la suppression de certaines matières, des oraux et la double correction est appliquée pour les sessions 2019, 2020, 2021 et 2022 », explique-t-il, avant de poursuivre.
« Pour les deux premières années, vu la nécessité et la gravité de la pandémie de la Covid-2019 il était question d'évaluer les étudiants que nous formons à moitié. Mais depuis 2021 nous assistons au maintien de cette réforme non harmonisée et qui est en déphasage avec le marché de l'emploi. Chose surprenante alors qu'au BEPC ou au BAC où il y a plus de candidats, les mesures de suppression de matières ont été levées pour évaluer les élèves dans l'entièreté des épreuves afin de mesurer réellement les compétences et qualités intellectuelles de ces derniers. Mais pourquoi le BTS qui représente près de 20% des candidatures du BAC subit les effets Covid-2019 dans ce pays ? »
Selon ce dernier, les conséquences sont dévastatrices quand nous savons que ce système n'est pas en adéquation avec le marché de l'emploi. D'où le refus d'embauche de ces étudiants par les entreprises privées.
« Par illustration, pour un étudiant formé en Gestion Commerciale qui ne compose pas à l’oral de TVN (Technique de Vente et de Négociation) comment ce dernier peut faire la promotion de produit d'une entreprise qui pourrait le recruter ? Alors que Si le produit d'une entreprise arrive jusqu'au consommateur final, c'est bien parce qu'au moins un commercial a fait la promotion de ce produit. De plus pour la matière du Droit des affaires et droit du travail. Comment un étudiant qui n'a aucune notion sur le droit du travail peut-il échapper à l'exploitation abusive d'une entreprise privée étant donné qu'il n'a certainement pas été formé dans cette discipline. Quand nous savons que certains fondateurs, pour minimiser leur budget de formation, prennent le malin plaisir de ne pas instaurer cette matière dans leur programme de formation vu que cette matière ne fait pas objet de composition à l'examen du BTS et c'est dommage », ajoute M. Faustin Alalé.
En ce qui concerne la double correction, pour la fluidité des notes affectées aux copies à l’examen du BTS, il souhaite qu'il y ait une harmonisation des deux notes attribuées à la copie par deux correcteurs.
« Sinon cette pratique de correction unique peut faire échouer un candidat par erreur de décompte de points ou de correction éclair. Plusieurs candidats peuvent être victimes. C'est malheureux » déplore-t-il.
Le SESSUP lance un appel à la DEXCO et toutes autres parties prenantes pour l'organisation de l'Examen du BTS de bien vouloir prendre en considération les revendications et propositions à savoir : Le retour intégral des matières supprimées pour la composition du BTS session 2023; Le retour des épreuves orales pour cette session 2023; Le retour à la double correction ; L’implication des enseignants du supérieur privé dans les secrétariats à l'organisation du BTS selon leurs compétences, expériences et qualités ; La rémunération pour tous les acteurs pour l'activité de surveillance ; La création d'une plate-forme d'inscription en ligne pour les acteurs (enseignants) pour les activités de surveillance et de correction afin d'imprimer leur lettre d'invitation (convocation) pour participer à cet examen.
« Que les états de correction de délibération ou autres activités à rémunération soient des imprimés établis en 4 exemplaires à attribuer au correcteur, à la DEXCO, à la DAF et au cabinet du ministre pour un traitement limpide et rapides des indemnités », a conclu Alalé Faustin.
Donatien Kautcha, Abidjan
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire