Côte d'Ivoire : Abidjan affirme que l'internet mobile

Sur les trois opérateurs mobiles, seulement un a baissé le coût de sa data. Amadou Coulibaly, ministre de la Communication et de l'économie numérique et porte-parole du gouvernement, a à l'occasion d'une rencontre avec la presse, indiqué ce jour que les deux autres opérateurs emboiteront le pas à leur collègue.

«Je ne souhaite pas engager de polémique sur ce sujet qui est en train d'être réglé. Le Gouvernement a pris à bras le corps cette question et le Premier ministre a reçu aussi bien le régulateur que les opérateurs. Orange et MTN n'ont à aucun moment exprimé une volonté de ne pas respecter la directive qui a été indiquée par le régulateur. Le communiqué du régulateur qui marque la première rencontre indique clairement que tous les opérateurs se sont inscrits clairement dans cette voie, à revenir aux tarifs précédents », a précisé, le porte-parole du gouvernement ivoirien.

Les deux opérateurs qui ne se sont pas encore exécutés, sont les plus forts. Selon Amadou Coulibaly, ils ont évoqué des problèmes techniques qui ne leur permettent pas en 48 heures de revenir aux anciens tarifs.

« Puisqu'il s'agit de reprogrammer les nouvelles offres, cela prendrait 48 heures à 3 semaines en fonction des opérateurs. Les discussions se poursuivent comme le gouvernement l'a demandé entre l'ARTCI et les opérateurs. C'est le 21 avril que les discussions vont prendre fin et de nouvelles propositions seront faites. Nous sommes dans l'attente du régulateur », a-t-il mentionné.

Des consommateurs ivoiriens affirment que la Côte d'Ivoire a le prix de data le plus cher de la sous-région. Le ministre de la Communication et de l'économie numérique soutient que cette affirmation est fausse.

« Je ne sais pas d'où vous tenez vos chiffres. La Côte d'Ivoire reste en termes de data mobile d'entrée de base l'un des pays les moins chers. Je suis désolé de vous le dire. La Mali est à 3, 3 FCFA, le Togo, 2,2 FCFA, le Sénégal est à 3,3FCFA, la Guinée est à 1,33 FCFA, le Burkina Faso est à 10 FCFA. Nous sommes alignés sur le Cameroun qui est à 1 FCFA. J'entends beaucoup de chiffres. Je ne sais pas quelles sont vos sources. J'ai la chance d'être ministre du secteur, j'ai accès à des sources officielles. Pour ce qui est de l'entrée de base, la Côte d'Ivoire est l'un des pays, les moins chers. Même en termes de prix moyens, nous ne sommes pas les plus chers », s'est justifié, le ministre de la Communication et de l'économie numérique.

« Pour ce qui est des prix moyens, en terme d'accessibilité, à la data, la Côte d'Ivoire est le deuxième pays en termes de facilité d'accès à la data. On entend beaucoup de choses, mais tout ne reflète pas forcément la vérité. Mais ce que je puis vous dire, il y a eu un changement d'usage. La voie qui jusqu'à lors permettait aux opérateurs de faire du chiffre est en baisse. Aujourd'hui, avec l'apparition des réseaux sociaux, très peu de gens utilisent aujourd'hui, le GSM pour appeler. Tout le monde passé par les réseaux sociaux. À partir du moment où les usages ont changé, il y a une baisse sur les revenus qui étaient assurés par les data, les revenus qui étaient assurés par la voie et inversement, on a une augmentation au niveau de la data », a ajouté, M. Coulibaly.

Selon lui, ce changement de pratique a provoqué le déséquilibre du secteur et à partir de ce moment, le régulateur a trouvé un terrain d'entente avec les opérateurs et des associations de consommateurs.

« Quinze associations de la société civile ont participé à ces échanges qui ont duré de janvier 2022, à janvier 2023. Ce coût n'est pas arrivé par hasard. Et là où il y a confusion, vous parlez d'augmentation du coût de la data. En 2020, l'ARTCI avait fixé un prix planché de 1 FCFA, quand aujourd'hui en 2023, l'ARTCI fixe un prix planché de 0,8 FCFA pour l'ARTCI, c'est une baisse », a-t-il mentionné.

Le porte-parole du gouvernement reconnaît néanmoins que les consommateurs n'ont pas tort de se plaindre. « À partir du moment où les opérateurs commercialisaient la data en dessous du coût, autour de 0,5 FCFA. Cette baisse de 1 FCFA à 0,8 FCFA représente une augmentation dès lors que les opérateurs décident de l'appliquer », a-t-il ajouté.

Le ministre a révélé que le coût de la data était subventionné par les opérateurs, tant que la voie marchait et tant qu'il n'y avait pas un nombre d'utilisateurs important.

« En 2012, nous avons évalué les utilisateurs de smartphones, ils étaient autour de 700 milles. Aujourd'hui les chiffres nous donnent 37 millions d'utilisateurs, les opérateurs ne pouvaient plus subventionner. Voilà le fond du problème. Mais le gouvernement s'est saisi la question. Je peux comprendre quelques frustrations que certaines personnes ont pu ressentir, puisqu'on leur a enlevé leur fonds de commerce. Mais nous faisons ce qui est de notre devoir. Le gouvernement a demandé la reprise des discussions. Donc tout ce que nous voyons comme agitation n'a plus de sens, tant que nous n'arrivons pas au terme de ces discussions », a conclu, Amadou Coulibaly.

Wassimagnon