Samassi Amadou Hamed (ph KOACI) 

Âgé de 25 ans, le jeune Samassi Amadou Hamed, diplômé d'un Master en anglais spécialisé en Linguistique, ne sait plus à quel saint se vouer. Il dit avoir été victime de discrimination du fait de son handicap, après avoir postulé avec son diplôme de Maitrise au concours de l'ENS. Pourtant, ce jeune homme qui a obtenu son sésame à l'Université Alassane Ouattara (UAO) de Bouaké, estime mordicus qu'il est apte à faire ce que même certaines personnes non porteuses de handicap font.

Après avoir subi une sorte d'humiliation le jeudi 06 avril 2023 aux environs de 10 heures à l'infirmerie de l'ENS communément appelé "Chez le médecin", Samassi Hamed relate sa mésaventure à KOACI.

« Il y a une injustice qui se passe dans notre pays contre les personnes handicapées concernant le concours de l'ENS. J'ai fait 5 ans d'études en anglais. C'est-à-dire, j'ai obtenu un Master en la filière. Je décide de me présenter au concours (option PL) et on me fait savoir lors de la visite médicale (c'est-à-dire que durant la visite médicale), que je ne peux ni présenter le concours de Professeur de Collège, ni celui du lycée. Et on me demande d'abandonner pour présenter le concours d'éducateur. Mon handicap, pour vous préciser, n'est que le bras droit qui est un peu déformé, mais qui ne m'empêche pas de faire toutes mes activités sans l'aide d'une tierce. Je lave mes habits, je puise l'eau dans le puits, j'écris très convenablement. Dans ce cas, où est le problème ?

Et j'ai demandé des explications, l'un des examinateurs de la visite, une dame, m'a demandé d'aller me plaindre dehors. "Si vous voulez vous plaindre, aller vous plaindre là..." a-t-elle insisté.

Dans ce cas, pourquoi on ne précise, dès le choix des filières après le BAC, qu'un handicapé ne peut pas faire certaines filières ? J'ai frappé à toutes les portes, mais je n'ai pas pu avoir gain de cause. C'est vraiment injuste de leur part. Je rends témoignage pour attirer l'attention des autorités compétentes sur la situation des personnes en situation de handicap qui peuvent être dans le même cas que moi.

Moi, j'ai enseigné des personnes et ils ont trouvé que j'ai vraiment la pédagogie en moi. Dois-je laisser toutes mes connaissances et ces 5 ans d'études dans l'eau ?

Ça se passe réellement, mais personne n'en parle. Ça doit plus continuer, car les personnes en situation de handicap, n'ont pas acheté leur mal au marché. J'ai toutes les compétences requises pour pouvoir enseigner... » a expliqué le candidat refoulé qui ajoute que son mal est survenu pendant l'enfance et suite à cela, il est devenu gaucher.

T.K.Emile, Bouaké

tkemile@koaci.com