Ghana : Intention de confiscation du pouvoir en 2025, le NDC avertit le NPP et interpelle la police
Bryan Acheampong du NPP et Fifi Kwetey du NDC (ph)
Une controverse est née au Ghana avec des réactions musclées après qu’un député du parti au pouvoir, le Nouveau Parti Patriotique (NPP), ait déclaré au grand jour que sa formation politique ne cèdera jamais le pouvoir en 2025 à son adversaire de l’opposition, le Congrès National Démocratique (NDC).
Pour la déclaration à controverse dans le pays, le ministre ghanéen de l'Alimentation et de l'Agriculture, le député Bryan Acheampong, a déclaré dans le cadre des activités marquant la fête de Pâques que le NPP ne cédera jamais le pouvoir à l’opposition NDC en 2025 et a renchéri que sa formation politique veillera à tout prix à conserver le pouvoir. Le ministre député Acheampong a fait cette déclaration le samedi 08 avril 2023 lors d’un rassemblement sportif qui a réuni une multitude de partisans du NPP à Mpreaso-Kwahu dans la région Est du pays.
En soutenant sa déclaration d’un séjour prolongé du NPP au pouvoir, Acheampong a averti que le NPP montrera au NDC qu'il a les « hommes » si jaimais il essaie de recourir à la menace et à la violence lors des élections présidentielles et parlementaires de 2024.
Il a appuyé que « la passation du pouvoir au NDC à la suite des élections de 2024 n'aura pas lieu » avec l’espoir que l'économie se redressera complètement d'ici juin ou juillet si le gouvernement obtient l'accord avec le FMI.
Réactions
Suite à cette déclaration à polémique, la minorité parlement a fustigé le député Bryan Acheampong, pour avoir déclaré que le NPP au pouvoir ne cédera pas le pouvoir après les élections de 2024.
Dans une déclaration rendue publique ; James Agaliga, un membre de la commission de défense et de l'intérieur au Parlement, a déclaré que le député de la circonscription Abetifi est une menace pour la démocratie ghanéenne. Selon Agaliga, la propension du NPP à utiliser la violence pour perturber les élections trouve un écho dans la déclaration de Bryan Acheampong.
Pour sa part, le NDC dit condamner « cette déclaration totalement irresponsable et de trahison en des termes non équivoques. Nous notons que Bryan Acheampong est le dernier des hauts responsables du NPP à faire une déclaration aussi effrontée qui révèle la détermination profonde du parti à renverser l'ordre démocratique du Ghana ».
Recours du NDC à la police pour arrêter Acheampong
Au plus fort de cette controverse et des flots de réactions multiformes, le NDC a demandé à la police ghanéenne d’arrêter et de poursuivre immédiatement le député d'Abetifi et ministre de l'Alimentation et de l'Agriculture, Bryan Acheampong, pour des propos que le parti qualifie d'imprudents et de trahison.
Le NDC a formulé sa requête au travers d’une déclaration signée par son Secrétaire général, Fifi Kwetey. Pour cet officiel du NDC, le NDC fera tout son possible pour protéger la volonté démocratique et la souveraineté du peuple ghanéen.
En voulant se montrant républicain, le Secrétaire général du NDC a rappelé que sa formation politique, « un parti qui, dans les années 2001 et 2017, a remis le pouvoir au NPP lorsque le peuple ghanéen a voté pour le NPP » et a promis que « Nous tenons à assurer le bon peuple du Ghana de notre détermination et de notre volonté de faire tout ce qui est nécessaire pour préserver la volonté démocratique du peuple – même au péril de nos vies. La volonté suprême de l'électorat ghanéen se manifestera le 7 décembre 2024 ».
Quoique le Ghana regorge plusieurs partis politiques, la réalité sur le terrain est que le pays a un système bipartite qui ne dit pas son nom depuis l’amorce de la démocratie en 1992. De ce fait, le pouvoir politique s’alterne régulièrement entre le NDC et le NDC sur la base de leurs actions politiques par le peuple dans les urnes.
Les deux partis obtiennent régulièrement et de façon alternative des majorités absolues ou presque absolues au parlement leur permettant de gouverner et de se succéder à la tête du gouvernement.
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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