Ghana : Togoland, 5 indépendantistes condamnés à 5 ans de prison chacun
Une interpellation de sécessionnistes
La chambre criminelle d’un tribunal à Accra au Ghana, présidée par la juge Mary Maame Ekue Yanzuh, a condamné cinq sécessionnistes du Togoland à une peine maximale de 5 ans de prison chacun, soit un total de 25 ans, avec travaux forcés.
Le tribunal a condamné les cinq accusés le 17 mars 2023 après les avoir reconnus coupables d'infractions contraires à la loi de 1976 sur les organisations interdites, dont une contribution aux activités du groupe.
Les condamnés sont Ebenezer Gblorkpor, Afetorgbor Kpogo, Joseph Nyamewu, Wisdom Kuvor et Israel Bessah Kpexor. Ils sont membres du Western Togoland Restoration Front, une émanation du Homeland Study Group (HSG) fondé par Michael Koku Kwabla.
Le HSG est une organisation dont l'objectif principal est de séparer les régions de la Volta et de l'Oti des territoires du Ghana. Le Western Togoland Restoration Front (WTRF), quant à lui, est une émanation du HSG, créé par Michael Koku Kwabla, également connu sous le nom de Togbe Yesu.
L'objectif principal de la WTRF était d'utiliser la force pour permettre aux régions de la Volta et de l'Oti de se séparer du Ghana et de former un nouvel État, appelé « Western Togoland ».
Argumentations de la défense et des procureurs
Dans son argumentation atténuante en faveur des accusés, l'avocat de la défense Andrew Kudzo Vortia, a prié le tribunal à tenir compte du fait que les accusés étaient en détention pendant deux ans et six mois. L’avocat a aussi souligné que les accusés sont tous âgés de moins de 35 ans et qu'ils, selon l'accusation, sont exemptés par la sécurité de l'État.
De leur côté, les procureurs ont soutenu que les accusés avaient prémédité les crimes qu'ils avaient commis, qu’ils ont abattu un policier et saisi un véhicule de police. Ils ont soutenu que les accusés n'ont manifesté aucun remords tout au long du procès qui a duré plus d'un an.
Par conséquent, soutiennent les procureurs, les affirmations de l'avocat de la défense selon lesquelles ses clients ont manifesté des remords ne peuvent tout simplement pas être exactes. Ils ont demandé au juge d’infliger aux accusés une peine privative de liberté qui aura un effet dissuasif sur d'autres personnes qui pourraient envisager des actions similaires à l'avenir.
Sentence
La Cour, après avoir entendu les arguments des parties, a condamné les accusés à un total de 25 ans. Le juge a noté que les actions des condamnés sont préméditées et aggravées, d'où la peine maximale de 5 ans devrait s'appliquer à eux.
Les faits
À l’origine des faits qui vaut la condamnation des cinq accusés, rappelons qu'à l'aube du 25 septembre 2020, des membres du WTRF se sont scindés en divers groupes. Pendant que l’un a bloqué la route d'Aveyime venant Accra avec des tas de sable et de pneus enflammés, un autre a attaqué les postes de police d'Aveyime et de Mepe et ont pris contrôle des lieux et des munitions, et libéré des détenus.
Les leaders indépendantistes n’ont pas encore réagi à la suite de ces condamnations, mais un des leurs a récemment déploré le fait que « le Ghana a bloqué toutes les voies médiatiques pour les Togolandais de s’exprimer » et qu’ils ont besoin des médias pour raconter notre version de l'affaire.
Ce leader a émis le vœu pour le Togoland de disposer de son droit à l'autodétermination et a fustigé « l'utilisation par le Ghana d'un décret militaire pour interdire la liberté d'expression et d'association… ».
Mensah,
Correspondant permanent de KOACI au Ghana, Togo et Nigeria
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