Côte d'Ivoire : Le collectif des déguerpis de LANADA mécontent du DG et du PCG : « C'est un abus de pouvoir et un manque notoire de respect de l'autre »
Le collectif des déguerpis des occupants des logements du Laboratoire National d'Appui au Développement Agricole (LANADA) et plus précisément du laboratoire central vétérinaire de Bingerville s'élèvent « contre cette violence et cette injustice dont ils ont été victimes ».
Délogés des maisons du LANADA, le 31 janvier dernier, sur instruction d'Ali Diomandé et Dr Amatcha-Lépry Charlotte, respectivement Président du conseil de gestion (PCG) et Directrice du LANADA, ils ont tenu à réagir suite à la conférence de presse animée par les deux responsables de cette structure en début février, justifiant le motif de leur déguerpissement.
Dans une déclaration dont KOACI a reçu copie, le Collectif des déguerpis du LANADA, indique que les explications données par Ali Diomandé et Dr Amatcha-Lépry Charlotte "comportent plusieurs zones d'ombres et de contre-vérités" qu'il est important d'élucider.
Ainsi, s'agissant de l'occupation des logements du LANADA, le Collectif soutient que " dès sa prise de fonction en octobre 2020, Dr Amatcha-Lépry a demandé que les loyers soient payés". Demande à laquelle ils ont donné leur accord tout en souhaitant que leur soit délivré un contrat de bail que la Directrice du LANADA a refusé d'établir.
« Elle attribuait au LANADA la mission d'encaisser le loyer des maisons d'État au mépris de l'existence de la SOGEPIE actuelle SONAPIE. Ce loyer perçu serait versé sur un compte appelé " autre compte" dans les lignes comptables du LANADA », lit-on dans le document.
Toujours dans le même esprit selon eux, Ali Diomandé a exigé le paiement du loyer, faute de quoi, il se verrait dans l'obligation d'informer la SOGEPIE pour nous faire un redressement sur plusieurs années.
« Nous nous sommes alors rendus à la SOGEPIE pour nous déclarer occupants des logements d'Etat. La SOGEPIE après investigation a consenti à nous faire payer un loyer à partir de juin/juillet 2021. De plus, le 07 juin 2022, le DG de la SOGEPIE, par courrier, nous a informés que les logements occupés à Bingerville au quartier agriculture font partie du patrimoine de l'Etat dont il a la gestion exclusive. Le 24 novembre 2022, par voie de commissaire de justice, le Directeur de cabinet du ministère d'État, ministère de l'Agriculture et du développement rural, nous demande de libérer les maisons occupées au plus tard le 24 décembre 2022. Informée, la SONAPIE (ex-SOGEPIE) nous a demandé de demeurer dans ces logements parce qu'elle est la seule structure qui gère les biens immobiliers de l'État de Côte d'Ivoire », a écrit le Collectif.
À en croire, " toutes les personnes ayant subi la violence orchestrée par le LANADA, sont en règle vis-à-vis de la SONAPIE en payant régulièrement leur loyer mensuel comme le prouvent les quittances délivrées et disponibles".
Sur l'état de ruine estimé des logements à plus d'une centaine de millions de FCFA notamment en facture d'eau (chaque logement a un compteur de Sodeci) et d'électricité comme indiqué par les responsables du LANADA, le Collectif a encore battu en brèche.
« La SONAPIE nous a félicités d'avoir maintenu ces logements en bon état. Ces maisons ont été totalement réhabilitées par chacun des occupants avant d'y emménager. Les maisons non occupées étaient dans un état de délabrement avancé. Nous interpellons la SONAPIE qui a suivi cette affaire, avec la Direction du LANADA, à réagir », recommandent les déguerpis.
Quant au départ des chercheurs du LANADA, le collectif a fait savoir que " le LANADA comptait 26 chercheurs tous grades confondus. A ce jour, 22 chercheurs et des techniciens de laboratoire en sont partis pour être déployés dans les universités et instituts de recherche. L'Etat saura juger ce qu'est devenu le LANADA actuel".
En sommes, le Collectif dit avoir été victime d'un abus de pouvoir de la part du duo Ali Diomandé – Amantcha-Lépry Charlotte.
« Ce qu'ont fait les responsables du LANADA est un manque notoire de respect de l'autre. Un acte grave de conséquence en abusant d'un certain pouvoir temporel », dénoncent les membres du Collectif.
Persuadés qu'ils sont dans la légalité au regard de la loi ivoirienne en matière de location de maison d'habitation et de la bonne gouvernance des Institutions de la République, ils se posent encore la question de savoir comment des individus ont pu s'introduire chez eux sans aucune décision de justice pour défoncer des portes et jeter tout le contenu de la maison dans la rue.
« Nous sommes partis de là à votre grande joie. Mais cela montre la qualité de certains hommes sur terre », ont-ils conclu.
Wassimagnon
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