Côte d'Ivoire : Des travailleurs de la banane créent une Fédération et appellent à la revalorisation du Salaire minimum agricole
Les entreprises productrices de Bananes ont désormais leur fédération. Elle se nomme la Fédération des syndicats de toutes les entreprises productrices de Bananes en Côte d'Ivoire (FETBACI). La FETBACI a été portée sur les fonts baptismaux le samedi au cours d'une Assemblée générale constitutive qui avait pour thème : «Unité et développement solidaire dans le secteur de la banane, ananas et branches connexes ».
A l'issue des travaux de cette Assemblée générale constitutive, Koffi Blaise, Secrétaire général du SYNADDT membre de la plateforme des syndicats de SCB a été placé à la tête de la Fédération. Candidat unique, il a été plébiscités par les congressistes.
Président de la Fédération des syndicats de toutes les entreprises productrices de Bananes en Côte d'Ivoire, Koffi Blaise passera 5 ans à la tête de cette structure syndicale.
«Nous n'avons pas un cadre formel où tous les syndicats se retrouvent pour parler et évoquer les difficultés qu'ils rencontrent. Élu pour 5 ans, notre objectif est de coordonner toutes les actions de tous les syndicats, parce que malheureusement nous sommes dans la filière banane et nous ne parlons pas le même langage. Du coup nous ne pouvons pas évoluer comme il se doit nos difficultés. Avec la mise en place de cette Fédération nous pensons que nous passerons le même message dans toutes les entreprises », a déclaré, le premier président de la Fédération.
Sur une vingtaine de syndicats, la nouvelle structure regroupe en son sein seulement 8. Koffi Blaise a lancé un appel aux syndicats qui hésitent encore, à rejoindre la FETBACI pour les combats à venir.
«Nous avons voulu commencer avec tout le monde en même temps, malheureusement, certains ont fait défection. Nous leur faisons appel pour que nous soyons ensemble, parce qu'ensemble nous sommes forts. Huit syndicats se sont mis ensemble sur une vingtaine pour créer la Fédération », a-t-il déploré.
La tâche du nouveau président de la Fédération s'annonce ardue. Il a pris l'engagement de se battre afin que les acteurs du secteur de la banane ne soient plus assujettis au barème du SMAG alors que le SMIG a été revalorisé.
«Nous sommes encore dans les barèmes du SMAG, nous n'avons pas le minimum. Le SMIG a été revalorisé alors que le SMAG est toujours de 30 mille FCFA. Nous avons beaucoup de choses à dire à l'Etat afin qu'il nous aide pour que le SMAG soit amélioré. Notre pouvoir d'achat est très minime. Il faut que le SMAG disparaisse », a souligné, le Secrétaire général SYNADDT.
Avant l'entame des travaux, Jean-Marie Kakou Gervais, ancien ministre, Président de l'Organisation des producteurs-exportateurs de Bananes, ananas, mangues et autres fruits de Côte d'Ivoire (OBAMCI) a affirmé que la banane est la locomotive de toutes les activités fruitières de ce pays, la mangue vient en second position et l'ananas en troisième position.
«Il y a une décrue au niveau de l'ananas en ce qui concerne la production. Nous espérons pouvoir bien rattraper cela et assurer l'expansion de cette production qui est extrêmement excellente qui malheureusement est en baisse », a mentionné, l'ancien ministre des Affaires étrangères.
La banane se porte bien, la Côte d'Ivoire produit 400 mille tonnes. Quant à l'ananas elle est en baisse. La mangue c'est entre 25 et 30 mille tonnes par an. Les entreprises productrices de Bananes en Côte d'Ivoire emploient 15 mille personnes et créent 30 mille emplois indirects.
Selon Jean-Marie Kakou Gervais, il fallait absolument mutualiser l'ensemble des travailleurs de la banane en créant un cadre de concertation d'où la mise sur pied de la Fédération.
«Nous avons mis en place un syndicat pour que le dialogue social soit permanent et fécond. Il était surprenant qu'avec autant d'employés, que nous soyons la locomotive de la production fruitière dans ce pays, nous n'ayons pas un cadre de concertation organisé qui permet des échanges de ce fameux dialogue social qui est indispensable. Le manque de cette structure, nous avons supposé en accord avec nos travailleurs qu'il était nécessaire de créer ce cadre de concertation», s'est justifié, le Président de l'OBAMCI.
Avant la création de la Fédération, l'OBAMCI était là pour la défense des intérêts des producteurs et exportateurs et ensuite chaque filière s'organisait pour être son porte voix indépendamment de ce que OBAMCI pouvait faire dans la concertation de l'ensemble des producteurs.
«Il n'y a pas de Banane s'il n'y a pas les hommes et les femmes pour la produire. C’est-à-dire qu'il faut organiser ces hommes et ses femmes dans un syndicat de manière solidaire avec des partenaires que nous sommes et que les échanges soient permanents dans un dialogue fécond et c'est ce que nous souhaitons », a ajouté, Jean-Marie Kakou Gervais.
Il a enfin précisé que l'initiative de création de la Fédération ne vient pas des producteurs, mais elle est des travailleurs eux-mêmes.
«Ce ne sont pas les producteurs qui en ont pris l'initiative, l'initiative de se montrer solidaires est venue de nos travailleurs eux-mêmes. Ils se sont montrés tout à fait positifs dès lors qu'ils ont souhaité que ce dialogue soit fécond. Nous avons dit que nous les soutenons dans cette démarche. C'est ce que nous sommes venus faire », a conclu, l'ancien ministre des Affaires étrangères.
Wassimagnon
Infos à la une
Communiqués
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire
Côte d'Ivoire