Burkina Faso : Les organisations professionnelles s'inquiètent de la situation des médias
Les organisations professionnelles au Burkina Faso se montrent inquiètes de la situation des médias, marquée par la suspension de la radio France internationale (RFI), des menaces de mort sur des journalistes et la difficulté à couvrir des activités de la présidence et du gouvernement de la transition.
Selon les organisations professionnelles des médias (OPM), « au Burkina Faso, la presse traverse des moments difficiles du fait de la volonté des autorités de contrôler l’information ».
« On assiste à une remise en cause du libre exercice des professionnels des médias, avec, au quotidien, des menaces de sanctions de la part des autorités et une terreur exercée sur les journalistes par des groupuscules instrumentalisés au sein de la population », notent les OPM, signataires d'un communiqué diffusé ce lundi.
Selon les professionnels, « il se développe un discours de haine anti journalistes au point qu’il n'est pas exagéré de dire qu’il ne fait pas bon d'être un journaliste professionnel ou encore un défenseur de la liberté de la presse par ces temps qui courent dans notre pays » et « dire la vérité ou encore relater les faits, valeur sacrée de notre profession, est devenue un crime qui peut valoir à un média une suspension, sans autre forme de procès, ou la mise à prix de la tête d’un journaliste ».
Pour les OPM, « les derniers évènements, harcèlement du groupe Oméga médias, suspension de Radio France internationale (RFI) menace de mort contre notre confrère Newton Ahmed Barry et les journalistes de façon générale, montrent aux yeux de tous qu’au-delà de la remise en cause de la liberté de la presse, il y a une volonté de dicter des contenus aux médias et de conditionner les opinions des journalistes et celles des populations en général ».
Selon les professionnels, on veut mettre la presse dans une camisole qui ne lui laisse aucune chance de faire un travail professionnel.
Les appels au meurtre contre Newton Ahmed Barry, Lamine Traoré de Radio Oméga, le groupe Oméga médias et toute autre personne qui critiquerait la gouvernance du Capitaine Ibrahim Traoré, en sont des illustrations éloquentes, estiment les OPM.
Les organisations professionnelles des médias ont donc manifesté leur soutien indéfectible aux confrères menacés et interpellé le Président de la Transition « sur les dérives de ses soutiens qui lui octroient le droit de vie ou de mort sur ces concitoyens et l’invitons à se démarquer ouvertement de ces individus qui poussent le cynisme et la haine jusqu’à traiter leurs compatriotes d’animaux que l’on peut égorger sans état d’âme ».
Ils ont mis « en garde tous ces individus téléguidés ou non, qui, par ces agissements, mettent en péril la liberté d’expression et de la presse » et
encouragé la justice, « notamment le Procureur du Faso, à engager et faire aboutir les poursuites contre les auteurs de menaces contre les médias et les journalistes ».
Selon les organisations professionnelles des médias, le pouvoir en place, semble vouloir tenir les médias à l’écart, notamment des activités touchant la sécurité nationale et, évoluer ainsi à huis clos.
Ainsi, les médias, ne pouvant plus être témoins de certains évènements et se trouvent abreuvés de communiqués et de prêts à diffuser servis par le service de communication de la Présidence du Faso.
« Cette posture viole le droit constitutionnel des citoyens à l’information et fragilise la crédibilité des médias et des journalistes alors même qu’ils ont un grand rôle à jouer dans ce contexte d’insécurité », soulignent les OPM qui invitent le Gouvernement à « changer de posture vis-à-vis des médias et des journalistes » notamment en favorisant d’abord par l’accès aux sources d’information.
Boa, Ouagadougou
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