Le prix de la baguette de pain va augmenter d'ici à janvier 2023. Le Haut patronat du secteur de la boulangerie et de la pâtisserie de Côte d'Ivoire (HPBCI) a pris cette décision à l'issue d'une réunion tenue le samedi 17 décembre 2022 à Treichville.

Amadou Coulibaly, Président du HPBCI a donné l'information à la presse et justifie cette prochaine hausse par le fait que les prix des intrants ont doublé et cette situation pèse énormément sur les boulangers.

«Notre secteur traverse une crise qui remonte à très loin. Depuis 2008, tous nos coûts de facteurs de production ont augmenté, au moins doublé. Le prix de la farine a doublé, la main d'œuvre a doublé, l'électricité, le loyer, tout à doublé alors que le prix du pain n'a pas varié. Et toutes les fois que nous avons tenté de faire augmenter le prix de notre produit, on nous a emmené dans des calculs de coût et de normes jusqu'à ce que la situation de la boulangerie ne soit plus tenable », a déploré, Amadou Coulibaly.

Selon lui, aujourd'hui les boulangers n'arrivent pas à couvrir leurs charges avec la vente du pain, c'est pourquoi cette augmentation du prix est nécessaire.

«Allons augmenter le prix de la baguette et surtout si le Smig rentre en vigueur, nous ne pouvons plus nous en sortir. Nous ne voyons pas d'autres solutions, jusqu'en janvier si rien n'est fait, nous allons prendre nos responsabilités pour appliquer les prix que nous estimons capables de couvrir nos charges. Nous avons suffisamment attendu mais rien n'est arrivé », a-t-il insisté.

Le Président a mentionné que le passage du SMIG en Côte d'Ivoire de 60 miles à 75 milles FCFA vient aggraver les conditions de travail des boulangers en raison du personnel qu'ils doivent gérer.

«A partir de la fin du mois, on ne sait pas comment faire pour continuer nos activités. Il y a au moins une centaine de boulangeries qui ont fermé et il y a beaucoup de boulangeries qui sont en ventes. La situation n'est plus tenable. L'augmentation du prix de la baguette ne peux plus être concédée. L'impact de l'augmentation du SMIG, nous le ressentons plus que les grandes entreprises », a ajouté, Amadou Coulibaly.

Il a relevé les descentes inopinées des agents de plusieurs ministères dans les boulangeries qui exigent des taxes selon des normes d'hygiène, d'impôts et autres.

«Nos concessions ne tiennent pas du tout parce que nous avions accepté malgré nous, un prix de pain parce nous attendions un accompagnement sur le plan fiscal et bien d'autres plan. Ces accompagnements ne sont pas venus. Et ces concessions sont devenues un goulot d'étranglement pour nous dans nos affaires. Nous avons compris que ce n'est pas possible que le gouvernement nous soutienne, c'est notre activité qui doit être rentable. Toutes les solutions que le gouvernement propose, à travers le ministère du Commerce, nous sentons que ces solutions sont difficiles à mettre en œuvre. Et donc aujourd'hui c'est de prendre notre destin en main », a martelé Amadou Coulibaly.

Sans donner la marge d'augmentation du pain, il a affirmé que le gouvernement n'a pas de solution pour les boulangers alors qu'ils ont montré leur bonne foi. Le Président interpelle, le chef du Gouvernement sur la situation chaotique des acteurs.

Tout en reconnaissant que certaines boulangeries produisent du pain de mauvaise qualité, il a invité la population à la vigilance.

«Ce que la population doit exiger de nous est d'offrir un produit de bonne qualité, pluutôt que de chercher toujours ce qui est moins cher, la population devrait payer le prix juste. Le prix juste est celui qui va permettre aux boulangers de couvrir leurs charges, payer leurs personnels », a conclu, M. Coulibaly.

Nous apprenions enfin que ce sont plus 3000 boulangeries qui exercent sur l'étendue du territoire national.

Wassimagnon