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Côte d'Ivoire :   Procès de l'attentat de Bassam, le gardien de nuit d'un hôtel révèle : « avant le 13 mars 2016, les assaillants ont passé le week-end de la Saint-Valentin au Zion Rock »
 

Côte d'Ivoire : Procès de l'attentat de Bassam, le gardien de nuit d'un hôtel révèle : « avant le 13 mars 2016, les assaillants ont passé le week-end de la Saint-Valentin au Zion Rock »

 
 
 
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© Koaci.com - vendredi 16 décembre 2022 - 09:18


A l'instar de l'audience du mercredi 14 décembre, celle du jeudi 15 décembre 2022, a été rythmée par les défilés à la barre des différents témoins de l'attaque terroriste perpétrée contre la ville balnéaire de Grand-Bassam, le dimanche 13 mars 2016.


Elle a surtout été marquée par la lecture des déclarations de plusieurs autres témoins, consignées dans des procès-verbaux, après leurs auditions par la police criminelle, quelques jours après l'événement.


Au nombre de ces déclarations, nous avons pu suivre avec attention, celle du nommé Guèye Dame Seraigne, de nationalité sénégalaise vivant à Grand-Bassam.


Gardien de nuit à l'hôtel-restaurant Zion Rock de Grand-Bassam qui a été l'une des cibles des terroristes, il a révélé dans sa déposition que les assaillants, au nombre de trois (3), avaient passé le week-end de la Saint-Valentin précédant l'attaque dans cet établissement.


" Quelque temps avant l'attaque, précisément le week-end de la Saint-Valentin, nous avons reçu 3 clients à l'hôtel Zion Rock. Ils avaient un accent peulh-mauritanien, leur teint était bronzé. Je leur ai demandé s'ils étaient Sénégalais, mais ils ont dit non. L'un d'entre eux pouvait avoir 35 ans et les deux autres la vingtaine révolue", raconte-t-il.


Guèye Dame Seraigne indique, par ailleurs, que dans leurs échanges, les trois assaillants lui ont fait savoir "qu'ils avaient l'intention d'ouvrir une boutique, et m'ont demandé de leur trouver une compagne. Ils ont promis revenir et m'ont dit au revoir en peulh à la fin de nos échanges", ajoute le gardien de nuit de l'hôtel Zion Rock.


 

Il était loin de s'imaginer que ces trois individus étaient en mission de repérage de cet espace en prélude à leur sale besogne, quelques semaines plus tard, c'est-à-dire le dimanche 13 mars 2016.


" Le dimanche 13 mars 2016, j'ai vu un jeune homme, puis trois autres personnes. Je ne les avais pas reconnus à la première vue. C'est le jeune homme qui m'a rappelé que c'étaient eux les clients de la Saint-Valentin. Après mon bain, je suis allé vers eux pour me plaindre du fait qu'après leur retour, ils n'aient pas cherché à me voir. Nous avons échangé, mais je les ai trouvés très tendus ce dimanche-là. Et c'est quelques heures après que les tirs ont commencé", poursuit-il.


Comme lui, Adja Florence, restauratrice, par ailleurs, copropriétaires de Zion Rock, raconte que " ce dimanche 13 mars 2016, ils ont reçu trois clients qui voulaient une chambre pour y mettre leurs bagages. Ils ont négocié pour qu'on leur laisse la chambre à 8000 FCFA. Ce que nous avons fini par accepter. Mais aux environs de 13 h, je suis à la cuisine et j'aperçois 4 individus armés de kalachnikov. Trois sont entrés dans la chambre et un autre se dirigeait vers nous. Peu de temps après, ils sont sortis précipitamment et ont commencé à tirer. C'est ainsi que nous sommes partis du restaurant en courant. Ce sont des jeunes dont l'âge pouvait être compris entre 20 et 25 ans. Ils étaient tous de teint bronzé", a-t-elle expliqué dans son récit.


Pour sa part, Tanoé Luc-Antoine, manager de Canaan Beach, entendu le 14 mars 2016 par la police criminelle, a expliqué que ce dimanche 13 mars 2016, c'est à bord d'un taxi de couleur rouge que les assaillants sont arrivés à l'hôtel Étoile du Sud.


" Quand le taxi s'est garé, trois personnes y sont descendues. L'une de ces personnes est venue acheter de la cigarette. Aux environs de 11h 30 min, j'étais arrêté à la plage quand j'ai entendu des coups de feu. J'ai commencé à courir et je suis allé me cacher dans un bâtiment en construction en hauteur. Je suis resté couché en ce lieu. J'ai pu voir un individu de petite taille, environ 1,65 m. Il était de teint bronzé et avait des scarifications de chaque côté de la tempe", explique-t-il dans sa déposition.


Le chauffeur de taxi qui a conduit les assaillants à la plage de Bassam ce jour-là, explique qu'il a été abordé à Treichville par un des assaillants qui lui a proposé la somme 15000 FCFA comme frais de transport. Ce qu'il a d'ailleurs accepté. Il dit avoir remarqué que ces clients étaient de teint malgache, des cheveux lisses, bien coiffés, l'un d'eux avait un chapelet dans la main", détaille-t-il


Un autre témoin du nom de Ouattara Issa, commerçant domicilié à Grand-Bassam, a précisé dans sa déposition " qu'à chaque coup de feu, les assaillants disaient " Allahou Akbar".


 

À la barre, Kra Anne-Marie, la sœur d'un élément des forces spéciales tué lors de l'attaque, a demandé, à titre de réparation, la somme de 500 millions de FCFA. Une somme qui, selon elle, lui permettrait dans la mesure du possible, de s'occuper des enfants du défunt.


L'audience a été suspendue et reprogrammée pour le mercredi 21 décembre prochain par le président du tribunal criminel, le juge Charles Bini.


Une audience qui devrait voir la comparution d'un commandant des forces de la gendarmerie au moment des faits.



Wassimagnon


 
 
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