Côte d'Ivoire : Protection des travailleurs, une politique migratoire de main d'oeuvre bientôt mise en œuvre pour les migrants
La question de la migration des travailleurs d'un pays à un autre est devenue aujourd'hui l'une des caractéristiques du marché du travail contemporain. Selon l'Organisation Internationale du Travail (OIT), en 2021, sur les 272 millions de migrants internationaux dans le monde, 169 millions étaient des travailleurs migrants dont 99 millions d'hommes et 70 millions de femmes.
La Côte d'Ivoire reconnue pour son hospitalité légendaire, est un pays de destination très importante pour les États membres de la CEDEAO. Selon le recensement général de la population et de l'habitat réalisé en 2014, environ 10% de la population ivoirienne sont des immigrés en provenance du Mali, du Burkina-Faso, de la Guinée, du Bénin, du Togo et du Libéria.
Elle est donc fortement concernée par le flux migratoire de mains d'oeuvres et les études indiquent bien que la majorité de cette main d'oeuvre exerce dans les secteurs de la pêche, l'agriculture, l'élevage et le commerce.
Toutefois, le problème, c'est que ce pays ne détient aucune politique suffisamment élaborée sur la migration des mains d'oeuvres pour permettre à ceux-ci de connaitre leurs droits et devoirs et bénéficier des avantages sociaux liés à leur travail.
C'est pour aider le gouvernement à répondre à ce défi, que l'organisation Internationale du Travail (OIT) avec l'appui de ses partenaires dont la coopération suisse, initie depuis ce mercredi 07 décembre 2022 et ce jusqu'au vendredi 09 décembre, un atelier de formation sur l'élaboration de la politique migratoire de main d'oeuvre.
Cet atelier de renforcement des capacités s'inscrit dans le cadre du projet Agridom et réunit à Abidjan 28 acteurs de l'écosystème de l'emploi, la migration et la formation professionnelle.
Pour Frédéric Lapeyre, directeur pays du Bureau International du Travail pour la Côte d'Ivoire, le Burkina-Faso, le Niger, le Mali eot le Togo, cet atelier " fait suite à la volonté politique de la Côte d'Ivoire de lancer le processus de formulation d'une politique migratoire de main d'oeuvre. Il permettra d'outiller les mandants sur les connaissances techniques concernant le processus de formulation de cette politique et les bonnes pratiques dans ce cadre".
"Il s'agit pour l'OIT, de donner tous les outils nécessaires pour que cette politique soit élaborée de manière participative", a indiqué Frédéric Lapeyre.
Au nom du patronat ivoirien, Arsène Brou a salué la tenue de cet atelier qui selon lui, permettra de mettre en cohérence toutes les réformes mises en place pour le respect des droits et devoirs des travailleurs migrants.
Honorat Tanoh qui représentait les organisations des syndicats de travailleurs, a pour sa part expliqué que des réflexions au niveau des syndicats sont en train d'être menées pour combattre des phénomènes tels que le racisme, la xénophobie dont sont victimes certains travailleurs migrants.
Il a indiqué que les syndicats des travailleurs en Côte d'Ivoire font partie de plusieurs réseaux dont le réseau syndical du personnel méditerranéen et subsaharien qui regroupe en son sein des syndicats des pays européens, méditanereens et francophones. Aussi, un syndicat du continent africain traitant du problème de la migration a été mis sur pied selon lui. Autant d'avancées que Honorat Tano compte voir s'améliorer.
" Nous continuerons à mener des actions pour faire avancer les choses dans le sens voulu. Nous allons continuer à sensibiliser et nous voulons saluer le BIT pour son appui à l'élaboration d'une politique migratoire et pour sa mise en oeuvre", a-t-il annoncé.
Représentant le ministre de l'Emploi et de la protection sociale, Ebenezer Agoh, a rassuré les acteurs et le BIT sur la volonté du gouvernement a tout mettre en oeuvre pour favoriser l'élaboration d'une politique nationale sur la main d'oeuvre migratoire. Il a remercié l'OIT et ses partenaires qui sont toujours aux côtés du gouvernement pour l'amélioration des conditions de vie des travailleurs.
Le représentant du ministre Adama Camara, a également assuré que les résultats issus de cet atelier ne resteront pas dans les tiroirs.
Notons que selon l'OIM, de plus en plus d'Ivoiriens émigrent également par des voies aussi bien régulières qu'irregulieres vers l'Europe, l'Afrique du Nord et dans une moindre mesure vers les pays du golf. Le corridor allant de la Côte d'Ivoire vers la Tunisie en est la preuve.
Wassimagnon
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