Cote d'Ivoire : Attentat de Grand-Bassam, un accusé regrette : « Si je savais que Kounta Dalla avait des intentions pareilles, jamais je ne l'aurais aidé »
Les box des accusés ce mercredi
Accusés levez-vous ! Le procès de l'attentat terroriste perpétré contre la ville de Grand-Bassam, le 13 mars 2016, a enfin démarré, ce mercredi 30 novembre 2022 au tribunal criminel d'Abidjan-Plateau.
Dans le box des accusés, 4 individus répondant aux identités suivantes: Cissé Ag Mohamed, Sidy Mohamed, Kounta Sidy Mohamed et Barry Hassan. Tous sont inculpés d'assassinat, action d'assassinat et de plusieurs autres chefs d'accusation.
Premier à être appelé à la barre par le juge Charles Bini, président du tribunal criminel d'Abidjan-Plateau,, le nommé Cissé Ag Mohamed de nationalité malienne vivant en Côte d'Ivoire depuis 1987 et père de 5 enfants, chauffeur de profession selon ses dires, est celui qui transportait Kounta Dalla pour toutes ses courses durant son séjour à Abidjan.
A la question du juge de savoir s'il connaissait auparavant Kounta Dalla, Cissé Ag Mohamed répond :
"Je l'ai vu pour la première fois à Abidjan chez Kounta Sidy (un autre accusé) qui était mon voisin. J'ai accepté de me mettre à sa disposition, parce qu'il s'est présenté comme un marabout. Et comme je mène des démarches pour les marabouts, j'ai estimé qu'on pouvait travailler ensemble".
Et de poursuivre : " Je l'ai même accompagné une fois à la plage à Grand-Bassam en compagnie de deux autres personnes et ils ont nagé. Au Mali, les Kounta sont de grands marabouts et donc je.me suis attaché à lui, parce que je voulais voir ma situation changer. Mais au final, je me retrouve en prison", raconte-t-il entre deux sanglots.
Après le juge Charles Bini, l' accusé est à son tour cuisiné pendant plusieurs minutes par maître Adou Richard, procureur de la République. Entre énervement et frustration devant l'interrogatoire musclé du procureur, Cissé Ag Mohamed craque à nouveau et fond en larme.
" Si je savais que Kounta Dalla avait des intentions pareilles, jamais je ne l'aurais aidé", regrette-t-il.
Face à l'avancée de la pénombre dans la salle, le Président de l'audience, le juge Charles Bini en accord avec le procureur Richard Adou décident de suspendre le procès.
Rendez-vous à donc été pris pour ce jeudi dès 13 heures pour la poursuite des interrogatoires.
La défense et le procureur opposés sur la forme du dossier.
Dès l'entame du procès, un débat sur la forme du dossier a été soulevé par les avocats de la défense qui ont requis la liberté d'office ou liberté provisoire pour leurs clients.
Pour ce conseil d'avocats dirigé par maître Degré Kouassi, les quatre accusés au regard des textes, ne doivent plus être en détention préventive.
" Nous avons demandé la liberté d'office de nos clients, parce que selon les textes, logiquement de 2016, date à laquelle ils ont été mis en détention jusqu'à ce jour, il s'est écoulé plus de quatre ans. Or, les textes précisent que la détention préventive ne peut excéder 24 mois en matière criminelle. Aussi, les textes prévoient qu'en cas de renvoi de la procédure devant le tribunal criminel, l'organe chargé de juger le prévenu doit avoir un délai de 6 mois. Nous sommes au 30 novembre et l'arrêt du renvoi date du 25 mai 2022. Entre ces deux dates, il y a plus de 6 mois. Malheureusement nous n'avons pas eu d'échos favorables, parce que le tribunal s'est déclaré incompétente. Toutefois, nous allons continuer à soigner les intérêts de nos clients" , a expliqué la défense.
Ce procès signalons le, va durer jusqu'au 22 décembre 2022, soit 3 semaines.
Pour rappel, l'attentat terroriste de Grand-Bassam a fait 19 morts et 33 blessés. Une vingtaine de témoins au cours de ce procès se succéderont à la barre.
Wassimagnon
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